The Rott Childs - Alleluia : A Brit Milah in G melodic minor

Chronique CD album (27:00)

chronique The Rott Childs - Alleluia : A Brit Milah in G melodic minor

Dire que l'on a commencé à parler, haut et fort, de ce groupe pour l'une des plus malheureuses raisons qui soient : le décès tragique de leur bassiste Florent Pevée ; fauché par un bus alors qu'il rentrait chez lui à pieds. Destin funeste d'un jeune homme de 22 ans, forcément passionné, membre de deux des formations belges dès plus riches et intéressantes de ces dernières années : The Rott Childs, donc et Kabul Golf Club dont leur très addictif Bal du rat mort est raconté ici par Toukene.

Soyons de bon compte, certains malins connaisseurs avaient déjà narrer les qualités de cet opus, avant la terrible fatalité, mais la plupart des participants du micro-monde des raconteurs de disques ont du jongler entre désarroi et enthousiasme à l'écoute de ce mystérieux Alleluia : A Brit Milah in G melodic minor. Car, cet album est une bombe !

 

Entre humour, virulence et autisme artistique, le second volet de The Rott Childs (ce nom!) propose en moins d'une demi-heure, un savant cocktail dévastateur qui repousse loin les frontières entre les genres. Comme si At the Drive-in, reformés et sous acides avait voulu enregistrer un album avec Retox, Scissors Sisters et Chrome Hoof ; quelque part entre Hardcore, Pop orchestrale, Jazz Fusion, et Metal Noir... heu rougeoyant. Et le tour de force de cet opus barré, c'est qu'il conserve son charme et son mystère à mesures des écoutes.

 

Dès l'intro, le quatuor nous propose une intrigue. « Prelude » renvois vers ces titres introductifs, fort courus dans les albums dansants des nineties, un son orchestral, cinématographique, hollywoodien presque avant le premier coup de boule délivré par « Caloric » qui est juste une tuerie... (nawak selon les critères de notre lapin jaune) ; ça file à 100 à l'heure, capot ouvert et le bouchon du réservoir à peine vissé.
À la plage suivante « Pass the Charm », ils revisitent à leur manière un vieux Roxy Music dans l'attitude et démontre, de sorte leur attrait pour une pop schizophrénique, bien tabassée quand même. Ils se permettent des interludes façon Ghost ; ben oui tant qu'à faire... quand je vous dit que tout est malin dans ce disque.

« Pretty Diamond » arrive peut-être un peu vite comme le clou du spectacle. À se demander, comment les neurones se sont connectées pour délivrer une telle composition, si riche. Ah mais, serait-ce le « Suitcase fall of stupid » le main event ? Et vlan re-interlude... ouch ... z'ont bien faits de nous laisser ces respirations.

 

En final « Gold Crumbs » résume de façon déconcertante, ce pourtant court effort. On s'incline devant tant de perverse virtuosité car tout semble facile dans cet album alors qu'il n'en est rien.

 

Alleluia : A Brit Milah in G melodic minor est un album caustique,acide, nerveux et possédé. Le genre de disques que l'on redécouvrira dans quelques années en parlant d'oeuvre majeure.

 

 

photo de Eric D-Toorop
le 18/02/2014

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/02/2014 à 20:23:15

Une chro qui donne envie mais je m'abstiendrai toutefois.
Paradoxe ?
Non, paraboots.

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