Ritsos + Strength - Split

Chronique Maxi-cd / EP (36 minutes)

chronique Ritsos + Strength - Split

C’est triste à dire, mais en 2012, à l’image de notre chère classe dirigeante, de vieux relents de germanophobie n’en finissent pas de polluer notre atmosphère. C’en est à croire qu’il faudrait presque remettre au goût du jour le projet de construction de la ligne Maginot. Et pourtant, je suis bien placé pour le savoir, nous avons moult à apprendre de nos voisins d’outre-Rhin, qui eux, en revanche, sont très friands de ce que nous pouvons leur proposer. Cela vaut bien sûr pour l’underground. Demandez aux groupes de chez nous qui vont jouer là-bas et vous aurez une réponse quasi unanime : super accueil, super public, supers groupes, la claque (argument imparable : la bière est pas chère). Mais voilà, à part quelques rouleaux compresseurs, trop peu de combos germaniques arrivent jusqu’à nos oreilles. Et pourtant, je vous le répète, il y en a une pelletée qui mériterait, vraiment.

 

On ne peut donc que saluer l’initiative du split des montalbanais de Ritsos avec les allemands de Strength. Pas de chichi, pas de blabla, le principe est d’envoyer du lourd, pied au plancher. Au programme : deux groupes à la veine hardcore prononcée et assumée, mais dont l’opposition stylistique révèle bien deux approches différentes, quasi symptomatiques des deux scènes ainsi confrontées.

 

Difficile de ne pas associer Ritsos au rapcore beatdownisant (en français dans le texte) façon L’Esprit Du Clan, The ARRS, 91 Allstars et consorts et ceci dès la première écoute. Efficacité, quand tu nous tiens ! Clichés aussi. Passée une intro dispensable et sur entendue (Carl Orff meets cinematic punchline – The Watchmen), les gimmicks du genre valsent les uns après les autres. Autant vous prévenir, si vous ne savez ni envoyer du moulin ni balancer votre pied en avant, autant passer votre chemin. Vous vous casserez les dents. Surtout qu’à chercher la mosh part permanente, Ritsos a tendance à piocher dans toute la panoplie du tough guy. Au risque parfois de perdre en compacité avec des starts and stops prévisibles et des two steps passe-partout. Le combo possède cependant une identité forte avec son flow hip hop au message pour le moins unitaire. On se serait tout de même bien passé des « reprazent », des « moi je » et autres « nous on ». Ritsos, c’est donc du cailleracore à la touche méridionale sans aucune autre prétention que de pousser le pit à manger le parquet. Pas encore tout à fait mature, leur musique aura du mal à s’exporter tant les 5 titres du split manquent de fluidité dans les enchaînements.

 

Autre ambiance sur l’autre versant du disque. Toujours aussi rentre-dedans, les Strength évoluent dans un répertoire beaucoup plus inspiré par le NYHC avec cette petite touche metal à la Merauder. Et dès les premiers instants, on sent l’expérience parler. Héritant de la même prod’ que leurs compères (du DIY propre), les allemands semblent taper plus fort, plus précis, bref mieux. On subodore même les cousins germains d’avoir écouté pas mal de hardcore metal belge fut un temps, tant la ressemblance avec certains riffs de Deviate chatouille les oreilles. Peut-être pas très original donc, mais fichtrement bien calibré pour faire secouer de la frange. L’apanage allemand, en somme : rostfrei et sobre. Imperturbable dans son exécution, le hardcore de Strength résonne comme un appel aux rames de destruction massive. Un groupe à voir sur scène, indéniablement. Encore la preuve qu’en Allemagne, la scène underground n’a pas de leçon à recevoir.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 03/02/2012

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/02/2012 à 19:31:12

Aucun rapport avec la kro mais en pagan y'a VARG (ouvertement antifa) qui est très bon en teuton !!!

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