Trapped In Freedom - Six Frites Under

Chronique Maxi-cd / EP (25:56)

chronique Trapped In Freedom - Six Frites Under

Quand vous jetez un coup d’œil à la photo du groupe (là, sur la gauche, juste un peu plus bas…), vous réalisez très vite que les mecs de Trapped In Freedom doivent avoir un sérieux grain – plus du genre noyau d’avocat que pépin de pastèque d’ailleurs, le grain. Ce genre de délire costumé rappellera peut-être à certains les très bons Torm, et en effet on pourrait trouver comparaison plus mauvaise. Quand on mate la pochette de l’EP et qu’on découvre son titre – Six Frites Under donc, bienvenue chez les ch’tits, les moules arrivent dans une minute – on se demande si on ne va pas plutôt se faire manger à la sauce Ultra Vomit. Puis quand « Chicken Fighter » commence à venir chatouiller nos terminaisons cervo-auditives, on abandonne toute méfiance en entendant défiler successivement Aspirateur de Langue, Toumaï, Psykup, Infectious Grooves ainsi que les nantais gerbouleurs ci-avant évoqués (voire Gronibar – cf. « Tu vas souffrir avant d’me sucer les couilles! »). Et vérification faite, en effet, le groupe cite Stolen Babies, Sebkha-Chott, SOAD, Mr Bungle, Primus ou encore Kassav (!) parmi ses influences. Bref, c’est la fête à la fusion nawak Jack!

 

Une fois posées ces bases, vous vous attendez à ce que Six Frites Under vous offre une grosse guitare qui ne crache pas sur la disto bien funky, une basse qui n’hésite pas à se faire slapper sa race, un chant particulièrement polymorphe, tout ça étant parsemé de nombreuses nawakeries sympatoches et d’écarts bienvenus (ska sur « Chicken Fighter », reggae sur « Perpendicular Highway », rumba sur l’excellente 2de moitié de « This Cumshot is Your Gift » …). Et vous avez bien raison.

 

Sauf que si on s'arrêtait là, on n’aurait pas tout à fait fait le tour (« fait fait »? Oui) de la bête. Car 2 influences « autres » se font clairement sentir chez T.I.F. (on va garder l’acronyme, bien qu’aucun de nos 4 lascars ne semble être particulièrement fourni en attributs capillaires). Pour commencer, au-delà de la fusion nawakement funky qu'on-a-fait-rien-qu'à-en-causer-juste-avant, nos lillois semblent également pas mal kiffer la fusion néo-isante à chant urban-core – même s’il n’en abuse pas non plus. C’est en tout cas ce qu’on se dit en écoutant « Hangover » ou encore « Incoming ». Riffs simples et efficaces, force de frappe hardcore-friendly, harangue virulent en mode plus ou moins hiphop, sur cet EP RATM et Psykup n'hésitent pas à se parer de beaux tatouages et de gangsta-bandanas. Et cette volonté de nous coller des beignes s'affirme encore un peu plus via la 2e influence « autre » précédemment évoquée, les lillois appréciant manifestement bien plus le metal extrême que leurs collègues cités en fin de 1er paragraphe. Et pas seulement parce que le titre de l’EP cligne de l’œil vers Chris Barnes et que le 5e morceau s’appelle « Craddle Of Fist ». Côté zic aussi, ça balance des riffs thrash – voire death –, ça grunte – voire growle –, ça passe en mode apocalyptic doom avant de repartir à fond les ballons sur un punk/hardcore noisy débridé (aux 2/3 de « Craddle of Fist »).

 

On comprend dès lors mieux la pertinence du sample suivant (...entendu sur « Craddle Of Fist »):

« …Et alors le challenge, c’est double fist, avant dimanche »

En effet, la zic de Trapped In Freedom fait jumper ton derrière, mais en te laissant en bonus de vilaines traces au niveau du sphincter.

 

Il faut quand même savoir que Six Frites Under n'est qu’un tout premier coup d’essai. Et c’est vrai que, si critique il fallait formuler, tout ça est un poil perfectible, les morceaux pouvant sans doute gagner en cohérence (ce qui ne signifie pas qu’il faut simplifier ou uniformiser hein!). D’ailleurs, même si ces 6 titres sont très bons, il manque encore un tube incontestable pour nous donner envie de nous faire tatouer le nom du groupe au-dessus des tétons. N’empêche, cet EP est vraiment canon, et pourra d'ailleurs rappeler les sensations procurées par la 1ere démo de Toumaï.

Ces mecs ont du talent: on va en reparler bientôt, c’est sûr!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Six Frites Under c’est Toumaï qui s’allie à Psykup pour proposer une fusion nawak et funky colorée d'un humour un rien UltraVomitien, mais possédant également un versant plus abrasif constitué d’influences « néo-core » (mouais) et extrêmes (ouaaais!). C’est d’la bonne on vous dit!

photo de Cglaume
le 19/06/2014

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