The Dillinger Escape Plan - Ire Works

Chronique CD album (38:30)

chronique The Dillinger Escape Plan - Ire Works

C'est avec une certaine appréhension que je m'attaque à cette chronique... Vous en conviendrez, critiquer le travail de The Dillinger escape plan n'est pas chose aisée. C'est un peu comme devoir poser un boeing 747 sur un dessous de verre, les yeux bandés, un soir brumeux près d'un lac norvégien... C'est faire du ski de bosse en robe de mariée en tenant dans chaque mains des patates si chaudes qu'elles vous donnent envie de hurler à la mort, de crier au scandale...Bref c'est pas facile, tant les facettes de leur musique sont nombreuses. Je rappel pour ceux qui débarquerait d'Uranus (pas de chance...) que le combo produit un habile mélange de Hardcore trèèès complexe, de métal, de jazz, d'électro et de "pop" rock... Enfin c'est du moins ce que j'en tire. Le tout est très musclé et prend toute sa dimension sur scène, et c'est peu dire.

 

"Ire Works" donc, la suite tant attendue de "Miss Machine" tourne enfin sur nos platines, pour peu qu'on ait pris la peine de l'acheter et d'enfin en apprécier la cover... Que personnellement j'adore mais qui ne sera pas du goût de tout le monde. Un style très épuré et qui me rappel un peu... quoi donc ? Et oui Pink Floyd ! "Darkside of the moon"! Le triangle et tout ! non ? ah bon...Bref, play : "Fix your face" commence et effectivement, c'est dans ta face : du pure The Dillinger escape plan à burne, des riffs syncopés, la caisse clair qui marque chaque pêches, la voix hurlée très pro, le son niquel, puissant et audible... jusque là au moins on s'est pas fait entubé. Le morceau incarne tout à fait le style The Dillinger escape plan : rapidité, puissance et riff que tu comprends pas...Il en sera de même pour le titre suivant "Lurch". A partir de là, normalement, tu as déjà retourné ton appartement. Tant pis puisque c'est un tube qui débarque, "Black Bubblegum". Ce titre illustre à son tour une autre facette du groupe (sur laquelle je reviendrai). Là c'est le côté "rock" qui est flagrant : couplets,refrains,...tout est bien marqué, le chant est mélodieux et il te reste en tête facilement, un peu comme la dernière chanson de Lorie "Je vais vite, gna gna gna...". Du coup tu chantes toi aussi, en yahourt, parce que tu n'a pas eu le temps de lire les paroles. A ce moment là, normalement, ta copine part quelques jours chez sa mère "pour réfléchir" comme elle dit, comme elles disent toutes...

C'est pas grave, "Sick on sunday" commence tranquillement. Un morceau spécial, typé electro et qui s'avère être un genre d'interlude bien foutue. "When acting as a particle" est aussi une interlude, ambiante, avec petites cloches, petits gongs, violons...on a l'impression d'écouter du Ezekiel, du moins jusqu'à ce que la batterie commence, avec un léger tapis de double. En fait, ce morceau est plus une intro à ce qui suit : "Nong Eye Gong", titre super court (1:16) et bien pêchu. Vient ensuite le troublant "When acting as a Wave", instrumentale sur laquelle un superbe travail de son à été effectué (à écouter au casque !). En clair ça expérimente, et ça c'est bien.

Bon, j'en ai déjà peut être un peu trop dit, je vous laisse découvrir la suite, la claque de "82588", le rock'n'roll "Milk Lizard" avec ses cuivres bien sentis qui fleurent bon la période de la prohibition et le final "Mouth of ghosts", surprenant, jazzy, un peu à la Eric Truffaz.

 

Alors, verdict ? Et bien je trouve qu'on a là un super CD de The Dillinger escape plan, varié, puissant, expérimental, super travaillé et super bien produit. Ca ravira à coup sûr les adeptes de "Miss Machine" sans pour autant plaire à ceux qui avait boudé cet album. Pour ma part, la galette va tourner un moment mais pas sur tous les morceaux...En effet, je dois admettre que je ne suis pas fan des parties "tubesques", "rock mélo" que contient "Ire Works". Sur le précédent opus c'était passé mais là... je trouve ça un peu indigeste et pour moi c'est le côté plus jazz/électro qui mériterait d'être poussé. Mais ça n'engage que moi...Autrement, comme je le disais plus haut, c'est sur scène que la magie opère. The Dillinger escape plan est l'un des meilleurs groupes que j'ai pu voir en live et je vous conseille fortement d'aller jeter un oeil sur les dates qui se préparent dans nos contrées fin mars...En attendant, vous pouvez apprendre les paroles par coeur pour pouvoir chanter comme un lover et peut être reconquérir votre copine...

photo de Gui
le 18/12/2007

3 COMMENTAIRES

A13X

A13X le 20/12/2007 à 17:19:14

Yep, très très bon DEP, dans la continuité de Miss Machine avec un côté experimentale plus poussé. Surpris également par le côté plus accessible de certains passages (Black Bubblegum, dans la lignée d'un Unretrofied), mais ils permettent d'aérer un peu leur propos. Terrible Mouth Of Ghosts qui démontre si il le fallait encore la richesse du domaine d'expression de ces p'tits DEP (...)

sober

sober le 28/12/2007 à 16:13:44

cet album est monstreux d'inventivité niveau batterie!!!
gil sharone est un grand!!!

A13X

A13X le 31/12/2007 à 19:17:18

+1 pour Sober, Sharone est effectivement un batteur terrible et une grande source d'inspiration. Un de mes préféré (en dehors des batteurs jazz) au côté du frappeur d'Ephel Duath (qui vient du jazz!).

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