Troldhaugen - Obzkure Anekdotez for Maniakal Massez

Chronique CD album (36:06)

chronique Troldhaugen - Obzkure Anekdotez for Maniakal Massez

Bird’s Robe Records, outre le fait d’être quasi exclusivement tourné vers les productions du Royaume du surf et du boomerang (…et de Bestial Warlust!), est un label se démarquant par la qualité de ses choix et par une orientation "Metal prog & Nawak label rouge" très prononcée. Alors quand ils nous ont annoncé que Troldhaugen allait s’installer en colloc’ aux côtés de Toehider, Shanghai et The Barons of Tang au sein de leurs locaux, on s’est demandé ce qui diable pouvait bien avoir pu passer par la tête du boss, Mike Solo... Venait-il de terminer les 3 tomes du Seigneur des Anneaux? Avait-il été conquis par des vacances en Bavière et une Fête de la Bière riches en expériences transcendantes? Les trolls, gobelins et autres sacs à houblon odorants du folk pouët metal – du genre Finntroll, Korpiklaani et autre Trollfest – allaient-ils planter leurs gros pieds velus et griffus sur les partitions joyeusement alambiquées de la fine fleur metallicostralienne?

 

C’était faire un mauvais procès au groupe. Car après tout, leur patronyme ne signifie pas seulement « mol étron de troll » en parler Orque. C’est également le nom de la bâtisse où vécut Edvard Grieg, compositeur et pianiste norvégien (…que je ne connaissais pas non plus – merci Wikipedia). Ah, ça vous en bouche un coin! Et même s’il est vrai que les ambiances épico-prosper-youp-la-bleuargl de l’opus, l’usage occasionnel d’accordéon et d’autres instruments « roots », ainsi que les vocaux folk/black/thrash extravertis – bref tout ce décorum habituel affilie en partie le groupe à la mouvance Troll metal, les australiens s’abreuvent également à bien d’autres sources.

 

Tiens, par exemple: l’utilisation surabondante d’orchestrations grandioses – mais pas pédantes – et celle, plus occasionnelle, d’un chant féminin frisant parfois le lyrique, tout cela allié à une constante déconnographie ambiante, nous rappellent régulièrement le monde merveilleux des suédois de Diablo Swing Orchestra.

Eh oui.

Et comme le clavier responsable des orchestrations n’a par ailleurs de cesse de balancer des zigouigouis cartoonesques et des badaboumeries foraines dans tous les coins, on pense également souvent à 6:33. De plus quand les ambiances hollywoodiennes, les mélodies hyper vitaminées et la folie culminent, pour peu qu’il s’y greffe un chant faisant des pointes dans les aigus, en fermant les yeux on croirait entendre Toehider (...en même temps il est vrai que Mike Mills vient s’égosiller sur « Lefty's Wild Ride », donc ça aide!).

 

Donc là, vous êtes d’accord: on est en terrain idéal pour se chopper un gros coup de cœur. Ne manquent plus que des compos en béton, voire un ou deux tubes. Eh bien … Madame est servie! Car sur les 13 titres (dont 4 interludes) ici proposés, pas une purge à l’horizon. Et c’est rien de le dire! Que du matos de qualité certifiée-par-nos-experts-dûment-assermentés. De « Hunting Tactics For Mythical Creatures » avec ses Bidou-bidou-bidou-doup-dou de Troelhider (patronyme volontairement approximatif) rock’n’rollisant à « Swamp Rocket », en passant par un « The Good, The Bad and The Gristle » plus "western" (à noter un solo de banjo speedé sur fond de thrash à 1:36), par un « The Rabiator Teuthida » foisonnant rappelant parfois Unexpect, et par un « Cut To The Chase » jonglant entre Skycladeries et Eurodance, on ne fait rien qu'à jubiler et headbanguer joyeusement. Sans parler des fameux tubes ci-avant évoqués. A commencer par « Lefty’s Wild Ride », paroxysme de fusion orgasmique entre les univers de D.S.O., Toehider et du black/youpla/thrash virulent. Et – mieux encore – « Viva Loa Vegas », merveilleux OVNI combinant ambiances tribales, énergie rythmique à la Stolen Babies (remember « So Close »?), incitation à se dandiner on da beat et parenthèse dubstep. Une tuerie où – en plus – tu ris. J’en ai le slip encore collé au plafond!

 

La vache, entre What kind of creature am I? et Obzkure Anekdotez For Maniakal Massez, le label Bird’s Robe Records fournit rien de moins que 2 des meilleurs albums de 2014! D’ailleurs les amateurs de la 1ere de ces 2 pépites qui n’auraient pas peur de se prendre le gros coup de masse de vocaux et de guitares plus velus que ceux de Mike Mills feraient bien de sauter sans attendre sur ces nouveaux rois du pet troll australien. Vous me direz merci plus tard (… coordonnées Paypal par MP uniquement – et pour les cadeaux en nature, préférez les Bordeaux aux Bourgogne et les strings aux caleçons…).

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Diablo Swing Orchestra + 6:33 + Toehider, avec de-ci de-là du Stolen Babies, du Unexpect – et puis un peu de Trollfest / Finntroll quand même. Emoustillant non? Obzkure Anekdotez For Maniakal Massez est en effet une superbe tranche de troll/nawak metal orchestral, ambitieux, enjoué et complètement barré. L’une des révélations de cette année (…décidément bien riche!).

photo de Cglaume
le 10/10/2014

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/10/2014 à 21:57:37

Tu ne connaisPEER GYNT de Grieg ???? Et la suite Num1 op 46 ? Pour une fois je ne déconne pas. Tu as forcément déjà entendu "Dans l'antre du roi de la montagne".

cglaume

cglaume le 10/10/2014 à 22:05:23

Je connais le morceau que tu évoques (je l'écoute là...), mais je dois avouer que je n'aurais pas su donner le nom de son compositeur... Je ne suis pas assez culturé :/ (en même temps je ne suis qu'un lapin)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/10/2014 à 22:31:13

Pas une question de culture mais juste de ... troll.

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