The Brian Jonestown Massacre - Aufheben

Chronique CD album (51:00)

chronique The Brian Jonestown Massacre - Aufheben

Il devrait y avoir une signalétique au dos des albums de The Brian Jonestown Massacre. Du type : celui-là tu peux conduire mais demande à ton médecin ou celui-ci, attention à ne pas le mélanger avec du Rohypnol. Voyez ?

Car cruiser sur l’autoroute avec Aufheben dans les esgourdes donne la sensation que l’on prend la direction de Las Vegas avec Benicio Del Toro à la place du mort. Et ce, juste après s’être enfilé la filmographie de Wes Anderson sous cacheton dans un sordide motel du Nevada… Voudrais-je définir par là ce qu’est le psychédélisme à l’ère de l’iPad, du web 2.0 et du fromage à la gélatine de porc ?

Question rhétorique.

Le treizième album des prolifiques californiens s’ouvre comme la brochure Les drogues : savoir plus, risquer moins. Du théâtral Death In Vegas –like « Panic In Babylon » au très flower indie pop « Blue Order New Monday » en passant par le tribute seventies lancinant de « Cloud Are Lies », Aufheben se vit comme une paisible transe. À l’image de son visuel reprenant les plaques de la sonde Pioneer, TBJM traverse le ciel en tentant de proposer une version quasi testamentaire de l’universalisme. Enregistré à Berlin, réunissant divers musiciens de nationalités différentes, Aufheben est un gang bang musical digne d’une soirée Erasmus. Avec ce son vintage, hourdé de reverb (clin d'oeil au mur du son de Phil Spector, comme à l’époque), ces instruments orientaux, clavecin et j’en passe, TBJM accouche d’un être protéiforme à multi facettes. Un véritable kaléidoscope sonore.

On pourrait aussi bien se croire au bord de la piscine dans un épisode d’Amicalement Vôtre ou dans un court de yoga transcendantal à Katmandou que Aufheben en serait la B.O ad hoc. Une expérience pop. Une expérience prog.

À vouloir charmer certains de ses serpents de mer, Anton Newcombe (la tête pensante du collectif) part dans tant de directions que l’oreille moderne, habituée aux formats, se perd dans ces méandres. Tant et si bien qu’on pourrait y croiser un homme crocodile, un marin dans le désert ou un karatéka indien. Il faut savoir alors lâcher prise, le temps de 51 minutes. C’est au moins ça que les cons d’en face n’auront pas.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 08/09/2012

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