Police Bastard - Confined

Chronique CD album (34:32)

chronique Police Bastard - Confined

Rien d'étonnant d’apprendre que Police Bastard est à l'origine le nom d'un Ep culte des Anglais de Doom : celui avec la tronche du bobby dont le casque est frappé d'un svastika.

En effet, c'est un an après la sortie de cette galette, en 1990 donc, que John Pickering (aka John Doom), guitariste et membre fondateur du gang part voler de ses propres ailes, fondant Police Bastard, quatre ans plus tard.

Après des changements de line-up à la pelle, une période de silence de 2002 à 2009, Police Bastard accouche en 2013 de l'album concerné ici. Je connais plutôt mal le groupe, en réalité, ayant peu de souvenirs de mes écoutes passées à part un crutscore briton plutôt trad.

 

Pourtant, Confined ne rentre pas vraiment dans les canons du genre tout en sortant, évidemment, la grosse artillerie. Tout d'abord, la formation ne possède pas moins de trois guitaristes. Admettons que d'un premier abord la chose n'a pas vraiment d'utilité. Pourtant, le mur de son dressé par les six cordes participe beaucoup à la puissance assez bluffante de la plaque. L'intensité semble être, en effet, le maître mot de Confined.

Oui messieurs/dames, les esthètes du son de baltringue.

 

Après l'intro de rigueur, "Brought To Our Knees" débute la galette avec un mid-tempo soutenu et classique partant assez rapidement en D-Beat pour briser la monotonie, vos dents et vos oreilles. On parle donc encore de Crustcore, entendons-nous bien, mais d'un Crust fortement métallisé malgré une prod rappeuse, qui ferait vomir n'importe quel habitant du 9-3 (ceci est un test de cerveau et non de micro).

Cet aspect métallique se distingue aussi dans les coups de double pédale que n'hésite pas à produire le batteur, à bon escient. Le son du reste de la batterie fera par contre bondir le moindre technicien sidérurgique : on est plus punk que chevelu ici, oui, je l'affirme, haut et fort. Donc, remballez vos considérations se terminant par « … à mon âge, ce genre de prod., je ne peux plus » sinon je vous bouffe la rate avec un Puligny-Montrachet pour faire glisser. La basse se distingue bien, grondante et menaçante, participant à l'édification d'un mur de son, opaque et difficilement pénétrable.

La seconde particularité de Confined est son chant collégiale. Rien à voir avec les faux prêtres reprenant Bella Ciao pour la ménagère de moins de 50 ans, je vous rassure. Ou les Choristes, je ne sais plus. Je ne suis pas le cœur de cible.

Stu-Pid et John Doom, aux mics, confondent souvent leur phrasé plus qu'ils ne répondent comme le voudrait la coutume. Pourtant la cohérence est encore de mise.

Ainsi, Confined investit l'espace sonore, situé entre vos deux oreilles d'une belle façon en n'étant pourtant pas si routinier que ça. Breaks bourrins, mélodies sinistres, charges mammouthesques, c'est la fête du charolais.

J'avoue, pour une fois que je ne ne me suis pas trop pencher sur les lyrics. Admettons que le patronyme de la horde donnent de vagues indices tout de même sur leur teneur...

 

Bonne synthèse entre un hardcore bien sec et intense, à l'anglaise, un héritage crust (à l'anglaise) et une certaine modernité venant de son ouverture à un genre cousin, Confined impose son pedigree, sa forte odeur de chien mouillé et ses ratiches bien affûtées.

photo de Crom-Cruach
le 29/10/2014

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 29/10/2014 à 12:22:54

"...avec un Puligny-Montrachet". Monsieur s'embourgeoise !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 29/10/2014 à 18:49:37

Boire toujours autant mais boire mieux. :)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Sna-Fu - Tonnerre Binaire
[p.u.t] - Like animals