Shanghai - The Battle for Mount Analogue

Chronique Maxi-cd / EP (20:42)

chronique Shanghai - The Battle for Mount Analogue

Rétro, rétro, rétro. Ce sont les 3 grands axes thématiques structurant The Battle For Mount Analogue, EP sorti en 2010 par les hurluberlus de Shanghai, tout juste un an après le très bon Esoterica. A l’écoute de ces 6 titres, c’est simple: on plonge la tête la première dans des ambiances « Ma télé à l’époque des 80s », en plein cœur de ces années rythmées par les épisodes de Téléchat, par les séries américaines meublant les après-midis de La Cinq, par les goûters au pain d’épices et au Tang, ainsi que par l’inénarable complainte des chaussettes rouges-et-jaunes-à-p’tits-pois sortant du mini-bafle d’un mange-cassette portant trop bien son nom. Et tout cela n’a rien d’étonnant, les Australiens rendant ici hommage à une tradition à présent tombée en désuétude: celle des mixtapes – ou si vous préférez celle des « compil’ K7 » qu’on faisait aux copains pour leur faire découvrir des groupes et des titres trop-d’la-bombe-tu-vas-voir. Car en fait The Battle For Mount Analogue n’est constitué que de reprises, chose qui n’apparaît pas clairement à la première écoute tant ces titres – « One Night In Bangkok » exclu – sont en général inconnus des petits frenchies que nous sommes.

C’est donc logiquement sur le bruit typique de l’enfournage de K7 dans le lecteur idoine que commence « The Birth of the Odyssey », et sur l’extraction de celle-ci hors dudit lecteur que se termine « Finale ». Entre les 2? Un nawak metal nostalgique et classieux – pas excessivement metal en fait, pour le coup –, en grande partie instrumental, pas chiche en cuivres et baignant dans des ambiances cinémato-cathodiques nostalgiques. Et ma foi, tout ça est vraiment très bon. Mais comme on est entre gens de bonne compagnie et que le tour du propriétaire est assez vite fait, jetons donc un œil au menu du jour, en commençant par l’apéro et en allant jusqu’au digeo’.

C’est sur une intro space electro-rock sympathiquement kitsch que démarre « The Birth of the Odyssey » – morceau des japonais de Godiego (non, ne me dites pas que vous connaissez!) –, avant de se muer en un funk rock cotoneux à la touche légèrement asiatique, piloté par la voix discrète de Chantel. Puis c’est au tour de « Battle of the Planet » – à l’origine le générique d’un dessin animé du même nom – de laisser entrer dans nos chaumières le feu brûlant d’une lead guitar-hero-esque, celle-ci faisant la fière, toutes lunettes de soleil dehors, au volant d’une décapotable traversant les génériques de « Magnum », « Hawaï Police d’Etat », ou encore « C.H.I.P.S ». On embarque ensuite sur le navire « Happy Smarty Nostalgy » de La Croisière s’Amuse, direction L’Île Fantastique (quoiqu’en fait, « Passing Breeze » soit l’œuvre de Hiroshi Miyauchi, compositeur japonais plutôt spécialisé dans la musique de jeu vidéo). Si « Orient Express » démarre sur des ambiances évoquant la tension d’un roman d’Agatha Cristie se déroulant en pleine savane à l’époque coloniale, on retombe vite sur une mélodie rappelant plutôt les vieux films français, à mi-chemin entre « La Boum » et « Emmanuelle »… On tombe donc des nues en apprenant que là aussi, ce titre est à l’origine l’œuvre d’un compositeur japonais s’étant illustré dans le monde des jeux d’arcade. Arrive alors la reprise de nous connue, « One Night In Bangkok », titre de Murray Head dont la touche orientale provient cette fois-ci non plus de la nationalité du compositeur, mais bien du sujet abordé. La version de Shanghai reste très fidèle à l’original, les subtiles variations apportées au titre permettant juste une meilleure intégration de celui-ci à la tracklist de l’EP. Les au-revoir se font alors sur le bien nommé – et un peu chamallow sur les bords – « Finale », œuvre du compositeur américain John Williams que le couple saxo / piano à l’œuvre fait sonner comme un générique de fin de film à l’eau de rose. Un poil de Tagada-Boumboum conclusif n’aurait pas été plus mal, m’enfin ne faisons pas la fine bouche…

 

La version K7 de The Battle For Mount Analog – accompagnée de son pendant digital, le groupe ne vivant pas non plus dans une caverne, ni ne suivant la stricte orthodoxie trve 666 consanguin panda ov hell – peut devenir vôtre pour la modique somme de 5$ australiens… Autrement dit trois fois rien. Alors n’hésitez pas à faire cette judicieuse acquisition, l’EP en valant la chandelle (… ce que l’écoute de celui-ci, sur le site du groupe, vous démontrera bien mieux que le blabla que je vous sers depuis 5 bonnes minutes). Et puis si vous leur montrez ainsi votre amour et vos euros, sûr que The Ultraviolent, leur très attendu 1er full length, verra d’autant plus vite la lumière du jour discographique.  









La chronique, version courte: The Battle For Mount Analog est une sympathique tranche de nostalgie nawak funky colorée de relents cathodiques made in 80s. A peine se rend-on compte que l’EP est en fait constitué de 6 covers – dont il est vrai que 5 sont relativement inconnues au bataillon hexagonal. Les fans d’Esoterica peuvent y aller en toute confiance.

photo de Cglaume
le 28/08/2013

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