Aqme le 15/05/2015, Péniche Igelrock, Douai (59)

Aqme (report)

A la base je voulais être à Dunkerque pour Celeste / A failing devotion / Rise of the northstar / Colossus : l'affiche ressemblait au contenu de ma clé USB.
Mais quand on vieillit, on a tendance à calculer au plus près.
Il me restait 50kms dans le reservoir de la Toukene-mobile. Il y en a 44 aller-retour pour me rendre à Aqme + Noise Emission Control à Douai, Péniche Igelrock : c'est chaud mais ça passe.

Annonce du concert pour 20h00.


Je ne me fais pas avoir comme pour Klone : 20h45 je suis sur place...mais rien ne se passe. La Péniche est bondée, les gobelets se vident, la scène n'attend que les groupes et le concert ne va commencer qu'à 21h20.
Et ça, c'est pas très cool. Ça fait chier d'en vouloir à une asso qui t'accueille avec des sourires et lâche une bonne humeur communicative...mais quand on annonce des horaires, il s'agit de s'y tenir : par respect pour les gens qui se sont grouillés le cul, par respect de ce que l'on annonce. Et si, malheureusement, il y a des problèmes techniques ou pratiques, une petite explication s'impose avec des excuses qui seront toujours acceptées par le public. Ce dernier se consolera dans la Maredsous ou la Chouffe (pas chères et bonnes)...
Voilà pour la petite leçon de morale d'un organisateur asso et "pro", mais avant tout spectateur exigeant...

 

Avant Aqme, Noise Emission Control, qui s'est fait un petit nom sur la scène régionale depuis quelques années, monte avec le bide rempli de frites chaudes et de bière fraiche sur la scène.
Et là BOOM. RIP mes oreilles...Mes boulquiess ont fondu tant le groupe a joué fort sa race.
J'avais la sensation d'avoir avalé 12 Nokia en mode vibreur. Noise Emission Control a juste calé le décibel sur l'échelle de Richter.
Ça jouait fort...mais bien ! Alors que les mecs ont carrément la gueule de l'emploi, ces tronches de rockeurs affichent des pattes d'oies aux coins des yeux. Je souhaite à des groupes de jeunes puceaux à la peau de pêche (ou boutonneuse) d'avoir la moitié de leur énergie et leur classe.
"Ouais, NEC c'est sympa, et c'est trop foufou en concert !" m'avait dit il y a quelques enclabures un pauv' con qui aura eu pour unique mérite d'avoir eu raison sur ce point.
NEC c'est du power-rock'n'roll-powered.
Alors quand on a le patator comme ça, ça a tendance à se ressembler d'un titre à l'autre, mais quand on y met la conviction et qu'on la garde intacte pendant 45 minutes, c'est que le groupe a de la gueule et tient plus que bien la route. Question chant c'est assez limité mais il a "eun' sacrée gamelle ch'ti lal". Motivé, motivant, le groupe lâche son stock de testostérone, de wok'n'woll, une sueur au houblon devant les copains...mais pas que.
Bref, si tous les locaux lançaient des soirées comme ça, on ne regretterait pas d'arriver tôt aux concerts.
A noter un petit guest du chanteur d'Aqme, invité pour un titre, politesse qui sera renvoyée sur le set suivant. L'ambiance est au beau fixe sur scène et en dehors...
 

On s'active vite et bien sur scène, les fûts de bière doivent être changé au plus mauvais moment, et ça rigole pas mal alors que j'en entends certains regretter que la Péniche, pourtant bien blindée, ne soit pas plus bondée...
Les premiers vrombissements se font entendre : Aqme est prêt.

J'ai une affection particulière pour ce groupe : sans doute pour les avoir suivi très vite, très tôt, d'avoir vu mes 1ers poils pousser au son de leur musique. Les années sont passées, je les ai loupés 10 fois, le line-up a bien bougé (même si c'est temporaire pour la bassiste)...et pourtant ils sont toujours là. Aujourd'hui encore je les suis...mais d'un peu plus loin.
Sauf qu'après ce concert je vais sans doute m'y remettre.

 

Le chanteur renvoie une énorme sympathie, mais je dois bien l'avouer : "wesh", "la famille" (x5554 fois), "ta mère elle fait des gaufres" (bon ok, ça ça peut être marrant) et j'en passe. Un langage urbain qui me rappelle non seulement que j'habite à Bailleul-sire-Berthoult dans le Pas-de-calais et que j'ai 30 ans.
Au delà de ce sentiment d'être un bon vieux cul-terreux, j'ai pris mon pied avec mes oreilles.

Aqme est un PUTAIN (expression très 90's du coup) de groupe de live. Le son, fort mais tout aussi bon qu'en première partie m'a permis de m'y retrouver : quel que soit le titre joué, de n'importe quelle période du groupe, ils y mettaient toute leur énergie.
Alors le public a suivi. Sans se forcer...et c'était très bien, limite beau de voir cette petite centaine de fans de tous âges bouger dans tous les sens.
Sur scène, tout se passe extrêmement bien : ça déroule de manière hyper-pro, sans temps mort.

Le batteur fait constraste : il est plus raide, placide et joue avec une facilité qui sonne un peu "like a boss". Tranquille, à l'aise.
On passe donc par des morceaux de "Devisager Dieu" mais aussi des anciens : "En l'honneur de Jupiter"...et même des premiers que personne n'a oublié.
Dans ce fracas metallique, le chanteur harangue la foule qui s'execute entre wall of death et circle pit. Les gens préfèrent sans doute perdre leurs dents dans un pogo que de se prendre une branlée par le sosie de Matthieu Bastareaud.
 

Après 1h15 de live, le public courbaturé sort prendre froid sur le pont alors que d'autres se pressent autour du groupe, hyper accessible. Je retourne dans ma voiture, les phares de ma petite coréenne brisent l'obscurité douaisienne avec cette sensation d'avoir passé une agréable soirée, le corps encore bourdonnant de ce son poussé jusqu'à onze...

photo de Tookie
le 08/06/2015

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