Pombagira - Maleficia Lamiah

Chronique Vinyle 12" (40:56)

chronique Pombagira - Maleficia Lamiah

Ça faisait déjà quelques temps que je voyais une évolution de la part de Pombagira, ce groupe au son gargantuesque venu d'Angleterre. Depuis Baron Citadel, quelque chose de nouveau perçait dans leur musique, une véritable évolution pleine de raffinement, de profondeur et de musicalité, mais c'est dans ce Maleficiah Lamiah que ce quelque chose trouve enfin sa pleine expression et sa pleine puissance. Pour être honnête, avant 2010 (année de sortie de Baron citadel), je voyais ce groupe comme l'un de ces pilliers massifs de la scène amplifier worship, à ranger aux côtés de Conan, Bongripper, Slomatics, etc. D'ailleurs c'est toujours le cas quand on voit le mur d'amplis utilisé lors de leurs concerts, il est clair qu'il y a une recherche de ce côté là, mais elle concernerait la densité du son plutôt que son volume : leurs amplis sont branchés en série, ainsi chaque ampli apporte une couche de saturation en plus.

 

Des piliers du son, d'accord, mais ce qui m'attire dans ce genre musical ce n'est pas juste de m’exploser les oreilles avec du gros son ; j'attends autre chose de la musique, j'attends que ça aille plus loin, que le propos soit un minimum original, et les premières production de Pombagira n'avaient pas cela. Cette fois-ci, ce cap a été définitivement passé : cet album est extrêmement long, et contrairement à la règle, ses morceaux sont tout sauf répétitifs, ils sont progressifs, leurs structures sont tortueuses, recoupant parfois au premier riff ou virant carrément vers des ambiances éthérées inattendues, cela me rapelle un peu Amon Duül II d'ailleurs, de par cet aspect feutré et quelque peu noyé entre fuzz et réverbe. La voix de Pete elle aussi change : fini le growl, et c'est bien mieux ainsi, on sent que leurs morceaux sont plus proches d'eux-mêmes, plus personnels. Plus intimes pour nous aussi lorsqu'ils passent par ces passages calmes, avec parfois quelques incursions d'orgue, plus psychédéliques aussi (à la façon orientale souvent) et envoûtants, chaque morceau constitue pour moi une réflexion à part entière, comme un questionnement perpétuel, vecteur de sagesse.

 

Le mot « maturité » aurait été plus direct, j'aurai dû commencer par là. Pardon. Toujours est-il que Pombagira nous amène ici un album d'une maturité qui ne concerne non pas seulement leur propre évolution, mais également le style global aujourd'hui en plein essor, je veux dire le Doom/Stoner/Sludge ! A l'heure ou les groupes comme Windhand, Moss, Cough semblent (déjà) tourner en roue libre (pardon si je t'offenses, cher lecteur, mais c'est bien là mon avis), Pombagira n'a pas pris à la légère le mot "composition", et sait garder une liberté d'esprit tout en restant dans un style lent joué fort. Bravo.

 

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photo de Carcinos
le 24/06/2014

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/06/2014 à 20:34:36

Vindiou juste le genre pose son truc... un peu comme le Crust Pop Anttillais.

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