The Luyas - Too beautiful to work

Chronique CD album (36)

chronique The Luyas - Too beautiful to work

Des sons à foison dans ce second album de ces faiseurs d’ambiances canadiens. Lors d’une discussion avec Le Radiologue (un artiste qui verse bien dans l’electro claustrophobe – je vous en causerai à l’occasion), il a eu cette expression – Sound Designer - . Si on imagine bien ce que cela peut donner en Electro avec ou sans samples,  on accroche dans la définition, lorsque le propos est plus pop. Le son des cordes, les souffles de cymbales, quelques raclements… L’humain est au centre et donc nous sommes moins dans l’habillage et son cortège d’images. Pour le coup, le quintet me fera mentir, tant leur palette est chamarrée.

 

Too beautiful to work est résolument froid, liquide presque dans ces atmosphères. Un coup d’œil dans le livret nous apprend qu’une quantité significative d’instruments furent utilisés et abusés de long en large pour traduire les dix titres en pièces uniques… Enfin presque.  Parce que voyez-vous, si tout ceci est rudement joli, agréable et de fort bonne tenue, on a vite l’impression d’écouter le même titre en boucle. Plusieurs niveaux de lectures du même thème… C’est clair qu’ils l’ont leur Design sonore. Rien de mal fait, bien sûr, il ne pourrait en être autrement. Mais une impression tenace d’être plongé dans un coton doux… On n’en sortira jamais, d’autant qu’à force d’écoute, ça peut devenir barbant.

Alors, bien sûr, on prend du plaisir à écouter « Cold Canada » et ses envolées ou encore le sautillant « I need mirrors ». Ce disque aurait pu, toutes proportions gardées, faire écho au meilleur de Portishead ou des parisiens de All Angels Gone (ils s'en rapprochent).  Néanmoins, on bloque sur cette impression figée. Les sillons se suffisent à eux-mêmes et ne sautent pas d’un cran. La plage éponyme qui ouvre l’album est pourtant bien prometteuse, elle part d’une rencontre de l’univers d’Emilie Simon et du jazz le plus libre.

 

The Luyas est en route depuis 2006. Menée avec conviction et goût par Jessie Stein (ex - frontwoman des SS Cardiacs (!) ) ; elle y joue de différents instruments et sa voix habille l’ensemble du disque d’un phrasé limpide mais monotone. À ses côtés, on retrouve deux membres  du combo post-rock Bell Orchestre - tiens, je vais mettre Post-Pop ouatée dans la rubrique « genre ». A noter, pour le grand public, que le présumé mentor de cette expédition se nomme Pietro Amato, un homme qui aime les cuivres – certes, mais qui sévit  aussi avec brio au sein de Torngat et qui accompagne de temps en autres les multi-platinés d’Arcade Fire.

Vraiment, j’aurais bien aimé pouvoir apprécier davantage ce disque. Il contient son lot de belles atmosphères, une multitude de sons divers, parfois  saugrenus, et une douceur bienveillante. Mais le trop de trop, le même du semblable me laisse sur ma faim (au mieux) ou m’ennuie sur la longueur.

photo de Eric D-Toorop
le 25/02/2012

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