The Black Stymphalian - Digression

Chronique Maxi-cd / EP (34:39)

chronique The Black Stymphalian - Digression

A vous, lecteurs fidèles et assidus, je n’apprendrai pas l’existence de la compilation Combat Nasal, dont les 2 premiers volumes ont ponctuellement illuminé nos vies de métalleux en perpétuelle quête de shoots d’adrénaline sonore. Eh bien le groupe qui a plus ou moins poussé les instigateurs de cette compil’ à se lancer dans l’aventure du free fight nasal, c’est The Black Stymphalian, talentueux one-man-band british dont le titre « Deadlock » ouvrait en fanfare le 1er volume de la fameuse compil’. Et la musique de Jaymz Stephenson, mastermind stymphalien, n’aura pas marqué que Mazak ‘Combat’ et Arno ‘Nasal’ Strobl, l’évidente virtuosité du jeune musicien ayant également impressionné grandement ma pellicule cérébrale, à tel point que mon compte en banque se sera rapidement vu ponctionné des quelques ridicules euros nécessaires à l’acquisition de cet EP.

 

Digression est donc – bien que ce soit dur à croire – la 1e manifestation discographique de The Black Stymphalian. Et bien que ne comptant que 5 titres, l'objet affiche tout de même plus d’une demi-heure au compteur, et exploite celle-ci au mieux pour nous bombarder de tout ce que le thrash (et assimilé) a de meilleur en magasin. Allez, on va expédier vite fait les quelques reproches qu’on serait en droit de lui adresser, ceux-ci semblant franchement dérisoires au vu de la qualité et de l’intérêt de l’œuvre. Le point le plus « choquant » (pour peu que cela vous rebrousse le poil – ce qui n’est pas mon cas) tient sans doute dans le fait que le "groupe" emploie 5 chanteurs différents, un par titre, ce qui renforce la relative hétérogénéité qu’on pourra constater en naviguant d’un morceau à l’autre. On passe ainsi d’un registre thrash légèrement teinté de groove metal à une approche plus heavy-thrash flirtant avec les James Hetfielderies dernière époque, pour embrayer sur des rugosités plus « core extrême », continuer sur de la grunterie death / thrash et finir dans du radio friendly qui titillera les terminaisons nerveuses de ces demoiselles. On taquinera encore le groupe en soulignant une filiation assez évidente entre le metal pratiqué par celui-ci et la sophistication d’un Nevermore (d'ailleurs, pour la petite histoire, Jaymz a gagné un concours "Shred Like Loomis" organisé par Century Media, si si). Maintenant, si vraiment vous trouvez que j’ai cassé du sucre sur le dos du groupe, soyez soulagés, c’est bien fini!

 

Parce qu’honnêtement, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que de s’extasier devant l’œuvre composée et le travail abattu par ce musicien passionné et passionnant, qui s’est chargé de tout – guitares, basse, chœurs, clavier (une touche légère, rien que de l’arrière-plan de bon goût), enregistrement, mixage, mastering (ce son ‘de dieu!) et programmation (le premier qui devine qu’on a ici affaire à une BAR possède manifestement l’oreille absolue, ou un doctorat en sciences des percussions)… Un vrai petit Devin Townsend grand-breton, donc, ce monsieur, les cordes vocales en moins. En plus l’animal assure comme un chef en rythmique (acérée, tranchante) comme en solo (du classiquement efficace au superbe, cf. le déluge de bonheur à partir de 8:03 sur « Falling Into Darkness »), et possède un sens inné de la relance et de l’accroche. Sur ces 5 titres, il enchaîne ainsi avec à propos le meilleur du renouveau thrash joufflu initié par les The Haunted et Dew-Scented, un peu de groove Panteraesque, beaucoup de subtilités virulentes et de sombres accès épiques à la Nevermore, un feeling rock’n’metal rappelant la période heavy thrash de la 2e moitié des 90s (remember Heal de Sacred Reich, Drift de Flotsam&Jetsam, Distortion de Forbidden) plus quelques velléités metal rock US typées « STP Mr Roadrunner, tu veux bien me signer? » (sur « The Watcher » – dont le début rappelle un peu « Fade to Black »). Et on ne débande pas nom de dieu, notamment sur les hyper percutants « Deadlock » et le long mais haletant « Where The Strong Become Weak ».

 

Pour acheter Digression et connaître le grand frisson « melting pot thrash », il ne vous en coûtera que 3 francs 6 sous (à débourser ici)... Ce serait bête de s’en dispenser, d’autant que cela vous permettra de dire à vos petits-enfants émerveillés: « J’y étais ». Et pour les bienheureux clairvoyants qui se seront laissés tenter, sortez le champagne, invitez les amis, jouez hautbois résonnez musettes: Jaymz est en train d’enregistrer son premier « vrai » album. J’aurais un label, je me calerais bien confortablement dans les starting blocks, et je me tiendrais prêt...

 

 

 

La chronique, version courte: thrash classieux aussi varié que prometteur.   

 

photo de Cglaume
le 19/08/2011

2 COMMENTAIRES

S1phonique

S1phonique le 18/01/2015 à 15:16:41

La nouvelle mouture est sortie et franchement papi, elle fait plaisir.

cglaume

cglaume le 18/01/2015 à 18:49:08

Je l'ai loupée. 'va falloir que je raccroche les wagons !

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