Primalfrost - Prosperous Visions

Chronique CD album (55:07)

chronique Primalfrost - Prosperous Visions

C'est à la croisée des mondes que le premier véritable album de Primalfrost nous convie. Ce one-man band Canadien fait naviguer sa musique à mi-chemin entre le Power Metal le plus épique et un Black Metal mélodique assez grandiloquent. Chaussez vos armures, lustrez les haches et allons chevaucher à travers la Terre du Milieu le corps enduit d'huile of STEEL...

 

En découvrant Prosperous Visions, on ne peut s'empêcher de sortir la boite à clichés... surtout si – comme moi – on est que très peu familier avec de l'univers Heroic Fantasy si cher au cœur des musiciens de Power MetaaaaAAAAaaaAAAAAaaal of  STEEL (pardon, ça m'a échappé). Primalfrost tangue entre plusieurs monde: le Gondor du Power Metal, le Mordor du Black Metal et... (hélas)  la Comté d'éléments Folklo-pagano-champêtres. 

 

Côté Power Metal, Primalfrost semble largement s'inspirer des plus épiques albums de Stratovarius, Dragonforce ou Iron Fire. La virtuosité est omniprésente, elle vise juste et nous catapulte l'imagination dans un monde peuplé de légendes, de lyrisme et de grandeur un chouïa mégalomane. C'est bien au chaud entre Blind Guardian et Edguy que Primalfrost nous dévoile son aspect "Donjons et Dragons", un aspect fort plaisant car toujours soucieux de flatter les penchants les plus belliqueux du passant. Ca tabasse le sourire aux lèvres et toute une tripotée de surprises vient illuminer l'atmosphère pétillante de ce Prosperous Visions. On combat de façon guillerette au pays des Nains, des Elfes et des Schtroumpfs... On est constamment ébouriffé par le puissant souffle épique qui galope à travers les riffs finement ciselés de l'album qui parfois s'agrémentent de légers relents Malmsteeniens... Bref: on s'éclate comme un couillon, on se tripatouille la massue tout en se caressant le glaive.

 

Sauf que l'unique musicien de Primalfrost sait très bien mener sa barque et au-delà du moelleux apparent, on se prend quelques grosses baffes auxquelles on ne s'attendait pas. C'est d'ailleurs ces mandales qui donnent toute sa saveur à l'album, sans l'irruption de ces hordes de Gobelins Black Metal, on sombrerait vite dans la mièvrerie d'une guimauve tiède. 

 

Au fil des titres et des interludes instrumentaux très (trop?) longs, on se retrouve entraîné par la peau des fesses au beau milieu d'un champ de bataille, l'épée brandie prête à s'enfoncer dans la tripaille d'Uruk-Hai élevés au Death/ Black Metal mélodique de la scène de Göteborg des années 90. On gambade la guiche au vent quand soudain...

 

...attention, montée d'adrénaline ...

... Primalfrost déboule avec un trébuchet chargé d'un Death/Black mélodique évoquant Amon Amarth, le premier In Flames, le premier Children Of Bodom, les vieux Suidakra ou encore le The Gallery de Dark Tranquillity. Là, le groupe déchaine sa hargne et prouve qu'il en a dans le slibard en fourrure. Du blasts à foison et de légions de vociférations qui s'écrasent contre un mur de riffs triple épaisseurs que même Gandalf laisserait passer! 

 

De cet accouplement entre Power Metal, Melo-Death nait quelque chose de réellement original, plaisant et puissant. On barbote en plein cliché mais qu'importe: ça ratatine! Et la dimension musique classique qui imprègne l'intégralité de Prosperous Visions vient renforcer l'aura épique et pas l'aura Ingalls. C'est comme si Adrien Von Ziegler était venu se taper l'incruste en studio. On ferme les yeux, on se repasse les images du Seigneurs des Anneaux tout en foutant l'album à plein pot... 

 

Certes, on ressent un plaisir coupable de gros geek, mais c'est cool. Pis d'abord, sans Tolkien, le Metal ne serait certainement pas ce qu'il est.

 

Bref, je m'égare... gamelle.

 

L'album pourrait être une pure pépite, il est en effet assez rare d'assister à une telle osmose entre Power Metal et Death Metal. Il aurait pu... mais il n'est pas. Primalfrost navigue entre deux océans mais commet l'erreur de venir s'empaler sur les récifs d'un Heavy Pagano-Folk-bouseux qui fait danser la ronde aux beaufs lors des festivals... et plus les minutes et les titres s'égrainent, plus on s'éloigne de l'univers du Seigneurs des Anneaux pour glisser dans le monde du Hobbit... plus enfantin, plus niaiseux, plus tartignole et c'est toute la majesté du disque qui part dans la cuvette. Dommage.

 

Le leader de Primalfrost est indubitablement un excellent musicien, il n'empêche qu'à vouloir trop en faire, il s'est pris les panards dans le tapis et nous beurre les oreilles avec d'interminables envolées lyriques, d'opéras miteux et de violonneries nunuches qui sentent le pet de trolls. On dérape des chemins de la gloire pour se viander dans le fossé où Willow Ufgood se cure le pif aux côtés de Jacouille La Fripouille...

 

Mais avant d'aller cramer Prosperous Visions, je précise que je suis allergique aux singeries Puy-du-Fou Pagano-péquenaud de Trollfest ou Korpiklaani... hors, là... il y en a trop à mon goût (trop, c'est plus d'une seconde)

 

Bref, je vois que je commence à être prolixe, donc, je vais fermer ma gueule et vous laisser aller esgourder de vos oreilles pointues cette rondelle qui - malgré un gros pif de Nain - reste aussi classe qu'un Elfe! Haha!

photo de Cobra Commander
le 31/03/2014

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 31/03/2014 à 12:19:31

"...renforcer l'aura épique et pas l'aura Ingalls."

Ah putain, le salaud, j'ai failli m'étrangler ! :)

Bon sinon, je m'attendais à du Into Eternity, mais non, ça m'a l'air bcp plus belliqueux, plus cataclop-cataclop-sur-le-champ-de-bataille. Sympa (comme ça, à 1ere vue) !!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 31/03/2014 à 12:26:54

Le problème du trébuchet est que sa puissance est handicapée par sa lourdeur : comme ce groupe.

Cobra Commander

Cobra Commander le 31/03/2014 à 13:24:46

Pis Trebuchet, c'est naze, j'préfère le Comis Sans. :)

Cobra Commander

Cobra Commander le 31/03/2014 à 13:25:01

ComiC*

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 31/03/2014 à 13:40:26

J'avais plutôt pensé au couillard. :)))

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