Tang - Interview du 16/02/2012

Tang (interview)
 

Bonjour les Tang ! Ça fait un peu moins d’un an que vous nous aviez annoncé la sortie de Dynamite Drug Diamond et c’est maintenant chose faite ! Vous êtes maintenant propulsés Groupe Du Mois de Février 2012 sur COREandCO ! Alors, heureuses ?

 

Holala ! Très heureuses ! Merci de cet accueil chaleureux ! On est ravi de voir que ce nouvel album est bien perçu pour le moment… On est aussi content d’être sorti de la rubrique nécrologie !

 

Même si nous avons déjà abordé les raisons de votre relative discrétion ces dernières années (cf. ITW en mars 2011), pouvez-vous nous expliquer pourquoi la gestation de l’album a nécessité autant de temps ? Vous êtes des éternels insatisfaits ?

 

Une gestation de pachyderme, oui… C’est vrai on a pris notre temps. On a réalisé cet album étape par étape, en ayant à chaque fois le souci du détail. On a tenté de soigner les compos et les textes, puis l’enregistrement, le mix et le master. Après on a voulu proposer un artwork un peu original et travaillé. Aujourd’hui on est content du résultat et aussi soulagé qu’il soit sorti !

 

Vous avez donc fait le choix d’enregistrer Dynamite Drug Diamond au Bosshog Studio, à quelques kilomètres de chez vous, chez l’ex-batteur de General Lee. Pourquoi ce choix ? Est-ce pour garder la main sur la production artistique ? Comment s’est passé l’enregistrement ?

 

Il y a plein de raisons qui ont motivé le choix de ce studio et de cet ingé son. Clément Decrocq est doué. Il avait enregistré la maquette de Another Thousand Days Out Of This World et les Généraux sont des copains. On savait qu’il savait qu’on savait. Bref, on s’est entendu très facilement avec lui sur la musique. Du coup on a pu travailler les détails de son et les petits arrangements. Son studio est vraiment mortel et agréable à vivre. D’un point de vue technique il y a tout ce qu’il faut aussi bien en analogique qu’en numérique. Et puis il nous a permis aussi de prendre le temps nécessaire pour réaliser cet album. Ça a été une vraie collaboration artistique en fait.

 

Bien que l’on reconnaisse d’office votre patte dès les premières mesures de Dynamite Drug Diamond, on sent bien que votre musique s’est enrichie de nouvelles sonorités (ex : de la trompette sur "Hellissandur"), tout cela étant beaucoup plus rock et noisy, voire même shoegaze… L’énergie qui vous a toujours animée est maintenant beaucoup plus contenue, certains diront même que vous sonnez moins hardcore. Êtes-vous d’accord ? Qu’est ce qui a changé dans votre façon de composer ? Et par extension, qu’est ce qui n’a pas changé ?

 

C’est vrai qu’on a voulu faire un album plus rock/noise et moins hardcore. Ça fait longtemps qu’on fait de la musique ensemble. Au fil des années on a développé notre manière de faire de la musique. Du coup, on s’est senti complètement libre sur les compositions. Après ça reste du Tang. L’énergie et l’intensité sont toujours bien là. Les chants ont sensiblement évolué, et c’est vrai qu’on s’est fait plaisir sur les arrangements en studio, en invitant d’autres instruments et d’autres musiciens…

 

Est ce qu’un album/artiste (musical ou non) vous a particulièrement influencé pendant l’enregistrement ?

 

Justin Bieber

 

J’ai remarqué que votre album glisse lentement d’une partie plus percussive et en rupture à une autre plus noire et empreinte de spleen (à partir de "Wrong Time Wrong Place"). Comment avez-vous construit le tracklisting ? Y a-t-il une idée directrice derrière tout ça ?

 

En collaboration avec Aurélien, notre manager, on a travaillé sur un tracklisting qui brouille les pistes mais qui reste accrocheur jusqu’à la fin et qui montre aussi une volonté d’ouverture musicale.

