Pvris - White noise

Chronique CD album (45:00)

chronique Pvris - White noise

Lorsqu'on me demande l'album idéal pour commencer le metal, je réponds souvent "Damnation" d'Opeth. Pas metal musicalement, mais qui l'est totalement dans l'esprit et l'ambiance.
Et à chaque fois ça fait un flop.
"Ouais, c'pas du metal, c'est d'la merde, d'la soupe" me dit-on.
En général ma réaction se borne à quelques larmes nerveuses, suivies de rires pervers, pour finir par quelques coups de poings assénés à mon interlocuteur, qui une fois au sol, fait la rencontre de mes pieds dans les fabriques enfants qu'il n'aura pas. Bref, rien de plus normal lorsqu'on connaît une légère frustration où que l'on rencontre quelqu'un qui n'est pas du même avis en 2016.

 

Mais la découverte de Pvris change la donne. Avant que tu ne te mettes à postillonner dans tous les sens pour tenter de prononcer le "V" entre un "P" et un "R", sache que cela se prononce tout simplement "Paris".
La question de orthophonie terminée, voici un résumé en 7 mots de "White noise" : "Pvris est le Miley Cyrus du metal". Le pont entre la pop-moderne et le metal. Bref, pas le genre de truc qui peut t'intéresser si tu traînes ici pour du Crust qui pue la 33 ou du black-pagan qui poque le corbeau mort.


Par contre, si tu cherches un jour à convaincre ton/ta partenaire qu'une autre musique que celle de D17 ou MTV est possible...tout en lui faisant plaisir : tu as trouvé le groupe parfait.

"Ouais, mais y'a Evanescence qui faisait déjà ça !" pensent certains.
Oui...mais non. La chanteuse de Pvris ne fait pas de "pseudo"-lyrique. Elle fait de la pop et assume totalement ce choix en ne s'égarant jamais hors de cette case. C'est d'ailleurs, à la longue, un petit problème pour qui se lasse de ce travail vocal bien trop lisse pour être naturel. Mais c'est bien foutu et le choix de lignes ne tombe pas dans le larmoyant style "émotion en carton pâte". Mieux encore : ça donne une blinde d'énergie.
Comme on parle de pop, on ne peut pas passer à côté de la case refrain qui est primordiale et parfois trop gourmande. Ici, à chaque fois, les morceaux ont moyen de se transformer en tubes, mais sans être totalement creux. Ni bavarde, ni avare en paroles, l'équilibre est bien trouvé par l'interprète.

La question instrumentale est, du coup, du même ressort. Le but est de durcir la pop en mettant de grosses guitares...sans vraiment faire de metal : cet art délicat, la bande le maîtrise plutôt bien. Malheureusement, on fait vite le tour du pot.  L'équilibre pop/metal est certes vite trouvé, bien pensé, efficace même, mais terriblement prévisible.

Cet aspect épuré du visuel (pour la réédition 2016), l'importance du blanc (ça fait toujours plus classe que d'appeler son album "le bruit marron") et la démarche artistique rappelle Hoobastank, mais dans une version actualisée et féminine...avec l'idée de prendre la musique dite commerciale à contre-pied, en offrant une image claire aux teintes lumineuses, loin des clips et pochettes lourdement colorées ou carrément sombres. C'est un peu caricatural, mais pas con.


Bien pensé, au son moderne, parfaitement lissé : l'album est un produit commercial bien torché, qui manque de créativité sur la longueur, si ce n'est son mix habilement mené à la frontière de deux genres loin d'être ennemis.

photo de Tookie
le 23/06/2016

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/06/2016 à 12:45:47

Mais comment ça ????? Que d'aprioris sur les fans de Crust !!!!!! Et pourquoi un amateur de Croute ne pourrait pas..... Oups désolé : c'est une véritable horreur en effet. La même que doit ressentir le fan de ce groupe à l'écoute d'un bon petit DISCLOSE. Bien fait pour lui.

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