Radius System - Work in Progress

Chronique CD album

chronique Radius System - Work in Progress

Jeune groupe formé au printemps 2001, Radius System évolue dans un style oscillant entre fusion rock, électro ou même métal. Revendiquant des influences telles que Refused, Pitchshifter ou même Cave In, ce jeune combo de la région parisienne couvre un panel stylistique assez large et semble avoir trouvé son son dans ce 3e album/démo. Car oui, c'est bien une 3e démo de 11 titres que ce « Work in Progress », qui fait suite à « Changes » paru en 2004 et dans lequel on ne peut que s'étonner d'y découvrir autant de maturité et d'assurance de la part d'un groupe somme toute plutôt jeunot...

 

On pourrait facilement se fourvoyer, dès le début de l'album, dans des comparaisons litigieuses à l'écoute du son de guitare ainsi que la rythmique qui va avec, et qui me rappellent instinctivement Linkin Park. Je vous rassure cette impression me lâche assez rapidement et je me laisse entraîner par le chant à la Daryl Palumbo (Glassjaw) de Greg sur le refrain. Suit 'Alone and Pretending' qui m'enchante également: ce sens de la mélodie est inné chez ces garçons, la rage ne fait que transparaître sans jamais émerger dans ce morceau, bien foutu...

'Visions Collapse' m'enthousiasme un peu moins car le coté plus rythmé et seulement chanté sans malmener les cordes vocales avec ce type de riffs les fait tomber dans la facilité, je n'adhère pas.

On poursuit avec 'Washed Out' ou « le temps de laisser un morceau monter »: le début avec gratte sèche et batterie timide qui laisse finalement la place au bout de 4 minutes à un final mid-tempo rageur qui s'éteint sur un fondu de samples. 'Further Collapse' nous rappelle les influences Cave In du groupe, un morceau calme dans sa totalité et beau, je trouve, car tout dans la retenue là où la facilité aurait conduit beaucoup de groupes à faire péter le gros son, ici on reste dans la grisaille sans même vouloir en sortir...'Excitment of the senses' nous sort de notre torpeur avec un style qui rappelle sans ambiguïté du bon Refused (influence revendiquée haut et fort): c'est-à-dire très énergique et direct avec LA petite touche d'électro qui va bien. 'Push the square' vient là nuancer le tout, avec les deux facettes du groupe; le chant posé et les gros riffs alternant avec des cris également très bien maîtrisés (c'est sûr que vocalement Greg est au point) et les riffs sont simples mais bien efficaces avec ça.

On continue avec 'Taste of the unfinished' qui, pour une fois, me laisse de marbre: j'ai l'impression qu'il chante exactement le même truc sur une autre chanson, j'accroche beaucoup moins celle-là, heureusement elle est courte. Je retrouve le sourire avec 'Head-on Crash' où l'originalité revient: ouf! Ce début est super entraînant et la suite est d'aussi bonne facture nous balançant entre chant léger et cris, arpèges saturés et sons dissonnants ou accords plus « classiques »; ce titre est bien dense et vire à la folie sur la fin, j'adore! 'Now we blow' est, quant à lui, plus groovy: démarrant sur un duo basse/batterie pour laisser venir les grattes et des cuivres (?!), des petites touches qui n'ont l'air de rien comme ça mais qui forgent la personnalité d'un groupe; et en plus quand c'est fait intelligemment, rien à redire... L'album se termine sur 'Elite' ou une critique haute en couleur de l'attitude « fashion » autour de la musique (à noter que, sur la partie multimédia du CD, apparaissent toutes les paroles avec des explications; une bonne initiative), ce titre n'est pas le plus original mais sa fin prolongée sied tout à fait pour cloturer ce « Work in progress » des plus fouillé et intéressant.

 

Radius System m'a agréablement surpris; là où j'attendais un truc surfait en voyant l'étiquette postH*C/électro, « Work in progress » va beaucoup plus loin. Et même s'ils clament le fait de ne pas être musiciens et ne rougissent pas de la simplicité de leurs riffs, on ne peut que se rendre à l'évidence: ces types sont créatifs, et ils ont du talent. Et même si le style dans lequel ils officient se retrouve rarement sur ma playlist, j'ai bien accroché (hormis 2 titres, trop convenus à mon goût) et j'attend le jour où ils chanteront en français; car en lisant les petits textes explicatifs des morceaux on peut aussi constater qu'ils maîtrisent bien langue de molière et je suis curieux de lire ça transposé en paroles...

photo de Mat(taw)
le 10/10/2005

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