 

J’ai appris il y a peu de temps que certaines de vos paroles étaient écrites par un parolier. Pourquoi ce choix ? Comment se passe votre collaboration ? Vous ne vous sentez pas à l’aise avec l’anglais ? Pourquoi alors ne pas écrire en français ? Passez-vous le texte au second plan ?

 

Effectivement il y a une cinquième personne dans le groupe qui s’occupe d’écrire les paroles. On travaille comme ça depuis le départ, par correspondance, avec Gaël qui vit à Londres. On lui envoie nos enregistrements de répétitions et notre charabia et lui il s’inspire de la musique et y pose des paroles. D’un point de vue esthétique, nous préférons la langue anglaise pour notre musique. Gaël, lui, maitrise la langue et a un sens de l’écriture qui nous plait. Donc on travaille avec lui… Après, tu pourras remarquer qu’il n’a pas tout écrit non plus sur cet album : cette fois, j'ai également écrit un texte seul et un autre qu’on a co-écrit.

 

Avez-vous eu des échos par rapport au rendu de Dynamite Drug Diamond (publics, médias, professionnels)? Quelle vie souhaitez-vous à l’album ? Avez-vous des projets particuliers ?

 

Les premiers échos font plaisir… Jusqu’ici tout va bien… Cet album est complètement DIY. On fait tout nous-même. On espère que cet album puisse avoir une bonne visibilité et que la musique se diffuse facilement.

 

Maintenant que la galette est disponible dans toutes les bonnes crèmeries (d’ailleurs, comment se la procure-t-on ?), il va falloir la défendre sur scène ! Y êtes-vous prêts ? Quels sont vos projets de concerts/festivals ?

 

On va faire le maximum pour le défendre en live, malgré des vies personnelles assez chargées. Les dates arrivent. Elles sont actualisées sur notre nouveau site mis en ligne dernièrement (www.tangtangtang.net). Tu trouveras également toutes les infos pour choper le nouveau disque…

 

Est ce que vous sentez que vous appartenez à une scène particulière ou évoluez-vous plus en électron libre ?

 

Avec le temps, on est amené à devenir de plus en plus des électrons libres…

 

Cela doit faire plus de dix ans que vous faites de la musique ensemble, comment avez-vous traversé les années ? Dur ? Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? Une petite anecdote croustillante ?

 

Plus de quinze ans même… On a traversé plein de choses ensemble. Les relations dans le groupe sont équilibrées, stables et sereines. On se connaît et se comprend vraiment bien musicalement. Tang ce n’est pas non plus que les 4 musiciens et un parolier, il y a aussi Aurélien notre manager / label / lighteux et Gigi notre ingé son en live. C’est toujours un bonheur de partir pour jouer. Des anecdotes on en a plein, souvent sur fond d’alcool. A force, on a nos répertoires de blagues et nos personnages interchangeables… C’est marrant mais bon, ça ne fait rire que nous…

 

De manière plus large, comment percevez-vous les changements dans la musique lors de ces dernières années (baisse de l’offre en lieux de diffusion pour les groupes non pros, crise du disque, avènement d’Internet, téléchargement…) ?

 

Waouh… On n’a pas peut-être pas tous la même position sur ces sujets. En tout cas, il faut être pragmatique et s’adapter. Sur cet album, on a essayé de proposer un bel objet qui donne envie d’être acheté. On compte aussi beaucoup sur internet pour communiquer sur notre musique et la partager. De manière légale ou illégale, chacun a son avis et sa conscience, l’essentiel est que la musique se diffuse.

 

Si je me pointe à l’improviste dans ta chambre, qu’est-ce que je vais trouver sur la table de chevet ? Et sous le lit ?

 

Un album de Darkthrone, une statuette Hindu et une bouteille de vin rouge…

 

Merci et bonne continuation ! Le mot de la fin ? Une blague de Toto ?

 

Merci à Monsieur Boulgour pour nous donner du travail. Signé Bijou.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 27/02/2012

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