Bukowski + Noïd le 08/10/2011, Atelier des Môles, Montbéliard

Bukowski + Noïd (report)
Préambule
Chez COREandCO, on n’a peur de rien (sauf peut-être que le ciel nous tombe dans l’urètre). On sait tenter des trucs impossibles. Le tout pour le tout, des vrais déglingos...
Ce report sera donc un peu spécial, autant vous prévenir tout de suite. Puisqu’il va vous retracer des événements vécus de l’intérieur... Ou comment suivre au plus près un groupe pendant 3 jours de road trip et 2 dates de concert respectivement à Charleville-Mézières et à Montbéliard. Voici donc le tour report de Noïd et Bukowski dans l’Est de la France, c’est en haute définition et c’est cadeau...

Jour 1
Tout commence donc un vendredi 7 Octobre. C'était l'automne, un automne où il faisait beau, une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. Là-bas, on l'appelle l'été indien. Mais c'était tout simplement le nôtre. Enfin c’est ce qu’on croyait... Car parfois, les dieux du rock’n’roll s’acharnent à ne pas vouloir laisser leurs ouailles évoluer dans la paix de la disto et du macadam. Explications...
Les Bukowski sont déjà sur la route vers Grenoble pour y enflammer la salle de l’Ampérage tandis que les Noïd découvrent les joies des départs en week-end sur le périphérique parisien. Il est 15h et ils ont laissé leur Manche natale depuis 4 heures. C’est donc parti pour deux heures de bouchons. Passées les embûches, une pause s’impose. Quelqu’un veut une bière ? Ah, non monsieur, ici c’est une aire d’autoroute, on n’y vend pas d’alcool ! Ah, alors la bouteille de Côtes du Rhône que vous venez de vendre au client avant moi devait être du jus de raisin ! Pas grave, on taille la route via Reims. À la radio, on entend qu’un mouvement de grève sur le réseau ferroviaire affecte la circulation et notamment en Champagne (dont Reims). Encore une heure dans la vue ! Pour couronner le tout, Doriane, manageuse de Noïd est sensée rejoindre la fine équipe par le train. Ce week-end commence sur les chapeaux de roue ! Pourtant, envers et contre tout, le groupe tenait à ce que ces deux dates se passent au mieux : Alex, le batteur, ne pouvant pas assurer les shows était remplacé au pied levé par Amaury de As We Draw.
C’est donc après un périple de pas moins de 10 heures que nous voyons le sanglier géant et la capitale des Ardennes. Place au concert au K Rhum, petit café-concert du centre-ville. La première partie locale commence ce qui semble être un de ses premiers concerts devant un public partagé entre le match de foot retransmis à la TV et la déflagration sonore. Ambiance particulière, on ne sait pas trop si les applaudissements sont pour un but ou pour le groupe. Un passement de jambe et sur le beat je flambe. Au moment d’attaquer le vif du sujet pour Noïd, un événement inattendu arrive. L’entier commissariat de police de Charleville débarque ; on se dit : « tiens, ils sont rock’n’roll à la maréchaussée, ils viennent assister au concert ! ». Pas vraiment, une dizaine de policiers et de douaniers font sortir tout le monde du café en vue d’un contrôle renforcé avec fouille au corps et reniflement de chien douanier. Ça a duré plus d’une heure. Autant dire une éternité. Rien à signaler ? Non, monsieur, promis ! Passons, il y a tout de même un gig à assurer. C’est donc vers minuit que Noïd commence son set en guise de répétition générale avant le concert plus conséquent du lendemain. Show rondement mené, car même des footeux tapinent du pied et opinent du chef. Certes, il y a toujours un lourdingue pour dire que c’est trop fort. Mais globalement et surtout dans ces conditions, le groupe envoie la sauce et ce, tambour battant, sans gros accroc. Le patron du K Rhum branche même un light show digne de la fête de la saucisse à Mortagne-au-perche avec boule à facettes et « projecteurs automatiques ». Autant dire que ce fut hauveur ze taupe ! Les quelques fans locaux ont l’air d’apprécier l’énergie dégagée par les Manchots, mission accomplie !
Le reste de la soirée a rattrapé la journée gâchée sur la route. Accueillis en rois chez le batteur du groupe hôte (nom oublié, désolé), les Noïd peuvent enfin se détendre un peu et causer à la fraîche. Les nuits ardennaises sont loin d’être tropicales. Dégustation de bières locales et de fromages, qui a dit que les rockers ne savent pas vivre ?

Jour 2
Samedi matin, c’est petit-déjeuner des champions de bonne heure et de bonne humeur, malgré le manque de sommeil (que certains n’hésiteront pas à rattraper sur la route). À 11 heures, tout le monde se retrouve dans le minibus, direction Montbéliard, situé à environ 300 kilomètres. On quitte donc les Ardennes, le GPS en main. Il faut croire que même l’électronique a décidé de nous lâcher puisque notre guide numérique décide de nous faire passer par la Belgique et si vous avez un tant soit peu quelques notions de géographie, vous remarquerez que ce n’est pas le chemin le plus direct, où comment perdre à nouveau une bonne heure sur la route pour rien. Visite de la charmante bourgade de Messancy, au passage...
C’est après avoir traversé des Vosges pluviotantes que nous arrivons à l’Atelier Des Môles, un peu en retard, certes, mais entiers, faut avouer que c’est déjà ça. La salle est sympa, environ 300 personnes tiennent dedans facile, espace fumeurs, son et lumières adéquats, il y a la place pour faire un show digne de ce nom. Bukowski est là depuis quasiment deux heures et ils sont en plein soundcheck. Cela fait plusieurs mois que les deux groupes ne se sont pas vus, après notamment quelques concerts légendaires au Havre et à Notre-Dame-de-Gravenchon et depuis, ils nourrissent une amitié franche et un goût commun pour la petite fraîcheur, au-delà donc de la musique : en un mot, la bagarre !
Après les balances, les groupes dégustent un gratin de pommes de terre fait maison, miam ! La soirée est donc sur le point de commencer. