Scribe - Hail Mogambo

Chronique mp3 (41:45)

chronique Scribe - Hail Mogambo

C’était il y a 2 ans. D’un coup d’un seul, votre serviteur découvrait avec stupeur (exagérons un peu, le lecteur aime quand il y a de l’action) l’existence d’une scène metal indienne particulièrement excitante. Non c’est vrai: qu’il s’agisse d’E{c}centric Pendulum, d’Amogh Symphony ou de Scribe, on n’arrêtait pas de se manger de gros et moelleux pains (…des naans, forcément) dans la tronche en provenance de ces contrées éloignées. Et là, paf, devinez quoi: voilà que les 2 derniers des combos ci-avant listés reviennent nous causer musique avec du nouveau matos! Et le lapin de cliquer comme un fou là où l'on clique en de pareilles circonstances, afin de rentrer en possession (de manière légale) de Hail Mogambo, 3e album de nos gratteurs de papys russes et 2e pièce du triptyque commencé sur l’excellent Mark of Teja.

 

Bon alors, pour mémoire: le domaine des boys bodybuildés de Bombay (…enfin on dit "Mumbai" à présent), c’était jusqu’ici une fusion moderne, pleine de hardcore, de djent, de metal Mike-Pattonien et de nombreuses épices variées qui faisaient la « Scribe touch ». Parmi ces épices, le chant de Vishwesh était sans doute celle que l’on remarquait le plus, ce psychopathe chantant alliant délires Bungliens, nasalité groovy entre Benji (Skindred) et Donald Duck, chant plus « alternatif » et grosses coreries furieuses. Eh bien le mélange a tenu dans le temps, Hail Mogambo continuant dans la stricte lancée stylistique du petit précédent, la dimension djent – avec tout ce que cela sous-entend de plans retors – ayant peut-être quand même pris un poil plus d’importance. On retrouve donc cette touche « modern » mais colorée – façon System Of A Down en vacances du côté de la Klonosphere –, ce mélange de folie, de riffs gras et d’éructations démentes qui rappelle de loin en loin Slipknot, ce chaos très TDEPien rehaussé de guitares télégraphiques et de plans la-main-sur-le-cœur-face-au-soleil-couchant (Periphery, quelqu’un?). Et puis ces gros délires vocaux qui vont piocher dans les moments les plus cramés du bulbe de Faith No More. Ajoutez à cela que les ambitions de nos lascars ont de bonnes raisons d’être revues à la hausse – c'est qu'ils ont vu leurs trombines faire la couv’ de l’édition locale de Rolling Stone, ce qui flatte les chevilles quand même! – et que le nouvel album a bénéficié d’un mastering effectué en Suède, chez Jens Bogren (Opeth, Soilwork, Devin Townsend…), et sans même avoir à faire de gros efforts, vous ressentez rapidement le potentiel de la chose.

 

Et pourtant on a l’étrange sentiment que le contrat n’est pas parfaitement rempli. Parce que les 5 premiers titres ne proposent rien de vraiment sexy, de vraiment accrocheur, de vraiment surprenant –  hormis la superbe ouverture de « Groove Narmada » (…ainsi que son pendant conclusif) qui décolle comme le plus inspiré des morceaux de Textures. Sur cette 1ere moitié, ainsi que sur « Captain Raj », s’il n’y avait pas la folie furieuse de Vishwesh pour nous stimuler la glande à émerveillement, on se ferait un peu suer, d’autant que les djenteries qui nous y sont servies ne caressent pas vraiment dans le sens du poil. Heureusement, sur « Ha ha! We Are Poor! », le groupe retrouve de sa superbe: après une grosse minute d’intro digne de Vangelis, on s’y fait sévèrement retourner la tête entre un début catchy et épique, des gouzi-gouzis électro-djent, un superbe délire scat’n’ragga, de gros plans moshy, des nawakeries furieuses et autres joyeuses mélodies qui nous accrochent bien fort les tympans. Si « Tomato Aryabhatta » est un peu moins génial, il n’en reste pas moins le terrain privilégié d’une grosse crise de schizophrénie commençant par une minute et demie de néo/djent « classique », suivie de pratiquement aussi longtemps d’une plage instrumentale improbable où l’on croise un violon, la guitare de G. Brasses, et même un accordéon.

 

« Mais c’est nimp’ ce truc!? »... 

Oui oui, on est d’accord!

 

La suite s’avère également tout à fait sympa, bien que pas non plus démentielle... Jusqu’à ce que le groupe retrouve une 2nde fois les sommets de son album précédent à l'occasion de « The Fumanchurian », tribulations nawako-moderno-asiatiques qui nous feraient presque oublier les errances de la tracklist.

 

Presque.

 

Bon, vous le sentez bien au ton général de cette chronique (… on ne peut rien vous cacher à vous, dites-moi!): Hail Mogambo n’est pas l’Indiana-Bamboula que l’on avait espérée. C’est un album vraiment sympa, qui brille quand on le place de manière adéquate sous la lumière, mais qui ne s’avère exceptionnel qu’en de rares occasions – et comme de bien entendu, nous on aurait voulu que l’exception soit la norme. D'où petite déception, malgré tout…

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: après un album de la trempe de Mark of Teja, Scribe avait du pain sur la planche pour espérer rééditer l’exploit. Et malgré de grands moments, malgré des atours extérieurs irréprochables, malgré cette personnalité forte et inaltérée, malgré la folie de Vishwesh, on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu… Ô rage, ô désespoir, ô fan ingrat ennemi!

photo de Cglaume
le 25/11/2014

4 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 26/11/2014 à 09:28:35

Excellent pour qqun qui découvre ! J'étais passé à côté de ta chro de leur album précédent. Motivant de bon matin !

cglaume

cglaume le 26/11/2014 à 09:33:48

Eh bien n'hésite pas à commencer par te caler le précédent dans les feuilles ! :)

pankaj

pankaj le 07/01/2016 à 10:45:01

Pongal hand made greetings
Surya pongal greetings
Pongal greetings in tamil
Pictures of makar

cglaume

cglaume le 07/01/2016 à 11:20:16

Not sure to get 100% what you mean, so I'll give you a "... Of course. And Happy New Year to you too". I'm sure I'm not too wrong then... :)

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