The Bunny The Bear - The Stomach For It

Chronique CD album (38:19)

chronique The Bunny The Bear - The Stomach For It

Etre amateur de mixtures musicales improbables, d’expérimentations osées, bref: de fusion / nawak metal, c’est s’exposer à toutes les extrémités, notamment à celles du bon goût. Et The Bunny The Bear est justement de ces groupes qui s’attaquent aux limites du « musicalement correct » à grands coups de batte de baseball jaune à pois rouges. Alors préparez-vous à avoir les oreilles qui piquent et l’estomac au ras des molaires: CoreAndCo vous propose une expédition aux frontières du métalliquement acceptable.

 

Bon, côté visuel déjà, on sait rapidement où l'on s'apprête à mettre les pieds. C’est que les 2 chanteurs qui forment le noyau dur de cette formation américaine ne sortent de leur tanière que masqués – voilà, c’est ça: comme Slipknot et consorts –, leurs personnalités d’emprunt n’étant autres qu’un lapin coquin et un nounours calin… Ou presque. En tous cas, ça a au moins le mérite d'être raccord avec leur patronyme. Par contre, en fait de groupe, il s'avère que seuls nos deux teneurs de micros sont mis réellement en avant, le reste des musiciens étant cantonné à de simple noms dans le livret – un peu comme c’est par ailleurs le cas avec ces « artistes » de dance/variétoche qui tournent en boucle sur les canaux MTV-like. Que voilà des signes moyennement encourageant pour la suite des évènements...

 

M’enfin tout ça n’est a priori pas censé empêcher nos lascars d’interpréter une musique qui bute. Sauf que ce qui est proposé sur ce 3e album (en 3 ans, quels stakhanovistes!), c’est un mélange de dance sucrée à synthé fluo, de teenage moshcore from USA et d’emo-pop langoureuse pour jeunette ayant fraîchement découvert les spécialités de Messieurs Vania et Tampax. Pour le dire autrement, imaginez l'union d’un Iwrestledabearonce équipé de fraises Tagada en guise de coucougnettes avec un Blood Stain Child version vénère-core, la cérémonie étant célébrée par Monseigneur Victory Records dans une chapelle décorée selon les canons esthétiques de Blessed By A Broken Heart… Arf: un peu de bicarbonate de soude peut-être?

 

Allez, je vous en remets une louche pour le fun: Mr Winnie l’ourson, s’il assure clairement dans son genre, a tout de même une légère tendance à partir dans des octaves tellement haut perchées qu’il y aurait de quoi s'en raper le cuir chevelu contre les Airbus de passage. Et en effet, sur certaines lignes de chant clair, on a carrément l’impression d’entendre chanter une charmante demoiselle (tiens: sur le refrain de "All Birds")… Troublant. D’autant que l'impression est très nettement renforcée par le contraste violent existant avec les attaques aboyées – et quasi-systématiquement agencées "en recouvrement partiel" (la salve N+1 commençant avant la fin de la salve N) – de son léporidé de compère. Celui-ci, bien qu’œuvrant principalement dans un registre « core » à tendance émo, ne s’en contente pas, et se retrouve régulièrement à taper le growl ou le shiek au milieu de mosh parts bien juteuses. C’est... spécial!

 

Le truc c’est que, bien que les haut-le-cœur soient fréquents au cours de ces 38 minutes de musique, sur « This Isn’t Why You Made Her », « Breeze », « Lonely », « Pieces » ou encore « It Kills Me », le groupe réussit à nous pondre (au fait: qui du lapin ou de l’ours va couver?) de véritables tueries hyper accrocheuses, que l’on déguste dans un mélange de dégout, de malaise et de plaisir coupable. Eh si, ‘m’en parlez pas…

 

Bon, comment voulez-vous que je note ça moi? C’est le genre d’album qui vous procure les mêmes sensations que la dernière orgie « Baileys & Haribo » à laquelle vous avez participé au club des Routiers Transsexuels Fans de Nana Mouskouri. Dans certains pays, écouter ce genre de musique, c’est risquer une exécution publique sans sommation. ‘voyez le genre? Sur ce je vous laisse: je vais vomir de plaisir!

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  une pluie de tubes typés « Iwrestledabearonce meets Blessed By A Broken Heart », à déguster un Red Bull-grenadine à la main lors de la prochaine grande teuf organisée par Fun Radio. Et le truc c’est que c’est abjectement bon – mais ne le répétez pas où je risque bien de me faire caillasser…

photo de Cglaume
le 29/11/2012

2 COMMENTAIRES

Steve Ryges

Steve Ryges le 12/02/2014 à 17:23:06

Cglaume, je viens de lire ta chro suite au commentaire sur le message facebook d'Arno Strobl. C'est exactement ce que je pense du groupe! Un truc qui procure un peu tous les contrastes. Où on lève régulièrement le sourcil de stupéfaction, mais qui finalement fonctionne bien.
Je ne pourrai pas écouter le CD que je me suis trouvé à 1€ (If You Don't Have Anything Nice to Say) en boucle (contrairement à IWABO, qui squatte ma chaîne), mais je ne regrette pas mon 1€!

cglaume

cglaume le 12/02/2014 à 19:21:44

On est en phase. Le promo du nouvel album vient d'arriver d'ailleurs. J'y ai jeté une oreille distraite... J'avoue quand même que je ne crois pas que je vais replonger ce coup ci :/ Ah moins d'entendre des voix contraires qui m'y incitent , mais Arno n'a pas l'air d'être dans cette optique :)))

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