Primal Age - Interview du 26/08/2011

Primal Age (interview)
 

Bonsoir les Primal Age ! Je vais essayer de vous présenter rapidement pour ceux qui ne vous connaissent pas. Vous êtes donc un groupe de hardcore metal originaire de Normandie, vous existez  depuis un petit moment…

Dimitri : Ça doit faire une quinzaine d’années, déjà ! On commence à être des vieux de la vieille ! (sourire)

 

Alors ce soir, vous avez défendu sur scène votre dernier album The Gearwheels Of Time au Festival Des Arts Bourrins. Vos premières sensations suite au concert ?

Didier : Excellentes ! On a tous passé un super moment, il y avait une pure ambiance ! Les gens étaient bien présents pour nous motiver. On est déjà venu jouer ici en 2007, pour la première édition du festival. Cette année, l’asso qui organise voulait nous revoir pour les 5 ans du festival. On aime bien venir ici, l’association des Arts Bourrins fait pas mal bouger les choses sur la région, ils s’occupent donc de ce festival et de plusieurs groupes metal comme Noein.

 

Ce soir, prime à l’expérience, puisque vous étiez les têtes d’affiche. Depuis vos débuts, la scène hardcore a pas mal évolué et vous aussi par la même occasion. Vous allez de plus en plus vers des sonorités metal, est-ce que c’est ça la clé de la reconnaissance, puisque vous allez jouer en tour support de Hatebreed ?

Dimitri : Oui, on joue demain avec Hatebreed ! Mais pour revenir à l’évolution du groupe, nous avons connu toutes les époques du hardcore. Au moment où Primal Age est arrivé, dans les nineties, beaucoup de groupes sonnaient old school, assez punk. On s’en est beaucoup inspiré, notamment avec toute la scène straight edge. Mais on cherchait à alourdir tout ça et mettre plus de puissance. La vague hardcore metal a déferlé à ce moment-là, nous avons été parmi les premiers en France à proposer ce mélange, on continue sur cette voie… Depuis, on a vu pas mal de mouvements musicaux arriver, maintenant ce sont des choses plus basiques qui marchent, comme le beatdown. Nous essayons de rester sur notre ligne de  conduite et puis si ce n’est pas dans l’air du temps, tant pis…

 

Si je schématise un peu, vous êtes partis de l’attitude de groupes de hardcore de Boston comme Minor Threat et vous avez rajouté une touche metal…

Dimitri : Ouais, alors, là, tu schématises carrément ! Mais effectivement, Minor Threat est un groupe qui nous a beaucoup influencé au niveau du style de vie. Ensuite ce sont plus des groupes comme Earth Crisis qui nous parlent, musicalement…

 

Didier : En fait, si tu cherches à localiser, c’est plus vers Syracuse, New York qu’il faut aller. La scène qui vient de là-bas est tout simplement énorme !

 

À ce sujet, vous revendiquez vous toujours comme un groupe SxE ?

Dimitri : C’est vrai que ça fait partie de l’histoire du groupe. Mais nous ne sommes plus que deux à être straight edge dans le groupe : les deux vieux ! Alors, même si nous traitons toujours des sujets propres au SxE sur quelques morceaux, on ne peut plus vraiment le revendiquer.

 

Dider : Le discours du groupe, il a peut-être changé, suite aux changements de line up, mais on continue de tous se retrouver dans des sujets tels que l’environnement, la défense du droits des animaux, certains phénomènes de société, etc… Sur ces points-là, l’idéologie du groupe n’a jamais changé. C’est plus ma façon d’écrire des textes qui a changé, j’aime bien diversifier un peu plus maintenant et donc aborder des sujets plus personnels.

 

Donc voilà pour le background du groupe ! Il y a quelques semaines, en interview avec les Headcharger, j’ai lancé une discussion culinaire. C’était carrément intéressant de voir comment des rockers se font à manger, on est loin des clichés junk food, d’ailleurs leur recette de tiramisu aux spéculoos vaut le détour ! Le problème, c’est que ce sont de sacrés viandards ! Comme vous êtes tous les deux vegan, on va pouvoir plus facilement s’entendre. Si vous m’invitez à manger, vous me concoctez quoi ?

