Sólstafir - Svartir Sandar

Chronique CD album (01:17:28)

chronique Sólstafir - Svartir Sandar

Solstafir est LA sensation de l'automne 2011.

Svartir Sandar est époustouflant, retournant, puissant, superbe, magnifique. Et ça, on peut le lire sur toutes les pages consacrées à cet album. 
Rares sont les albums qui font une telle unanimité auprès des critiques, confirmée par les lecteurs heureux détenteurs de ce petit bijou venu d'Islande.
 
Sur Köld (chroniqué ici) il y avait des indices qui ne trompaient pas.
Le son convient mieux aux saisons de soleils timides, de vents glaciaux, de premières chutes de neige ou de pluies froides qu'aux périodes de canicule : une production proche de Köld donc, symbole d'une personnalité affirmée.
Aucune fioriture mais aucune crasse sonore : on fait dans la simplicité afin d'avoir la création brute et d'atteindre l'auditeur facilement.
Ça marche, inexorablement, quelque soit le style de prod' que l'on aime : la magie nordique sans doute.
 
Maintenant en terme de création les islandais font fort avec un album de 78 minutes pour deux cd aux durées équilibrées.
Quant à la première écoute... L'adjectif pourrait être déconcertante, bouleversante.
Ode à l'imaginaire, on découvre un album dans lequel les influences semblent plutôt rares tant la personnalité du groupe est éclatante et riche.
Inspirés dans les compositions métalliques comme dans les passages plus post-rock, les musiciens n'hésitent pas à mélanger les deux genres sans superposer des couches et alourdir leurs titres. Tout est clair, simple, fluide et nous envoie très loin. 
 
On pourrait craindre à juste titre que l'album manque de rythme, ne nous lasse sur la longueur, mais, bien que double, il s'écoute d'une traite sans sourciller.
Les ambiances bruitistes et minimalistes de "Kulk" avaient su nous reposer avant l'entame du 2e cd qui nous enfonce dans une branche un peu plus complexe voire expérimentale.
Un peu plus tôt, la mollesse de "Sjuki skugginn" nous avait laissé un petit goût d'inabouti malgré sa clôture horrifique, pesante... Toute en finesse et presque en silence. Unique léger défaut d'"Andvari" (1er cd) sur lequel "Bin Ord" gagne la palme du titre le plus marquant.
 
Mais, pour en revenir à "Gola" (2e cd), le premier coup de massue intervient avec les 10 minutes de "Melrakkablus".
Nous sommes loin d'un titre progressif habituel, et pourtant, tout coule naturellement, l'enchaînement est simple, logique avant une fin en apothéose : de quoi provoquer des états de transe pour les plus démonstratifs.
Le visage instrumental de "Draumfari", qui reste dans des limites plus convenues, (3min40) continue à rythmer un cd qui va connaitre un coup d'arrêt avec l'ambiant et bavard "Stinningskaldi" : l'introduction de "Stormfari".
Concis et bien qu'un peu plat, il relance un album qui n'a plus que deux titres... Nettement au dessus du lot. 
Le titre éponyme résume parfaitement l'album, le groupe, son style, l'entreprise épique de cette création et tout ce que les musiciens peuvent exprimer et faire ressentir. Hurlant, usé, le chanteur s'égosille une dernière fois. Les instruments ne laisseront de place qu'à des chœurs aussi séduisants et enchanteurs que ceux de sirènes nordiques.
 
Un dernier mot pour le dernier titre.
"Djakinn" dure 11 minutes. Les débuts rappellent ce que Cursed avait fait sur III avec "Gutters" : une guitare seule pour quelques notes mélancoliques qui restent en tête. La suite joue tout autant sur l'émotion avec l'arrivée du reste de la formation.
La bilan est sans appel : un grand, très grand album.
photo de Tookie
le 16/11/2011

11 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 16/11/2011 à 10:49:52

C'est si bien que ça, ce truc ? Je vais essayer d'y jeter une oreille.

DC

DC le 16/11/2011 à 11:04:41

"Djakinn" ?
Le tracklisting n'est pas bon alors?

Pidji

Pidji le 16/11/2011 à 11:15:47

+1, il manque 2 titres à la tracklist Toukene !

sepulturastaman

sepulturastaman le 16/11/2011 à 19:02:30

Du même avis que ta chro, mais bizarrement ça m'emballe pas (je dois pas avoir le spleen en résonance du disque), ça m' excite pas du tout comme musique, c'est froid mais pas impersonnel, c'est bizarre comme sensation. J'ai l'impression d'être dans le même flux qu'eux mais de nager sur le dos (et j'ai une peur phobique de nager sur le dos).

Tookie

Tookie le 17/11/2011 à 09:19:29

Mea culpa pour la tracklist, mauvaise recopie, j'ai repris sur SOM c'est plus sûr.

Oui c'est plus que bien !!...à condition, qu'on rentre dedans. Je comprends comme Sep' que l'on n'accroche pas : la faute au son très froid et que l'on n'ait pas comme il le dit "le spleen" ou la sensibilité pour ce genre de son : mais dans le style j'ai l'impression qu'ils sont seuls au milieu du paysage désertique de leur île.

ankuko-dragon

ankuko-dragon le 04/12/2011 à 20:09:24

J'ai beaucoup écouté cet album que j'attendais de pied ferme (j'ai beaucoup aimé son prédécesseur Kold) et je trouve la critique juste mais un peu "gentille" quand même vis-à-vis de cette double galette. Par moment on s'ennuie un peu c'était très ambitieux de faire un double album et le pari n'est qu'à moitié réussi, personnellement j'aurai préférer un seul album regroupant les meilleurs titres de ces deux disques.
Plutôt 8/10 en ce qui me concerne, je conseillerai d'avantage Kold, plus accessible , il comporte aussi quelques titres (köld, paler raider) qui n'ont pas leur équivalent ici.

Tookie

Tookie le 04/12/2011 à 21:48:04

Haaaaaaa pas question d'être gentil ou méchant dans une chronique. Juste une question d'accroche... ou pas. Là en l'occurence, j'ai encore plus accroché que Kold. Mais t'as raison, l'album précédent est bien plus accessible !

Crom -Cruach

Crom -Cruach le 06/12/2011 à 20:12:43

Merci les gars vais me faire une petite oreille là dessus tiens !!

Sam

Sam le 14/12/2011 à 18:21:16

Bon... j'ai écouté ce truc. Faut dire qu'à l'écoute du début du magnifique Ljós í Stormi j'étais franchement enthousiaste.
Et c'est vite retombé, ce morceau qui n'en finit plus, là où la beauté des accords aurait pu faire passer ce morceau, en version courte, pour une superbe entrée en matière d'album, se retrouve engluée dans la guimauve au point d’écœurer.

Mais surtout, ce que qui est insupportable dans cet album, c'est le manque de justesse: il n'est pas rare que le guitariste tombe à côté du temps, pareil pour le chanteur (lui alors n'a vraiment pas le sens du rythme) mais surtout il chante effroyablement faux par moment. Je sens déjà qu'on va me dire que c'est voulu, moi je dis mon c#l! Chanter faux c'est aussi un style, et ça faut savoir le faire, ce que visiblement lui ne sais pas faire.

Dommage, pourtant y a de l'idée...

Tookie

Tookie le 14/12/2011 à 19:13:00

@Sam : Bah ouais c'est voulu :p
(Hahaha rire narquois)

Pierre

Pierre le 09/02/2012 à 10:57:43

Je ne connais pas les autres albums mais celui là je prends une grosse claque à chaque fois que je l'écoute! Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti çà...

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