Toehider - Under the Mistletoe

Chronique Maxi-cd / EP (18:18)

chronique Toehider - Under the Mistletoe

LE PROJET « 12IN12 » – OU LE MARATHON PROG / METAL / ROCK SELON TOEHIDER.

Episode 8, décembre 2009: Under The Mistletoe

 

Explication du pourquoi du comment: se reporter à la chronique de Not Much Of A Man.

 

Forcément, un sapin décoré avec les pieds, on se dit que ça ne va ressembler à rien. Que ça va être un joyeux n’importe quoi. Eh bien oui et non. Car pour être joyeux ça, ça l’est. Pour être sévèrement fêlé, ça l’est aussi. Par contre ça ressemble à quelque chose, si si: à l’un des EPs / thèmes les plus naturels et réussis du projet 12IN12. En effet, quoi de plus approprié quand on y pense, pour la bande à Mike Mills, que les grelots hystériques, les lutins bondissants et les loufoqueries merveilleuses du Grinch ou de  « L’Etrange Noël de M. Jack »? Pas grand-chose, on est d’accord.

 

Et pour le coup, sur « Ding Dong Merrily on High », ce sont 3 leads cristallines qui nous ouvrent les portes du repère lapon du gros barbu couperosé sur une merveilleuse et métallique interprétation du « Gloria In Excelsis Deo ». Le truc qui réussit à vous tournebouler l’âme sans pour autant dégager d’effluves rancies de vieille crèche ou de missel défraîchi. Mâtin quelle intro! Le temps qu’un traineau allant bon train nous passe sous le nez, on se retrouve propulsé dans « Under The Mistletoe », délire merveilleusement over-the-top à ce point archétypal du style Toehider qu’il représente à lui tout seul l’ensemble de l’œuvre des australiens sur le volume 6 de la compilation Combat Nasal. C’est simple, ce titre c’est les diablotins Nanowar et Devin Townsend qui jaillissent de la cheminée à dos d’arc-en-ciel pour blinder nos souliers de best of de Queen réalisés par Michel Courtemanche. Folie. Magie. Bloubigoulb’n’youpla!

 

Oui mais noël, c’est aussi le froid, la neige, la petit vendeuse d’allumettes qui se gèle les miches dans l'indifférence générale, et les âmes solitaires qui, plus fort que jamais, subissent l’appel d'une noire dépression. D’où un « I Tried To Be Good » morose qui nous tombe dessus comme un vieux coup de cafard impromptu – ou, si vous préférez, comme un vieux bloc de neige s’écrasant devant la porte d’entrée dans un bruit mat. C'est qu'on se caillerait autant à l’extérieur qu'à l'intérieur de cette caboche dites-moi…

 

Heureusement, grâce aux verres de Sauternes servis avec l’entrée du réveillon, la sinistrose s’éloigne et ça repart comme en 40, d’autant que sur « Carol OF The Bells – Choral », c’est bien le son du canon qui se fait à nouveau entendre – un merveilleux canon polyphonique (celui de Mykola Leontovych), tout en gorges enthousiastes qui ding et qui dong à réveiller le plus fatigué des frères Jacques. L’excroissance « Carol OF The Bells – Rock » enrobe avantageusement la chose de guitares qui font virilement meuh pour affirmer un cran plus fort que le Père Noël est quand même sacrément rock'n'roll! Et pour compenser la propension certaine de cet EP à taper dans le répertoire classique pour faire briller son sapin, Toehider se rachète en terminant l’aventure sur « Dear Santa », un titre qui démarre un peu comme une version personnelle du « Flash Gordon » de Queen (ce martellement qui va crescendo, ces chœurs théâtraux et aigus…), mais qui se développe dans une direction plus douce, et plus douloureuse aussi (le fameux effet « dernier morceau de l’EP »), Mike professant envers et contre tous sa foi inébranlable dans le vieil arpenteur de cheminées enneigées. Sacré lui tiens.

 

Toehider n’avait pas vraiment besoin du Miracle de Noël pour nous en coller plein les mirettes. Et pourtant il semble que l’occasion lui donne encore plus de panache, de souffle et de paillettes. Bordel que cette année Toehideresque se clôt de belle manière! Comment peut-on imaginer que de pauvres bougres arrosent encore leur dinde aux marrons avec du Tino Rossi quand ils peuvent par ailleurs bénéficier – et gratuitement en plus, merci Bandcamp! – d’un tel recueil de chants de Noël!?

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: les 12 EPs du marathon « 12in12 » respectent tous (ou presque) une thématique qui leur est propre. Pour Under The Mistletoe, celle-ci est toute entière consacrée aux boules, aux guirlandes et à la bûche de Noël. C’est qu’ils réussiraient à nous faire à nouveau apprécier les niaiseries de fin d'année avec des yeux (et des oreilles!) de gamins les bougres!

photo de Cglaume
le 02/10/2013

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