Didier : Tofu noix de coco ! C’est une spécialité que je maîtrise plutôt bien : avec des pommes de terre, des carottes, plein de légumes, du tofu, le tout  avec de la sauce chinoise et du lait de coco. Tu fais cuire ça avec du riz. Ça doit mijoter un peu dans un wok et tu vas voir, le mélange sucré-salé, ça tue ! Ensuite pour les desserts, c’est plus compliqué de faire des gâteaux vegan. Mais je peux le dire ouvertement, avec ma copine, on cartonne ! J’adore la tarte aux fruits rouges à la crème vanillée…

 

Dimitri : C’est marrant que tu en parles, puisqu’on s’est posé la question d’ouvrir un restaurant vegan. Ça ne s’est pas fait, mais ça reste dans les cartons. En tout cas, si tu viens manger à la maison, tu mangeras bien, ne t’inquiète pas !

 

Je prends note ! Donc, la cuisine, chez vous, ça ne déconne pas !

Didier : Ah non, pas du tout ! D’ailleurs, ma copine et moi, nous allons ouvrir un site pour offrir nos services lors de concerts, de soirées, de réceptions, ce genre de choses. Je l’ai déjà fait pour des amis, mais là, ce sera plus sérieux.  Si tu veux plus d’infos, il faut suivre la page facebook du groupe et tu verras bientôt un lien vers « Au Plaisir Végétarien ». On cherche, en plus de dépanner en cuisine vegan, à promouvoir les différentes cuisines vegan, la sortir un peu des clichés que les gens ont dessus. Rien qu’au sein du groupe, on a des goûts différents, qui se complètent d’ailleurs assez bien. Tu vas trouver des plats indiens ou chinois chez Dimitri, des plats grecs ou italiens chez moi, etc… On découvre encore plein de choses comme la macrobiotique récemment via un ami de Genève et on fait découvrir aussi plein de choses aux autres, j’aime bien ce genre d’échanges. Le tout c’est qu’il va falloir adapter ça au rythme du groupe…

 

Surtout que vous ne chômez pas en ce moment, si je ne m’abuse…

Didier : Ouais, cette année, on a dû faire 40 dates et il doit nous en rester une dizaine d’ici la fin de l’année. On commence aussi à booker pour 2012. Il y a quelques temps, on est parti au Mexique, c’était mortel, du coup on essaye de s’organiser pour repartir en tournée dans un autre pays aussi éloigné. Ensuite, il est prévu qu’on sorte un split avec deux groupes : un argentin et un japonais. On sent qu’il y a des choses à faire au Japon. Récemment, Born From Pain y a été et nous a dit que ça valait le coup. On y est déjà distribué et on a de supers échos, donc si tout se passe bien, ce split sortira là-bas (même s’il sera dispo via notre site) avec un clip vidéo en bonus. Comme ça fait plusieurs fois qu’on nous propose d’y aller et que ça ne se fait pas, va falloir qu’on y aille un jour ou l’autre, on croise les doigts pour que ça se fasse. Tout ce qu’on sait, c’est que l’enregistrement du split est prévu en Décembre 2011 et qu’on bosse comme des dingues nos compos pour faire le meilleur truc possible.

 

Ça vous va si je vous intronise, de façon complètement arbitraire, ambassadeurs du hardcore normand ?

Didier : Ah, heu, ouais ! (Rires) Ça me fait penser que j’ai oublié d’en parler : en Normandie, de plus en plus de bons groupes se montent, il y a des assos qui se bougent, il y a du monde aux concerts. Ça fait plaisir de voir que c’est une région qui a toujours été active. Sans vouloir se vanter, mais voir des groupes du coin comme As We Bleed, Burn Hollywood Burn, Lazare et plein d’autres qui apportent quelque chose de fort sur la scène, ça nous pousse à continuer.

 

Dimitri : Ce n’est pas forcément un poids pour nous de faire figure de proue, vu qu’on a toujours autant de plaisir à jouer et que visiblement, les gens ont plaisir à nous écouter. Le jour où l’on n’aura plus la gniaque pour faire ça, on pliera les gaules…

 

Didier : C’est une histoire de passion, ni plus ni moins. En tant que spectateurs, on l’aura toujours, cette passion, mais tant qu’on ressentira le besoin de mettre nos tripes dans de la musique, on continuera !  En tout cas, on est heureux dans ce qu’on fait, donc la question d’arrêter n’est pas encore d’actualité !

 

Dimitri : On approche la quarantaine, on est allé loin avec le groupe, on a déjà accompli pas mal de choses. On sent bien que ce serait possible d’arrêter maintenant. Et donc, je me dis qu’il faut en profiter encore plus, pour ne pas avoir de regret ensuite. Mais, je pense plutôt qu’on a encore faim, très faim, même !

photo de Geoffrey Fatbastard
le 07/11/2011

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