Spiraldogma - Bacteria Stigma

Chronique CD album (30:48)

chronique Spiraldogma - Bacteria Stigma

Bacteria Stigma est l'exemple même de l'album qui ne supporte pas le compromis. Soit, il entre de plein pied dans la cour des grands (tout y est pensé pour cela) ; soit il entre dans l'oubli le plus noir.

Pour ce premier jet (?), Spiraldogma n' a pas fait les choses à moitié que du contraire.

 

À commencer par un artwork fort avenant, un joli décliné de couleurs qui nous plonge dans l'univers médical, somme toute assez logique. C'est froid, blafard, et au dos de la pochette, on voit la saleté sur le sol. On entend les craquements sous nos semelles, on l'imagine bien en tout cas. Signe que l'album n'est ou ne seras pas si propret que cela. On insère le CD dans le lecteur. 8 pistes, 34 minutes... honnête.

 

À la première écoute, le groupe semble pousser le trip médical jusque dans sa musique. Diantre, c'est bien joué, bien référencé, lissé, mis en place. Sont-ce des musiciens ou des laborantins qui se sont pencher sur cette réalisation ? Très vite on pense à Tool, le développement d'Aenima a marqué considérablement les nancéens. La même facilité à construire des titres à tiroirs avec des parties de parties dedans. Vocalement le lien avec Keenan, n'est pas incongru, pas plus que le lien avec Bellamy ou Layne Stanley. En 3 titres, Bacteria Stigma s'impose comme un album 90's dans toute sa splendeur. On adhère ou pas, mais on ne reprochera pas au groupe de ne pas s'impliquer.

 

En allant faire un tour sur les réseaux sociaux et leur page internet, on découvre un visuel à l'avenant des prétentions sous-entendues. Rien n'est laissé au hasard. Bon sang, ce groupe est ricain... ben non, ils sont toujours lorrains.

 

« Eradicalizm » qui ouvre l'album est le seul indice trompeur, too much dans sa conception, trop lyrique et finalement soit porteur (pour le genre) soit le boulet qui mènera le groupe vers une voie progressive neuneu... alors que ce n'en est certainement pas le but. Le groupe doit prendre son pied à jouer ce titre en live. Un titre pour le musiciens. « Cradle of Misery » nous plonge dans le vif du sujet (les morceaux-tiroirs) avec son plein de Tool. Le groupe devient plus intéressant, plus incisif. On oublie la veine progressive, on saute d'un bond la trame industrielle et on plonge de plein pieds dans les nineties nostalgiques. Le chanteur se lâche, les guitares vrombissent et tournicotent comme il se doit. Arrive « Blue Cult » qui très vite devient le morceau le plus intéressant du combo. Une belle pièce alambiquée, mélodique, harmonique. On découvre le groove et la soul froide, des éléments chéris par le quatuor. Toujours ce son excellent. Le titre parfait pour tailler la route, le titre bonus rêvé pour compléter Aenima !

 

L'album se présente bien physiquement sous la forme d'un CD, mais le découpage renvoi à un vinyl. « Virus in Fiction » renvoi donc à la face B de l'opus. Les ingrédients qui ont provoqués un frisson à l'écoute de « Blue Cult » prennent toute leur place. Il est loin le prog malheureux du premier titre. Pour la première fois, on sent aussi la passion des membres, impliqués dans leur musique, dans leur univers. Un autre standard des 90's apparaît en filigrane, l'Adore des citrouilles éclatées. Toutes ces références n'arrivent pas à enlever la personnalité bien affirmé du combo... qui surjoue sans doute, mais avec une belle maîtrise.

 

Bref,

Si vous êtes allergiques au nineties façon ricaine – entre metal vif et electro habillée- vous allez vite passer votre chemin. Par contre, si vous êtes motivés par une plongée dans la musique de vos 16 ans. Bacteria Stigma est une plaque idéale.

photo de Eric D-Toorop
le 14/02/2013

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