Voodoo Gods - Anticipation for Blood Leveled in Darkness

Chronique CD album (39:57)

chronique Voodoo Gods - Anticipation for Blood Leveled in Darkness

Les super-groupes avec plein de grosses légumes dedans, je vous l’accorde: une fois sur 2 au moins, c’est daubé. Ou alors quelconque. Et encore, « une fois sur deux », je suis gentil. M’enfin bon, les Bloodbath, Mutation et autresS.O.D. font quand même bien remonter la moyenne. Ce qui fait qu’en apprenant l’existence de Voodoo Gods, on ne pouvait s’empêcher de ressentir des petits picotements dans l’excroissance caudale ainsi que des frémissements sanguins au niveau des corps caverneux.

 

Parce que quand même quoi…

 

Bah oui, malgré les départs de Mike Browning (ex-Nocturnus, ex-Morbid Angel) et Nergal (Behemoth), c’est qu’il reste du beau monde au conseil d’administration de ce All-Star Death Metal Inc.: Georges Fisher qui bleuargle d’habitude dans Cannibal Corpse, David Shankle qui gratouilla jadis au sein de Manowar, Jacek Hiro qui s’est illustré dans Dies Irae, Sceptic et en live avec Decapitated, Jean Baudin des très nawak Nuclear Rabbit, plus les initiateurs de cette aventure qui a commencé en 2001 à Tampa. Là-dessus on apprend que Anticipation… a été confié aux bons soins d’Andy LaRocque, lequel a de plus brodé un solo sur « Renaissance od Retribution »… Ce qui commence à faire pas mal de raisons d’avoir la truffe humide!

 

Bon, étant donné qu’il y a quand même pas mal de barbares dans le tas, on pouvait imaginer que ce 1er album ratatinerait sec. Et c’est pas complètement faux, mais pas tout à fait exact non plus. Car Voodoo Gods a choisi d’enrober ses divagations ésotériques dans un death certes virulent et occasionnellement « evil », mais également très mélodique et relativement thrashy. Du coup ça twin-guitarise souvent, à un tel point qu’on se croirait parfois sur un album de melodeath. De plus la basse claque distinctement – pas comme sur un album d'ostrogoths bas du front quoi – et les morceaux prennent le temps de développer leurs atmosphères sur une moyenne de 5 minutes. On est donc loin du grind/crust necroporn. N’empêche, le duo growl plantigrade / nîîîark shrikisant qui s'active derrière les micros prend soin de conserver un niveau d’agressivité fortement élevé, et côté grattes, l’ouragan décibélique ne s’arrête pas souvent de souffler. Au final, la popote internationale qui nous est servie pendant 8 titres prend tour à tour des accents évoquant Amon Amarth, At The Gates, Decameron ou encore Dimension Zero. M’enfin avec un grain plus américain que suédois hein – je vous rappelle que la plupart des zigs crèchent entre la Floride et la Pologne!

 

Mais sachons garder la tête sur Blaise et Paul: tout n’est pas rose non plus ici. Tiens, par exemple: l’intro « Return Of The Rainbow Serpent » ne sert clairement à rien. Et puis le son des guitares n’est – bizarrement – pas le plus boulversifiant ni le plus volumineux qu’on ait entendu jusque-là (le 1er solo au milieu de « The Astal Dawn… », il sonne comme s’il avait été enregistré dans la chambre de l’un des gus). Ah et puis tiens, un point qui tâche – même s'il laisse l'oreille sauve: les titres à rallonge à la Bal-Sagoth, ça vous fait encore rire vous? Enfin on pourra déplorer un certain classicisme qui, au premier abord, risque d’endormir l’attention des plus pressés.

 

Et ce serait dommage, parce qu’il y en a des bonnes choses ici. Comme le tube « Cetewayo » qui, s’il met un peu de temps à démarrer, s’impose assez vite comme l’un des moments les plus tripants de l’album, entre attaques vocales réalisées en parfaite intelligence, basse très présente et petit passage asiatico-indien osé mais qui passe très bien. On pourra trouver « Wrath Of The Invisible Children » un peu trop hétérogène, mais il comporte également beaucoup de moments forts, comme ce lead de basse « funky » à 1:47 suivi d’un bon petit passage bien headbanguant, ou comme ce déploiement de puissance qui illumine le dernier tiers du morceau. De son côté « Renaissance of Retribution » est certes très classique, mais également très catchy, tandis que « The Astral… » commence sur les chapeaux de roues thrashy puis – plus surprenant – ménage (à 4:09) une parenthèse « pointillés djento-modern death ». Et c’est accompagné de percu’ haïtiennes qu’« Article 246 » nous abandonne, après 40 minutes d'un death franchement sympa.

 

Alors dépassez-donc le 1er abord « death mélo sans plus » d’Anticipation… pour laisser mûrir un peu ce fruit défendu, et vous verrez qu’il vous laissera un bon petit goût sur la langue, foi(e) de lapin!

 

« Voo-dooooo pour ma chérie-ma-ché-rie, voo-doooo…. »

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Anticipation For Blood Leveled In Darkness, un quarteron de vétérans du death international nous propose un death mélodique et virulent évoquant une version US d’Amon Amarth, Decameron et At The Gates. Et si ce menu est déjà bien alléchant, n'ayez crainte, ça ne s'arrête pas là: le festin s’avère pas mal du tout lui non plus.

photo de Cglaume
le 01/09/2014

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/09/2014 à 20:29:02

C'est pas je colle une évolution libre sur les paroles de l' "orchestre swing du diable", au passage hein.

cglaume

cglaume le 01/09/2014 à 20:40:34

Non, c'est plutôt Michel Polnardeath II, la revanche

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/09/2014 à 21:34:38

Tu veux parler de son "Live At The Dijon Academy" plutôt non ?

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