Trollfest - Kaptein Kaos

Chronique CD album

chronique Trollfest - Kaptein Kaos

A force de biner, épisodiquement, les terres de mes collègues chroniqueurs, il était presque logique de m'aventurer à la frontière du potager  de cglaume.

 

Vous savez, cette contrée étrange et mystérieuse pour laquelle notre Lapin Jaune vend sa peau et ses os pour en faire un totem, accroché à l'entrée de la yourte (dont le seuil doit systématiquement être franchi du pied droit, les peuples des steppes ayant un sens de l'humour limité sur certains trucs).

 

Alors, je tends le pied droit, chaussé comme il se doit (les godasses à Rambo), même si j'ai plutôt tendance à braquer systématiquement à gauche, avec ce que cela implique comme désagrément : le fait de tourner en rond.

Comme pour le Death, le BM et leurs consœurs chevelues à l'extrême, je ne possède pas le vocabulaire adéquate pour m'exprimer. Je m’aplatis donc bassement, par avance, en dressant mon majeur, au cas où, tout de même.

 

Trollfest a dix ans et vient de Norvège.

Trollfest est un groupe de ravagés du bulbe.

Trollfest colle le smile, encore plus que la vision fugitive des arguments mammaires d'Eva Green, au détour d'un Péplum au ralenti. C'est dire...

 

Mais, pourquoi donc parler, en préambule, d'une ethnie aussi lointaine, avide de grandes pâtures et de liberté, quand le groupe en question vient d'un pays fait de fjords, d'horreurs goreales et de neuneu pensant que les Vikings étaient des fafs ? Tout simplement car Trollfest ne se limite pas, jamais, dans la composition de ses albums, tous plus ou moins indispensables.

 

Faire toucher du doigt la folie de Trollfest pour les incroyants, c'est un peu comme tenter de convaincre un monothéiste qu'il n'a pas raison, sous la menace des arguments explosifs avancés aux quatre coins du monde pour le salut de nos âmes. Autant dire, une croisade perdue d'avance.

La plaque débute avec une espèce de xylophone maboule, à la rythmique neuneu, ayant juste pour but de poser un décors fait de couleurs chamarrées, de menaces larvées et de chœurs braillant en sourdine.

Ensuite, c'est le grand huit... vitesse rythmique, chant précipité, creux, bosses et chœurs rigolards dispensés par une bande de clodos avinés ayant des ailes de fée. L'image est étrange, certes, mais raccord.

Au premier break, on sort les instruments trad, cuivres et cordes, en mode psychiatrie de la scène folk. Juste après, là, oui, ça s'emballe encore plus, ça gueule, le juju à l'air, avec une ambiance balkanique, de celle qui vous fait voyager à Pragues et plus loin encore, loin, là-bas, à l'Est, au Sud.

 

Ça rigole, ça se tape sur la cuisse mais toujours avec ce sens, fugace, du bourrinage de tronche, tout à fond.

Car Trollfest, c'est ça : le contraste débile, la dinguerie (Mike Patton les adoube, un nez de clown sur l'oreille, un Zorn sur le téton), la chinoiserie pseudo-exotique des îles du Pacifique, la violence, la lourdeur, la légèreté tendu d'un pont au violon... et d'un pet au sax.

 

C'est aussi : mélodique, putassier, ska, tango, graveleux, ridicule ("Troll Gegen Mann", non mais franchement), euphorisant, accordéonesque, tout à fond.

Les maîtres mots : tout à fond ou… pas du tout.

Vous trouvez ça subtil, ou, au contraire pas du tout : manque de bol, dans les deux cas, vous avez raison.

 

Kaptein Kaos est juste un petit bijou, née en Nawakie, ayant grandi en Burgondie (Tropa ? Tropaaaaa !!) et s'épanouissant dans vos oreilles, en faisant pousser des muscles de ouistiti sur vos orteils.

photo de Crom-Cruach
le 21/08/2014

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 22/08/2014 à 08:16:08

J'ai essayé au Hellfest, mais va savoir pourquoi, à l'instant T où j'ai regardé leur set, malgré le large public de convertis et l'ambiance de feu sur scène, j'ai trouvé ça trop pouët/valstar et pas assez nawak. Faudra que je re-. Pour la peine je chroniquerai le prochain TROLDHAUGEN.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/08/2014 à 13:36:22

Le troll est une valeur sure dans ces temps troublés d'incertitude économiques et sociales

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/08/2014 à 13:40:41

et orthographiques...

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