Sofy Major - ep

Chronique Maxi-cd / EP (31:17)

chronique Sofy Major - ep
Bon, il est question ici de screamo noisy bien classique comme on a pu en entendre du coté de chez les japs d'Envy par exemple. Du chant hurlé plaintif, des mélodies tristounettes, des tempos lents (parfois légèrement dynamités tout de même), des passages épiques, des accords stridents, des paroles clamant le désespoir et l'impuissance, etc. Pas mal de déjà vu donc... Mais à mon sens le screamo est un genre musical qui, comme le crust par exemple, ne souffre pas forcément de redondance si il est bien fait. En bref, si ça fonctionne et si l'étincelle d'émotion suscité par la musique est bien présente, on peut très facilement plonger. Et c'est effectivement le cas ici : on est certes en terrain conquis maintes fois mais la moutarde prend sans trop de peine, malgré un son un brin léger.

C'est finalement ce qu'il manque à SOFY MAJOR pour devenir vraiment intéressant, un son pas forcément plus propre ou plus lourd mais plus personnel, plus original. Bon après ça découle peut être un peu de l'orientation DIY revendiquée par le groupe, mais je trouve néanmoins dommage que les idées (au demeurant très bonnes) des musiciens ne soient soulignées comme elles le méritent. Les petites pépites qui peuplent cet ep ne sont en effet pas forcément mises en valeur par un son qui ne rend pas vraiment justice aux compos du groupe. Car des bonnes idées, il y en a: déjà on peut noter les passages ambiants qui ponctuent les chansons, se développent en leur sein et prennent même une piste entière à eux seuls (le titre « stalk », bourrier de guitares accoustiques et de delay bien trippant). Ces passages apportent non seulement une originalité surprenante au groupe et donnent une couleur plus étrange au disque, limite angoissante parfois, comme si les explosions salvatrices étaient ponctuées par des retours dans la catatonie. Et puis il y a les riffs... Ici une fois de plus, rien d'absolument génial ni révolutionnaire (j'ai comme dans l'idée que ce n'est pas leur but de toute manière), mais il faut reconnaître qu'il y a des mélodies vraiment touchantes et prenantes au milieu des trucs déjà entendus(« is there anyway out? »,la fin de « I'm your demon »). Après un groupe de d'emo/screamo avec des mélodies qui poutrent pas, ça vaut à priori pas un radis, c'est vrai mais ça fait toujours plaisir de se faire coller un pitit frisson en traître comme ça. On peut rajouter à tout ça une pochette au graphisme ultra simple mais néanmoins excellent (ça me rappelle un peu le boulot de DEREK HESS pour la pochette du split CONVERGE/HELLCHILD ou la pochette du dernier BREATHER RESIST)... En tout cas bien cohérente avec l'univers musical du groupe.

En bref, un disque agréable à écouter (si tant qu'il est agréable de s'envoyer du screamo) et qui regorge d'éléments très prometteurs pour les temps à venir. Il ne leur reste qu'à nous pondre un disque peut être plus travaillé, plus original avec un son qui met plus en valeur les passages ambiants et les instruments... ça pourrait même être vachement bien tout ça! D'autant plus qu'ils me donnent l'impression de moins se la jouer intello et poète moderne que la plupart des groupes qui représentent le genre en France. Essai pas tout à fait transformé donc, mais à suivre néanmoins...
photo de Swarm
le 07/03/2007

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