Rotting Out - The Wrong Way

On en va pas tourner autour du pit pendant longtemps, s'il y a un groupe à suivre sur la côte ouest des USA actuellement, c'est bien Rotting Out.

Né en 2006 à Los Angeles, Rotting Out sort son premier full-lenght en 2011, le très bon Street Prowl. Il restait ensuite à confirmer cette première impression.

Sans aucun suspens, les Californiens assoient leur position dans la scène Punk/Hardcore américaine, avec cet album. En effet, The Wrong Way contient tous les ingrédients inhérents à ma vision étriqué du HxC mais pure et authentique.

Si je suis un fervent défenseur des mélanges culturels et du métissage du génome humain, je me comporte comme un véritable taliban quand il s'agit de musique bruitiste. J'assume en plus le fait qu'un terme comme HxC doit évoquer un certains nombres d'ingrédients indispensables au genre.

Parce que bon, si vous fêtes des crêpes sans farine quelconque et sans œuf, sont-ce vraiment encore des crêpes ?

Une question qui occupe les philosophes depuis Platon, je sais.

Rotting Out ne semble pas être très calé en philosophie cependant. Par contre quand il s'agit de balancer de courtes et méchantes salves de décibels, le gang est parfaitement crédible.

Les intros de chaque morceaux sont systématiquement des petites pépites de classicisme mais faisant monter la béchamel, comme sur "The Shoot", pour vous donner envie de vous péter une guibolle en apprenant le skate avec un manuel pour les nuls. Voire de coller un coup de planche à roulettes dans la tronche d'un militant anti-mariage pour tous. Une activité saine et cathartique entre toutes, bien plus bénéfique que votre tour de vélo dominical.

La basse demeure encore un gros atout du combo sur la plaque, comme sur leur premier méfait. Très présente, elle claque méchamment comme j'aime. Le chant est aussi vindicatif et hargneux que possible sans tomber dans les grognements testostéronés de bûcherons anthropophages, bien connus par la scène Hardcore Metal. Le gars derrière le mic transpire d'ailleurs la sincérité comme un avocat la mauvaise foi. Les chœurs tapent bien sûr dans le hooliganisme le plus délicat. Rotting Out a le bon goût toutefois de ne pas abuser de cet artifice et de toujours les placer à bon escient.

Le majeur partie des titres de la galette déboulent et finissent à fond les ballons. Pourtant quand les gars de Rotting Out ralentissent la cadence, ils n'en sont pas moins vicieux. Cela donne ainsi "The Stab", un titre oldschool au groove terrassant.

Avec Rotting Out, pas de plan Metal à deux balles, les racines punk sont ici bien ancrées avec, en plus, de rares solos très bien sentis pour égayer le tableau, déjà bourré de bons riffs jusqu'à la gueule.

Sueur, cojones d’aurochs et hargne de belle-mère, le dernier Rotting Out possède toutes les épices nécessaires pour danser le kds dans votre salon ou vous faire faire des doubles saltos piqués, selon votre sport préféré.

Crom-Cruach

le 14/03/2014