The Meteors - Psychobilly

Inventeurs d'un genre, copiés, plagiés mais rarement égalés, The Meteors font partie des groupes mythos, mégalos, psychos mais sûrement pas bobos.

The Meteors sont nés en 1980 chez les Rosbifs, avec P. Paul Fenech à la guitare et au chant, Nigel Lewis à la contrebasse et Mark Robertson à la batterie.

Dynamiter le Rockabilly bien pépère de l'époque avec des textes horrifiques et déviants, les Anglais ont été les premiers à y penser. Depuis, objets d'un véritable culte, The Meteors ne conservent plus que P. Paul du line up d'origine, gnome inquiétant, misanthrope, fan d'occultisme et de clébard, au regard halluciné.

Psychobilly, au nom forcément cliché, constitue un résumé acceptable de la longue carrière des Britanniques, même pour les pénibles nostalgiques. Structures simples et non simplistes, riffs vintages, solos à l'ancienne, rythmique préhistorique appréciée par des formations comme The Cramps (Lux save my soul), chant croassé, un peu en sourdine, comme venu du fond de la crypte.

Psychobilly est un concentré de ce que The Meteors font de mieux, du rock'n'roll pour les outsiders en proie à des états répréhensibles dictés par le  Malin et s'y complaisant avec délectation.

Le son demeure roots mais pas trop, permettant de distinguer la substantifique moelle du genre comme sur l'instru parfaite "Bloodbeat".

Et puis le nom de ce label, bordel !

Un petit mot sur la pochette de l'album : elle a été dessinée par le génial Paskal Millet, chanteur et guitariste des très bons The Monster Klub, malheureusement séparé depuis le début de l'année. Elle résume de façon parfaite, l'univers des Anglais.

Univers qui, en se penchant quelque peu sur les paroles de la plaque, ne fait pas forcément dans la gaudriole. Ainsi, "Fuck like A beast" n'est pas une ode à la zoophilie façon bonobo (Blackie is a pussy) mais un hymne dédié à la musique underground et au rock'n'roll. "Papa Jupe" est la bande son parfaite pour un film comme La Colline A Des yeux, version Aja, celle qui ne fait pas rire. Même le texte de "King Vlad", à la gloire de Vlad Tepes (dont le père était surnommé Dracul, le Diable, et non son rejeton comme la légende le prétend encore.) possède ce petit côté malsain qui montre que pour P. Paul, on n' est pas là pour déconner, même si un peu tout de même.

En fait avec The Meteors, on se demande sans cesse où commence la farce et où se termine le mode de vie premier degré. Un groupe de rock dans toute sa splendeur, donc.

Psychobilly n'est peut-être pas la meilleure sortie du gang depuis sa formation mais pour découvrir ces légendes, c'est déjà pas mal.

Fuck the World, hate People, hail Satan, only The Meteors are pure.

Crom-Cruach

le 16/04/2014