The Pagan Dead - The One Of The Black Goatskin

Si le Psychobilly est le bâtard du rock'n'roll alors The Pagan Dead est le bâtard du bâtard, autant dire un résidu de fausse-couche.

Très moyennement emballé par la mixture, dispensé par leur album Mors Ianva Vitae Et Vita Ianva Mortis, il y a quelques années, j'ai jeté une oreille distraite sur le dernier méfait des Américains sans trop y croire, entre un curage d'ongle des pieds et une séance de couture sur mon benz crust fashion.

The Pagan Dead ne ressemble à pas grand chose de connu et ne s'adresse pas un public particulier... Un peu casse gueule comme démarche artistique certes mais les Païens Morts semblent s'en foutre royalement.

En effet le son de ces grands malades est un mélange parfaitement déviant de Psychobilly tendance hard, comprendre très rapide, et le Metal limite du malin. Sur le papier cela ne ressemble donc à rien comme déjà dit plus haut. Mais dans les esgourdes, et bien on se trouve surpris par la cohérence de l’ensemble et par la limpidité du crossover des Américains.

L'intro de l'album pourrait figurer sur un album de The Meteors ou de BM avec son ambiance de messe noire, limite caricaturale.

L'instru qui suit, "Paradise Lost", nous fait penser au Psycho bourrin des excellents Asmodeus, un Psychobilly puissant donc et redoutablement véloce. Mais les choses se compliquent rapidement avec "In Morte Svmvs". En effet la rythmique et le riffing deviennent résolument metal alors que le chant croassant se doublent de chœurs monstrueux.

Oh le méchant mutant que nous avons là. Miam.

Pourtant génétiquement parlant, The Pagan Dead ne procède pas par collage de tel ou tel plan appartenant à l'un ou l'autre des genres dont il se gargarise. La tambouille est correctement mixée et ne possède aucun grumeaux rédhibitoires à l'oreille. La batterie primitive se greffe ainsi à merveille aux guitares "Ivol" et aux breaks appuyés. Des accélérations fulgurantes agrémentent des morceaux plutôt longs et une ambiance qui finit par de moins en moins faire sourire à mesure que l'on avance dans l'album. On a parfois l'impression d'entendre la rapidité et le son d'un Dead Kennedys ayant copulé avec un petit frère de Mayhem.

Les thèmes développés dans les compos sont évidemment à même de figurer dans les deux scènes également, le Psycho et le Metal noir étant friands tous deux de monstruosité cosmiques, de sacrifices sanglants et de toute une mythologie de pacotille morbide. Les pseudos des musiciens sont également au diapason du sabbat sonore de la galette. Quand on joue dans un groupe nommé The Pagan Dead, mieux vaut ne pas s'appeler Maggy ou Roger, Hécate ou Hades font bien plus crédibles.

Vous aimez Lucio Fulci, Aleister Crowley, Dissection et Mad Mongols, peut-être aimerez-vous The Pagan Dead ? Mais rien n'est moins sûr.

Moi, je vais aller égorger une chèvre en peluche dans la forêt en face de chez moi pour que le fantôme d'Elvis vous influence et vous pousse à écouter ces irrécupérables païens. 

Crom-Cruach

le 01/04/2014