Earth - Interview du 25/01/2012

Earth (interview)
 

Alors ce nouvel album ?

 

Dylan : Et bien j’ai hâte que les gens entendent cette “deuxième partie” de Angels Of Darkness… J’espérais que ça sortirait en 2011, mais bon, voilà, maintenant ça y est c’est fait ! Du coup pendant ce temps ça m’a permis d’avancer sur mes projets solo. Si ça vous tente, vous pouvez y jeter une oreille sur mon blog : http://drcarlsonalbion.wordpress.com

 

Adrienne : C’est assez drôle, cette attente m’a fait changer d’avis sur lequel des 2 albums me touchait le plus. Du coup j’aime beaucoup cette deuxième partie de Angels of Darkness... pour cet esprit d’improvisation et de liberté que l’on a réussi à capturer. 4 personnes dans une pièce, connectés sur les mêmes « ondes » et dans le même état d’esprit. On a vraiment eu l’impression qu’il fallait laisser la musique nous diriger sans essayer de trop y réfléchir.

 

 

Parlez nous de la création de ces « nouveaux » morceaux, viennent ils des mêmes sessions que ceux de la première partie de Angels Of Darkness… ?

 

Dylan : Oui tous les morceaux de ces deux albums ont été enregistrés pendant la même session. Ceux présents sur ce « vol 2 » sont le prolongement du titre éponyme du « vol1 » dans ce sens qu’ils on été improvisés pendant l’enregistrement.

 

Adrienne : "Multiplicity of Doors" par exemple est un morceau du nouvel album qui est né juste après "Old Black" qui est sur le « vol 1 ».

 

Tous les morceaux sont sur ces deux albums ou il y en a qui n’ont pas été enregistrés ou mis de côté pour le prochain ?

 

Dylan : Tout est là ! J’ai commencé à préparer le prochain album, mais pendant ce temps j’ai surtout travaillé sur mon projet solo en apprenant et en arrangeant des morceaux folk traditionnels anglais.

 

Adrienne : Oui, on a utilisé tout ce que l’on avait enregistré ! Maintenant on est surtout concentré sur l’interprétation en live de ces morceaux.

 

Je me suis toujours demandé d’où provenaient, et comment naissaient, vos titres de chansons ?

 

Dylan : Habituellement, j’avais avec moi un carnet sur lequel j’écrivais des idées de titres, et, quand un morceau était bouclé, j’en choisissais un. Mais maintenant les morceaux viennent plus vite que les titres ! Du coup j’essaie d’en trouver qui résonnent avec mes centres d’intérêts et qui pourraient toucher l’auditeur dans son écoute du morceau.

 

Adrienne : C’est Dylan qui est derrière la majorité des titres des morceaux et des albums. J’en ai proposé quelques-uns, mais j’interviens surtout pour les « cadrer » et qu’ils restent évocateurs, familiers à l’auditeur tout en restant un peu « troublants ». J’aime bien lui donner du fil à retordre en lui rappelant sa fixation sur les mots « demons » et « angels » que l’on retrouve tout au long de la discographie de Earth !

 

Est-ce que ça vous prend du temps pour composer, et surtout pour savoir quand un morceau est prêt à être enregistré et à être partagé avec l’auditeur ?

 

Dylan : Cet album a été très rapide, très spontané. Je crois beaucoup en « l’heureux accident » et au fait de faire les choses simplement, sans les intellectualiser. Je crois en la spontanéité et l’intuition, l’instinct.

 

Combien de temps faut-il pour enregistrer et mixer un album de Earth ? Est-ce maintenant plus rapide avec l’expérience du studio ou bien plus long avec les nouvelles technologies et les nouvelles possibilités qu’elles offrent ?

 

Dylan : Cet album a été enregistré en 2 semaines, et mixé en 2 semaines. J’ai toujours travaillé assez vite. Quand tu loues un studio avec un ingénieur tu as un budget à respecter. Et puis je ne me vois y passer des années, ça mènerait à la folie, et à la faillite !

 

Adrienne : Sur cet album j’ai vraiment suivi mon instinct sans me poser de questions et puis maintenant, que ce soit en studio ou en concert, on arrive plus facilement à travailler, à mettre en place des idées, sans être impressionné ou intimidé par la situation.

 

Comme vos morceaux sont souvent longs, n’êtes-vous pas limités par la durée qu’un CD ou qu’une face de vinyl peut contenir ?

 

Dylan : La limite vient des bandes sur lesquelles on enregistre, c’est 15-20 minutes au maximum.

