Unsu + Total Fucking Destruction + Department Of Correction + C.o.a.g. + Miserable Failure - Monsters ! (Six Of A kind)

Chronique CD album

chronique Unsu + Total Fucking Destruction + Department Of Correction + C.o.a.g. + Miserable Failure - Monsters ! (Six Of A kind)

D'un côté, les Perses, les Celtes, les Scythes, les Goths, les Vandales, les Huns, les Wisigoths, les Ostrogoths, les Avars, les Lombards, les Francs, les Suèves, les Slaves, les Mongols, les Tatars.

 

De l'autre, Total Fucking Destruction, Department Of Correction, C.O.A.G., Miserable Failure, UNSU, Infected Society.

 

Quel rapport me direz-vous entre cette liste de peuples et cette liste de groupes ? C'est relativement simple, un seul mot : BARBARE.

 

En effet sur Monsters ! (Six Of A Kind), le label français Kaotoxin Records a la bonne idée (bon, ça dépend des oreilles) de rassembler six formations de fous furieux pour vingt-trois titres sonnant le glas de notre civilisation dans ses grandes largeurs. Je ne suis pas fan des compils et pas un gros amateur de Grind, ainsi je ne vous ferai pas une prose sur l'historique de chaque groupe car, à par Infected Society et Miserable Failure, je n'avais jamais posé mes délicates esgourdes sur les quatre autres combos.

 

Les Barbares n'ont pas de champs, le massacre est pour eux ce que le labour est pour nous.

Li Bai

 

Ainsi, le massacre évoqué ici commence par trois bastos de Total Fucking Destruction (avec Richard Hoak et Dan O'Hare échappés de la charogne de Brutal Truth). Étonnants sont ces trois morceaux par leur feeling parfois très heavy et prenant à contre pied les attentes de l'auditeur, ou du moins les miennes. Seul "Blinded", bien HxC, correspond en réalité à l'image que je me faisais du groupe. Manque de bol, c'est une reprise de Nasum.

 

Curieuse mise en bouche, en réalité, illustrant le fait que cette compil est aussi placée sous le sceau de la diversité et de l'éclectisme...bruitiste.

 

Le carnage se poursuit avec sept mitraillages de Department Of Correction (Paris). Secs comme des coups de trique, aussi bien dans le son que dans les compos, les Parisiens filent à la vitesse d'un train de marchandises en proie à la folie la plus totale. Le côté Mathcore, bien qu'assez présent ici, n'est pas gênant pour votre serviteur, allergique à l'exercice, égard à la très courte durée des morceaux.

 

La boucherie continue avec quatre décapitations à la machette de C.O.A.G. (Coalition of Abnormal Grinder, on man band du Bulgare Déhà venant de We All Die (Laughing) formé avec Arno Strobl). Ambiance lourde, funèbre, démence cannibale, os broyés par des mâchoires monstrueuses. C.O.A.G. n'a pas postulé pour le générique des émissions de Marcel Béliveau mais plutôt réfrigéré le climat comme un panda norvégien pourrait le faire.

 

Le pogrom bat son plein avec cinq pendaisons publiques de Miserable Failure (Marseille). Toujours dynamités par un chant ahurissant, les Marseillais tranchent dans le lard avec leur bande son pour émeutes et guérilla urbaine, surtout que les samples agrémentant les morceaux rajoutent encore un couche de méchanceté. Faire autant de boucan à deux, ça force le respect. Assurément, parmi les meilleurs morceaux de la plaque surtout avec le titre "Martyr".

 

Deux bastonnades de UNSU (Lille) se glissent dans la mêlée. D'ailleurs, le groupe a déjà été chroniqué sur votre webzine préféré par Toukène en 2010. Là, on revient dans le crade grondement avec une basse énorme et des ralentissements d'exécuteur des basses œuvres prouvant que les Lillois ont un gros potentiel de nuisances sonores. Un groupe à suivre donc.

 

Et Infected Society (Amiens) achève les blessés par deux coup de surin sous le gorgerin. Coupable, entre autres, d'un EP dévastateur en 2012 et nommé Get Infected, Infected society démontre encore tout son talent, que ce soit dans les blasts, dans la cavalcade rythmique simplement échevelée ou dans le doom funèbre de fin de vie (de morceau) saupoudré de feeling de coreux.

 

Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie.

Michel De Montaigne

 

Au final, Monsters ! (Six Of A Kind) évoque peut-être du Montaigne mais pas de la poésie, c'est sûr.

photo de Crom-Cruach
le 24/04/2014

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