Sons of frida + Rome Buyce Night - Orchestra (Sons Of Frida / Rome Buyce Night)

Chronique CD album (26:28)

chronique Sons of frida + Rome Buyce Night - Orchestra (Sons Of Frida / Rome Buyce Night)

S’il me fallait chroniquer un dernier disque pour la route, j’aimerais que ce soit celui-là. Rarement un album aura eu les contours d’une destinée, d’un chemin à suivre. 26 minutes ramassées en 4 titres. Vous l’aurez compris, on va à l’essentiel mais on prend le temps. Rome Buyce Night dans son dernier album en date (raconté ici) avait eu l’idée un peu saugrenue de démarrer avec un titre de plus de 11 minutes, sans que l’on s’ennuie une seconde.
Sons of Frida poursuit une carrière, bien entamée, avec une étonnante régularité et une qualité supplémentaire à chaque parution. On comprend que lorsque les deux groupes se rencontrent, nous sommes en droit d’attendre sinon l’exceptionnel au moins l’unique.

 

Orchestra fait suite à une date commune qui a muée en une prestation à 7. Le temps pour trouver la place où mettre toutes ces guitares, de choisir un angle d’attaque,  les franciliens avaient domptés l’animal naissant. Si Sonic Youth est la grande figure tutélaire tout au long de l’œuvre, le propos est riche et varié.  Orchestra va là où on l’attend tout en proposant des chemins détournés. « The Fear of being shot », le deuxième titre de l’album en est un exemple flagrant. Le jeu repose sur une progression soutenue par une batterie en transe que n’aurait pas reniée Fela Kuti. Le titre est aussi lumineux qu’intense sans jamais exploser. Il dure 5 minutes, probablement 15 en concert !

 

« Toy Boy Therapy » plonge le groupe (ils sont 1) dans le crépusculaire avec une intro lancinante, pure, qui avale toute notre attention.  Le seul bémol avec cette entrée, c’est qu’elle avale le morceau aussi et ne permet pas une libération attendue.

On reprend presque la même substance pour le terminus « Once you were a queen », addictif, instrumental, posé, spatial pendant près de cinq minutes avant qu’une sorte de magie vaudou vienne enlever le tout. L’auditeur est emporté et il faut bien une descente sensible pour sortir l’attention du déploiement de sons. Le final, enregistré dans une classe élémentaire dans le fin fond du Nebraska à moins que cela ne soit dans le local de la chorale d’à côté tranche une bonne fois nous libérant de notre torpeur.

 

Si Orchestra devait reposer sur un seul titre, cela serait sans aucun doute « Ultrasonic scream » qui ouvre les hostilités.

Bizarrement, le seul titre des quatre qui ressemble à un vrai collage. Un début tout RBN appuyé par la trompette de Ben des Frida et un final –quichi-esque- ; les amateurs du Bulgarian LP des SoF, comprendront l’allusion. Efficacité garantie. Efficacité réductrice aussi parce que le propos d’Orchestra repose vraiment sur l’unité des deux groupes, pas lorsqu’ils sont associés – je prends le début- tu fais la sortie- pour le pont, on verra - ; lorsque Orchestra devient un groupe. « Ultrasonic scream » dégage une belle sérénité et immanquablement touche le public amateur de montées lysergiques et de tensions électriques.

 

Orchestra propose une saveur innovante dans le rock frenchy, une rencontre certainement, et un genre finalement assez peu et si bien abordé que les tensions new-yorkaises, les digressions d’un Can ou Neu ! trempées dans une fine brume acide.

Vite les prochaines nouvelles après une telle et belle surprise de l’année.

photo de Eric D-Toorop
le 06/10/2012

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