 

Je vois une certaine continuité dans Earth, avec comme plus grosse évolution, le son. Il est devenu plus clair, plus propre, les distorsions massives se sont peu à peu effacées…

 

Dylan : Je pense que nous sommes devenu plus mélodiques, que mon jeu est maintenant plus nuancé, mais je suis d’accord que mes compositions et mon style d’écriture peuvent paraître les mêmes. Les thèmes et leurs variations (ou les « riffs » et leurs variations), ou le fait de continuer de laisser sonner des cordes à vide derrière les mélodies en sont la preuve, et sont ma « marque de fabrique » ! Il y a surtout davantage d’improvisation, et une mise à nu, une volonté d’épurer certains éléments.

 

Est-ce que les morceaux continuent d’évoluer sur scène par rapport aux versions enregistrées ?

 

Dylan : Il y a toujours des différences aux concerts. Même si ça peut rester proche des versions album sur certains, chaque soir, chaque concert est différent.

 

Adrienne : C’est ce qui donne le plaisir de jouer sur scène !

 

Quel est votre ressenti à propos des albums précédents, et plus particulièrement ceux des débuts de Earth ? Dylan te souviens-tu des conditions, de l’atmosphère dans lesquelles ils ont été conçus, et est-ce différent maintenant ? Comment les considères-tu pour quelqu’un qui les découvriraient aujourd’hui ?

 

Dylan : J’aime ce que j’ai fait, même si je ne les écoute plus vraiment aujourd’hui. Ces albums sont des petits épisodes d’une époque, et ils ne peuvent êtres reproduits car ce serait totalement différent. Trop de différences se sont accumulées depuis. Mais je suis heureux que des gens les aiment, et que certain s’en soient inspirés ! Quand j’ai mis en place ce groupe, je n’avais vraiment aucune idée du comment il serait reçu, et à l’époque, les retours ont été majoritairement négatifs ! Alors à un niveau personnel, c’est vraiment gratifiant d’être toujours là et de continuer à jouer !

 

Quel est le point commun entre toutes les personnes qui ont, à vos cotés, participé à l’histoire Earth ?

 

Dylan : Elles ont supporté ma folie.

 

Adrienne : Nous sommes tous ouverts d’esprit et désireux d’essayer de nouvelles choses.

 

Avez-vous une idée de qui sont les auditeurs de Earth ?

 

Dylan : Non. J’ai rencontré plein de gens différents qui semblaient nous apprécier, mais il ne semble pas y avoir un « type » particulier de personne, en tout cas plus maintenant. Ils ont tous été très généreux envers moi.

 

Adrienne : Des personnes qui aiment la bonne musique faite pour de bonnes raisons, voilà leur point commun.

 

Est-ce que les publics des différents pays où vous avez pu jouer réagissent de la même façon à votre musique ?

 

Dylan : Il y a des endroits, dans certains pays, où les personnes sont davantage enthousiastes, quant à l’attribuer à une particularité, une spécificité du pays, je ne sais pas.

 

Adrienne : Chaque ville semble avoir sa propre personnalité qui se reflète dans le comportement du public.

 

Y a-t-il un endroit, un pays en particulier où vous souhaiteriez aller jouer ?

 

Dylan : J’aimerais aller jouer aux quatre coins du monde ! J’aime voyager et voir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes.

 

Adrienne : N’importe où où l’on n’a pas encore joué, et plus particulièrement en Australie ! Beaucoup des musiques que j’apprécie viennent de là bas.

 

J’ai lu que l’année dernière vous écoutiez beaucoup Fairport Convention, The Pentagle et les Tinariwen. Quels groupes et quelle musique vous intéresse en ce moment ?

 

Dylan : Je suis toujours à fond dans le folk-rock anglais, et plus spécifiquement ce groupe, M.r Fox. J’aime beaucoup aussi ces 2 nouveaux groupes, Smoke Fairies et The Unthanks. Je crois que je suis aussi en pleine crise de la quarantaine, j’écoute en ce moment énormément de Hard Rock avec qui j’ai grandi, notamment UFO. Il y a aussi Jethro Tull et Queen que j’écoute beaucoup, et le premier Black Sabbath pas mal de fois, et Wolves In The Throne Room aussi. Ça ne sera pas considéré comme « cool », mais j’ai bien apprécié les disques d’Amy Winehouse, y compris le « nouveau » ! Et puis il y a aussi le dernier Pj Harvey, Let England Shake.

 

Adrienne : J’ai dernièrement écouté beaucoup de Dirty Three, je suis bien épaté par leur batteur, Jim White.

 

 

 


 

Merci !

photo de R.Savary
le 24/02/2012

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