Soilwork - The Living Infinite

Chronique CD album (1:24:22)

chronique Soilwork - The Living Infinite

Non, désolé: si vous cherchez une chronique vous expliquant que sur The Living Infinite, la crème est plus épaisse que sur The Panic Broadcast, mais que le sucre y est moins présent que sur Sworn To A Great Divide – ou inversement –, il faudra aller feuilleter les pages HTML de nos concurrents les plus Soilworkophiles. Parce que la vérité, c’est que le scribouillard qui vous cause depuis l’autre côté de l’écran ne connait des suédois que The Chainheart Machine (aaaaaaaah, « Spirits of The Future Sun »!!) ainsi que son très bon successeur, A Predator’s Portrait. Et que ça date de 2001 quand même tout ça. Faut dire que peu de temps après, quand la bande à Björn Strid s'est acoquinée avec Devin Townsend pour mettre en boîte Natural Born Chaos, et qu'à cette occasion la notoriété du groupe a soudain explosé, votre serviteur avait la tête plongée dans l’auge du Cobra Commander, au milieu des derniers méfaits de Disgorge, Deranged, Regurgitate et Sublime Cadaveric Decomposition. Alors vous pensez bien que les sucreries suédoises…

 

Et depuis, malgré un retour de ma pomme dans le monde du metal youplaboum moyennement cracra sous les ongles, le train des sorties Soilwork a continué de passer sous mon bovin de nez sans que me vienne l’idée de raccrocher les wagons… Va comprendre Charles!

 

Mais ça, c’était avant.

 

Et ‘de dieu, heureusement qu’on a mis fin à cette bête indifférence manifestement bien injustifiée! Parce que ça aurait été dommage de passer à côté de la fusée à 2 étages The Living Infinite! 20 titres et 84 minutes de musique, ça pourrait sembler too much pour des retrouvailles… Penses-tu! Ces mecs-là sont des magiciens! C’est comme si ces 11 dernières années n’avaient jamais eu lieu. Car « sans rien faire d’autre » que de dérouler son thrash/death mélodique mais nerveux, accrocheur mais fouillé, en variant juste ce qu’il faut son propos, le groupe déverse dans nos oreilles une véritable averse de tubes comme s’il avait accumulé un trop plein de décibels inspirés pendant des années sans pouvoir jamais les coucher sur microsillons... Ceci au bout de 17 ans et 8 albums! Ils marchent à quoi ces loustics sans déconner?

 

Parce que ne vous y trompez pas: cette nouvelle itération de l’exercice du double album ne sert pas à poser un concept fumeux permettant de titiller artificiellement une muse un peu fatiguée, ni à satisfaire la schizophrénie d’un groupe déchiré entre 2 directions artistiques (remember la doublette Damnation / Deliverance?). Non, rien ne justifie ce format si ce n’est une créativité affolante débordant telle une corne d’abondance remplie ras la fouf' de gros son.

 

La matière première dont est fait The Living Infinite, vous la connaissez sans doute déjà si vous avez pratiqué ces (belgeo-franco-)suédois par le passé: c’est un équilibre parfait entre les rythmiques enlevées d’un thrash ayant pris le virage du metal extrême scandinave (facile avec un Dirk V. dans son moteur!), des refrains en chant clair à se damner (à genoux devant Björn « Speed » gueux!) et des guitares lumineuses toutes puissantes (dont l’une tenue par l’ex-Scarve Sylvain Coudret). A cheval entre la poudre des vieux The Haunted et le miel du In Flames de la grande époque, et sans – presque – jamais se vautrer dans la soupe metalcore, la prestation de Soilwork inspire vraiment le respect. Qu’il s’agisse de proposer des intros classieuses (cf. le faste symphonique débutant « Spectrum of Eternity », ainsi que l’hyper-pesanteur Gojiro-SheSaidDestroyenne de « Entering Aeons »), de blastouiller dans les prés (hop, « Tongue », mais surtout et encore  « Spectrum of Eternity »), de passer en mode instrumental (« Loyal Shadow ») ou de frôler le monde de la bande FM (« The Windswept Mercy » avec Justin Sullivan de New Model Army), nos 6 compères s’exécutent à chaque fois avec maîtrise, pertinence et un impact rarement démenti.

 

Et pour éviter que la promenade ne nous emmène trop souvent à travers les mêmes paysages musicaux, en plus des nombreuses variations de tempos et d’atmosphères, le groupe se permet quelques inclusions discrètes de clavier et de bidibips électroniques (...en quantité et pour un effet relativement négligeables), ainsi que des écarts dans des mondes qui lui sont un peu moins familiers, notamment le hard rock psychédélique à orgue Hammond (sur « Whispers And Lights ») ainsi que le metal / rock épuré comme sait – entre autre – le jouer Opeth (cf. « Antidotes in Passing »). Mais pour que l’auditeur reste captivé de bout en bout, la meilleure carte de Soilwork reste encore cette impressionnante salve de tubes et de refrains qui constituent une bonne moitié de la tracklist de ce double album. Car vous ne pourrez pas lutter contre « Parasite Blues », « Rise Above The Sentiment », « Loyal Shadow », « Antidotes in Passing », « Entering Aeons », « Whispers And Lights », « Vesta » ou les 4 premiers morceaux du Disque 1 (Si c’est pas de la liste indigeste ça, c’est que votre estomac sécrète naturellement du bicarbonate de soude!).

 

Soyons très clair: The Living Infinite ne récolte au final « que » 8,5 histoire de sanctionner quelques passages un peu sucrés ainsi qu’un final (« Owls Predict, Oracles Stand Guard ») pas tout à fait à la hauteur du reste de l’œuvre. Mais vous pouvez être sûrs que si le groupe avait concentré le meilleur de cette petite heure et demi sur un seul CD, celui-ci aurait arboré un magnifique 10/10 – et largement mérité le bougre! Je pense qu’il est inutile de vous en dire plus… A acquérir d’urgence!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: tu les crois eux? En guise de 9e opus, Soilwork nous livre un double album contenant ce qu’il a fait de mieux depuis…. Pfff, en fait je n’en sais rien vu que j’avais lâché le groupe après A Predator’s Portrait. Ce qui n’empêche qu’on peut difficilement envisager une heure et demi de thrash / death mélodique plus éblouissante que ça, à moins de faire une compil’ avec le very plus mieux de ce qui se fait dans le genre.

photo de Cglaume
le 03/06/2014

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