Scarred - Gaia Medea

Chronique CD album (55:00)

chronique Scarred - Gaia Medea

J'ai mis pas mal de temps à écrire la chronique pour plusieurs raisons.

-Parce que je n'avais pas que ça à foutre

-Parce que j'avais d'autres albums sur le feu

-Parce que je voulais garder le nom de Scarred pour moi le plus longtemps possible

-Parce qu'il y a 10.000 choses à dire et que la flemme de faire un roman se pointait à chaque écriture d'intro.

 

Mais il fait beau, j'ai le temps, et je suis d'humeur partageuse. Résultat on va en parler. Mais prenez un sucre, le temps de lire tout ça, vous risquez de tomber en hypoglycémie.

 

Avant tout, il faut savoir que Scarred est ENCORE une sortie Klonosphère.

Pas que nous aimions sucer les boules du label, mais les noms défilent et les déceptions se font rares. 

Il faut savoir aussi que le groupe est luxembourgeois. Après les Mutiny on the Bounty, les regrettés Defdump, on se dit que ça fait pas mal de talents au km² tout ça.

Enfin, quelque soit votre "style" de musique enervée favorite, il y a des chances que vous trouviez votre bonheur avec Scarred, tant le groupe bouffe à tous les rateliers.

 

Citons en vrac les influences phares. Non seulement ça me permet de raccourcir la chro et ne pas me faire chier à justifier à quel moment j'ai pensé à : 

Meshuggah, Gojira, Morbid Angel (parfois les trois dans le même morceau comme le très complet "Psychogenesis").

Tout ce qu'il faut pour ratatiner. Pourquoi ? Comment ? En appliquant ce que font les grands.

Entre blasts et crissing, il y a une furieuse tendance à taper fort.

On reste d'ailleurs sur des "moutures" assez classiques. On est parfois même dans la reprise d'ambiances bien connues ou face à un chant un peu "limité" sur la longueur.

 

Mais, d'un seul coup, le groupe se prend l'envie de redevenir d'être un peu plus doux : c'est là que vient le temps du solo, du passage mélodique pour que Scarred se mue en un enfant de Nevermore.

 

Encore une fois rien de follement surprenant...et pourtant la sauce prend. Question d'alchimie sans doute. Qu'a le groupe que d'autres n'ont pas ? 

Assuremment la capacité à faire passer leur patate à travers une simple galette.

Ajoutons la capacité à enchaîner, sans temps mort et cracher 10 titres qui constants dans l'élégance.
 

Attention, on parle d'élégance à la sauce métal : ça reste poilu et gueulard.

Mais c'est aussi une jolie performance qui est ici faite, tant le groupe cherche à repousser des limites souvent communes.

Le chanteur n'est pas dans le trip mélo ? 

Pas grave : on lui fait grimper quelques lignes de chant en partant de plus bas, on met tellement de rythme qu'au départ on ne pige pas grand chose et PAF : refrain plus mélo aux guitares et à peine plus calme au chant ("The great Pand(em)ic") : le subterfuge est parfait, surtout si la section rythmique ne lâche rien.

 

C'est avec un tas de petites astuces que le groupe s'en sort, et même si on découvre rapidement la parade : ça passe comme une lettre à la poste.

 

Loins de se contenter de copier, les enchaînements du groupe sont impressionnants de puissance. Les Scarred, portés par un son moderne, mais finalement assez "commun" comparé aux multiples autres sorties dans le milieu, s'approprient chaque compo en fiers enfants de leurs parents musicaux.

Dans l'art d'accomoder ses influences, le groupe passe maître en 10 pistes puisqu'on est tenté de les oublier pour profiter de morceaux...plutôt longs.

 

Pas vraiment progressifs, juste agressifs, les morceaux sont bavards mais jamais lassants.

Si on devine facilement la venue d'un solo ("Mosaic" a des allures Machine Head période The Blackening), on ne sait pas quelle sera l'ambiance derrière.

 

On se retrouve donc facilement avec des morceaux qui dépassent les 5 minutes afin de sortir du carcan un peu tristounet des structures métal à peine éloignées de la pop.

Sans parler des intros, toutes soignées, sans fioritures ou d'improbables sonorités : juste métal.

Puis, comme tout bon groupe qui veut enfoncer un clou déjà bien planté, le dernier morceau est le plus gros coup de marteau.

 

"Medea". 11 minutes et le double de riffs pour une épopée palpitante. Loin d'être l'assemblage de bouts de morceaux qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, tout s'imbrique parfaitement.

Evidemment, on pourra trouver des choses à redire, certains ne rentreront pas dans ce trip (bien qu'encore une fois, les créations aient cet aspect très classique) :  je serai à la place des Scarred j'aurai bien les boules en ce moment : il faudra faire au moins aussi bien pour le prochain.

photo de Tookie
le 11/10/2013

1 COMMENTAIRE

Niktareum

Niktareum le 13/10/2013 à 13:30:07

Tiens, c'est pas mal...

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