The Grotesquery - The Facts And Terrifying Testament Of Mason Hamilton: Tsathoggua Tales

Chronique CD album (48:12)

chronique The Grotesquery - The Facts And Terrifying Testament Of Mason Hamilton: Tsathoggua Tales

OK, le constat qui suit n'est sans doute pas 100% objectif et reflète forcément une préférence de toujours pour les vieilles goules des marais plutôt que pour les outres à bière multipatchées, n'empêche: on ne m'enlèvera pas de l'idée que le « revival » death old school a plus à offrir que le retro-thrash, qualitativement parlant. Et le dernier album de The Grotesquery est un élément de poids de plus à porter au dossier de l'accusation. En même temps je vous l'accorde: citer The Facts And Terrifying Testament of Mason Hamilton: Tsathoggua Tales (reprends ta respiration petit scarabée!) dans un tel procès, c'est un peu du bluff... D'où les guillemets accolés plus haut au terme « revival ». C'est que les 2 forces vives de l'entité The Grotesquery n'ont pas grand chose à voir avec les jeunes chiens fous qui – presque 25 ans après la bataille – vagissent et torturent leurs instruments comme si Autopsy et Nihilist étaient la dernière tendance extrême de l'été. Non, les « p'tits jeunes » en question ont de fait le cuir tanné des vieux routards de la scène: on parle en effet ici de Rogga Johansson (Paganizer, Demiurg, Ribspreader, et 1000 autres projets sentant bon le death moulé à la louche) et de Kam Lee (qui passa initialement par la case Death avant de s'illustrer durablement au sein de Massacre). Pas vraiment des bleus quoi...

 

Et à l'instar des Hail Of Bullets, Bloodbath et autres all-stars bands de la sphère old skvll, l'union fait ici carrément la force. Sans révolutionner en rien son genre musical de prédilection, le duo américano-suédois puise dans tout ce que le début des 90s a fait de meilleur pour nous livrer une enthousiasmante démonstration de savoir-faire. Première clé du succès de l'entreprise: sur ce 2e opus nos lascars placent leurs compos au service d'un concept Lovercraftien qui apporte un judicieux et indéniable vernis occulte à l'album. Les leads brumeuses – touche suédoise typique – n'en sont que plus fantomatiques, les attaques doublement growlées n'en sont que plus démoniaques, et les ambiances posées que plus, euh... Chtulhiennes! Bon, on est d'accord, ce n'est pas avec ça qu'ils remporteront le concours Lépine de l'innovation métallique, d'autant que Puteraeon a fait le même choix au même moment sur son 2e bébé Cult Chtulhu, mais là n'est pas le propos: The Grotesquery fait certes dans le balisé, dans l'éprouvé, mais le fait extrêmement bien.

 

Ainsi l'autre grande force de l'album, c'est cette enfilade de riffs simples et immédiats, ces structures limpides et efficaces – plan1 / plan2 / plan3, rebelote, pirouette evil, plan1 / plan2 / plan3 –, ces gimmicks répétitifs-mais-ô-miracle-pas-lassants (exemple: les breaks vicieux sur fond d'incantations ânonnées à l'envers), et ces mid tempos / slow-mid tempos / up-mid tempos qui évitent soigneusement de passer par la case blast. Pas de chichis, pas de froufrous: que de la matière première de qualité. Et en guise d'influx vital achevant de donner vie à la Créature, le groupe a demandé à Dan Swanö de leur concocter l'une de ces prods chaleureusement grumeleuses comme un toast brioché au pus. A servir tiède et frémissant...

 

Le résultat d'une telle démarche? Le meilleur des vieilles marmites américaines et nord-européennes, plus une poignée de vrais tubes, comme « The Madness » (« Am I Insaaaaane? » putain!), le simple mais imparable « Tsathoggua – The Black God of N'Kai », le plus épico-mélodique « Beware They Who Burrow Death » ainsi qu'un « Psychopompos... » qui écrase le tempo avec à propos. Et tant pis si l'on trouve aussi quelques morceaux plus faciles – et donc moins affriolants – tels l'assez peu stimulant « Arrival: Tomb Of Toads », ou un « The Cthulhu Prophecy » un peu trop gras et mou. C'est pas ça qui va nous empêcher de patauger avec gourmandise dans la gadoue!

 

Vous l'aurez compris, The Facts And Terrifying Testament of Mason Hamilton – Tsathoggua Tales est une preuve de plus que ce n'est pas encore 2012 qui verra se tarir la prolifique source du bon vieux death à l'ancienne. Un gros panard assuré pour les amateurs du dernier Asphyx et de tous ces indécrottables nostalgiques qui préfèrent forniquer avec des zombies dans la boue de cryptes sans nom plutôt que de tricoter des canevas alambiqués sur fond de tornades gravity-blastées.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: IIIIIIIIIIIIIIIII-YAAAAAAAAAAAAAHH, TSATHOGGUAAAAAAA!!

photo de Cglaume
le 21/08/2012

1 COMMENTAIRE

Cobra Commander

Cobra Commander le 22/08/2012 à 22:59:06

Du bon gros Death des familles!
Miam-miam!

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