Trepalium - Voodoo Moonshine

Chronique Maxi-cd / EP (23:04)

chronique Trepalium - Voodoo Moonshine

Bibabedou…. WOUAWH!

 

Ils l’ont fait crénom: le phénix brutal et funky est rené (Sacré René!) des cendres de H.N.P.. Non parce que, sans être mauvais, le 4e album de Trepalium avait pris une tangente qui avait remisé les claquements de doigts fiévreux derrière le voile sombre d’un metal torturé. D’où, à sa sortie en 2012, un arrière-goût de "Arf, dommage" en fin de bouche.

 

Mais que tout cela semble loin aujourd’hui! Car Voodoo Moonshine n’est rien de moins que le rêve éveillé que n’osaient espérer vivre un jour les fans d’Alchemik Clockwork of Disorder. Alliant les ambiances Swing’n’Jazz de la Nouvelle Orléans d’il y a un siècle avec la tension exoticocculte de l’Haïti des Duvalier, nos zébulons du death moderne réussissent la fusion ultime d’un metal aussi puissant que viscéral et de la fièvre joyeusement cuivrée des musiques de piano bar. C’est bien simple, si Infectious Grooves ou Fishbone devait revisiter à sa manière le répertoire d'Illdisposed, il ne s’y prendrait pas autrement.

Skibidou-bidou-bleuargl!

 

Sur ce nouvel EP 6 titres, tout n’est donc que distorsion brûlante et funky, Doubidi-bididoup cinglants, pieds et nuques qui marquent la cadence, cuivres vintage enjoués perçant le vortex métallique, ainsi que trépidations et décalages rythmiques empruntés à Meshuggah, puis engroovifiés et hautement personnalisés – spécialité dont les poitevins agrémentent leur musique depuis leurs tout débuts.

 

Lors des discours de remerciement qui suivront immanquablement la pluie de trophées qui va tomber sur la tête du groupe, il semble évident que seront avant tout saluées:

  • Sans surprise, les guitares de Nicolas et Harun, qui claquent avec force autant qu’elles sautillent avec la lourdeur et la grâce des hippos de Fantasia
  • La batterie de Sylvain, qui alterne avec une facilité déconcertante frappe monumentale et petits pas chassés aussi souples que hautement pertinents
  • La prestation de Kéké qui – s’il n’a pas le large spectre d’un Bo Summer, le larynx du Yéti ou l’étoffe d’un Caruso – délivre une performance au top, ses habituelles éructations faisant plus que jamais preuve d’une gouaille particulièrement en phase avec la touche « Twist’n’Shout » de la galette

 

Difficile d’élire « Le morceau de l’EP » tant tout ce matos nous ébouriffe méchamment les dreads! Vous connaissez déjà le monstrueux « Moonshine Limbo » grâce au clip non moins monstrueux qui a filtré à la mi-septembre. Eh bien sachez que le reste est au moins aussi boogie, aussi dévastateur, aussi cuivré: bref, aussi mortellement jouissif. Parmi mes gros coups de cœur, je citerai quand même la tuerie « Possessed by the Nightlife » qui se démarque par une rythmique mastodontesque (pas le groupe hein, la grosse bébête) et évoque la démarche puissamment chaloupé et forcément dangereuse d’une panthère rose aux dimensions godzillesques. Autre moment fort, « Fire On Skin » allie plans Meshugguiens groovy et refrain monstrueusement « snap your fingers », du genre qui ne vous lâche plus de la journée. M’enfin je pourrais sans mal vous pondre des lignes aussi dithyrambiques sur les 3 autres titres qui tuent tout autant (... Retenez-moi ou je le fais!).

 

L’excellence de certains opus nous saute à la tronche avec une telle évidence et une telle force qu’on se demande presque à quoi bon écrire une chronique: attribuer un "high score" amplement mérité à la chose et coller un lien vers un titre de la plaque se révèleraient largement suffisant pour convaincre les lecteurs de passage. Et pour le coup c’est 100% le cas ici: avec Voodoo Moonshine, soyez sûrs que vous tenez non seulement l’un des tous meilleurs albums de l’année, et au-delà: un classique instantané.

 

Biba-bedou-YEAH, bordel!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: effacé le tortueux H.N.P.! Avec Voodoo Moonshine, Trepalium nous livre sa meilleure œuvre depuis Alchemik Clockwork Disorder – pour ne pas dire son meilleur opus tout court! Plus groovy et massif que jamais, le groupe a trempé son death bondissant dans des ambiances jazzy typées « Années Folles dans le sud américain » et s’est entouré de cuivres et d’un piano rock qui vont faire apparaître des rictus de plaisir sur les poupées vaudoues de l’assistance. Un EP indispensable!

photo de Cglaume
le 07/10/2014

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 07/10/2014 à 09:15:16

Même s'il était sorti en Janvier je l'aurai déjà considéré comme l'EP de l'année. Du très très bon Trepa !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/10/2014 à 12:59:57

ça balance pas mal : oui !!!!

pidji

pidji le 07/10/2014 à 14:09:59

Oh yeah, excellent !

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