Prong - Ruining Lives

Chronique CD album (41:54)

chronique Prong - Ruining Lives

A présent que notre musique fétiche commence à avoir sacrément de la bouteille, on compte de plus en plus de groupes dont la carrière peut se lire en 2 tomes distincts: Destruction, Pestilence… Et Prong donc (on ne va pas vous faire un laïus sans aucun rapport avec la chronique courante quand même). Le premier volume de la saga discographique de ce genre de formations est généralement le plus glorieux, mais aussi le plus daté, du genre recouvert de la poussière des 80s ou des 90s. Le second volume a quant à lui cette particularité qu’il suit souvent un break plus ou moins long, break pendant lequel les musiciens s’en retournent à une vie normale – berger des alpages, guichetier à la Préfecture, géronto-proctologue, vous voyez le genre… Mais le grand retour n’étant pas toujours motivé par une soif créatrice inextinguible, et l’énergie des jeunes chiens fous se muant parfois en apathie de gros St Bernard, il n’est pas rare que ce chapitre 2.0 de la vie du groupe soit aussi intéressant que la sortie du Ne volume romantico-fantastico-mes-pompes de Marc Levy (cf. Pestilence – mais euuuuuh, on avait dit pas de nom!).

 

Pour Prong, la 1ere partie des aventures date du siècle dernier, et ne compte pas vraiment de loupé notoire. N’empêche, en 1996 Epic lâche le groupe du fait de ventes (...de Rude Awakening) jugées trop peu satisfaisantes. S’ensuit une bonne grosse explosion de line-up, Tommy partant pour Danzig tandis que ses ex-collègues rejoignent Godflesh. Le retour au front intervient en 2003, à l’occasion d’un Scorpio Rising pas forcément folichon. 3 albums suivent alors, de qualité croissante, jusqu’à Carved in Stone, en 2012, qui récolte la plupart des suffrages à l'élection de « L’album de Prong des 2000s ».

Voilà pour la bio. C’est un peu casse-bonbons comme exercice, mais ça ne fait pas de mal de se remettre un peu dans le bain du qui-quoi-quand-où-clitoridienneouvaginale.

 

Sur Ruining Lives, Prong revient avec un album que le père Victor nous présente comme étant celui qui a été composé et enregistré le plus rapidement de sa carrière. Ce qui ne signifie pas que ce soit une bouse peu inspirée, ni non plus un pur album de grind. De fait ce nouveau chapitre est blindé de petits tubes, de mélodies et de refrains carrément juteux (…c’est qu’il doit en faire bisquer des collègues peine-à-écrire le Tommy!), le tout dans un style typique et inchangé – enfin disons toujours bien dans la veine de Cleansing – bien que relativement varié. Si vous connaissez un peu nos compères, vous savez à quoi vous attendre: un thrash gaillard up-mid tempo, très axé sur la rythmique, gonflé aux hor[mosh]nes hardcore et muni des chenilles d’un metal chirurgical proche parent de l’indus. Tout cela est empaqueté dans un son puissant et généreusement charpenté, le travail de prod effectué par Mr Victor himself ayant été prolongé par une cure malabarisante chez Alan Douches.

 

Le constat est donc le suivant: les new-yorkais gardent fermement le cap, tout en réussissant à proposer un opus varié… Euh, dis-moi Bob: c'est pas un brin contradictoire ton affirmation là? Meuh non Gaston, voyons. Explications: Ruining Lives, c’est du 100% Prong sur le thrashy et jovial « Turnover », sur le tubissime « Remove, Separate Self » ou tiens: sur le début de « Absence Of Light », qu’on jurerait issu des chutes de Cleansing. Mais ce n’est pas tout. C’est également du bon gros thrash US de tradition sur « The Book Of Change » (véloce le bougre!) et « Chambers Of Thoughts ». C’est du voyage épico-darko-mélodique (… mais bien hein!) sur les plus atmosphériques (façon de parler…) « Windows Shut », « Ruining Lives » et « Limitations And Validations ». C’est un putain de groove fessu qu’on croirait tout droit sorti d’un accouplement Trepalium / Clawfinger sur « Come To Realize ». Et ce sont même 4 secondes de blast à la moitié de « Ruining Lives »! Enfin c’est surtout 11 titres cartons tout juste entachés (… mais rien de grave hein…) par un morceau-titre globalement trop dark et trop peu direct (en début et fin de morceau), et par une conclusion qu’on aurait aimée plus punchy et génératrice d’érection zygomatique.

 

Grosses balloches, énergie positive, accroche irrésistible: Ruining Lives a beau ne pas franchement révolutionner la discographie de Prong, c’est l’un de ces albums qui sentent l’inspiration des grands jours et le pit joyeusement imbibé de sueur. Allez les vieux fans de Cleansing: on ne reste pas prostré sur son déambulateur et on passe les feuilles dans le nouveau millénaire!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Pour ceux qui auraient raté Carved in Stone, Ruining Lives est la preuve qu’il ne fallait pas jeter le bébé Prong avec l’eau du bain. Parce que le groupe n’est pas mort en 1996, eh non! Bien que restant ancré dans son petit pré carré stylistique (thrash rythmique mid tempo, groove hardcore, tranchant mécanique) et totalisant bientôt 30 ans au compteur, Tommy Victor se révèle plus inspiré que jamais.

photo de Cglaume
le 18/07/2014

7 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/07/2014 à 11:26:56

J'allais dire que tu avais oublié, pour Victor, son poste d'infirmier chez Ministry mais... non. Bon je vais abandonner mon déambulateur et faire un effort.

cglaume

cglaume le 18/07/2014 à 11:54:56

Et n'oublie pas de déployer tes feuilles ! :P

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/07/2014 à 16:35:48

Contre toute attente : une bonne surprise puissante et accrocheuse

cglaume

cglaume le 18/07/2014 à 16:44:10

Ah, comme quoi 'faut pas lâcher trop vite prise :P

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/07/2014 à 19:48:23

Ou dire : "Fontaine, je ne boirais pas de ta bièèèèèèreuh".

Ultramegagirdcore

Ultramegagirdcore le 01/04/2018 à 10:42:40

Je suis tombé sur cette page en tapant "gérontoproctologue" sur google (ne me demandé pas pourquoi). Bon ptit son pas déçu du tout !

cglaume

cglaume le 01/04/2018 à 11:04:45

:D

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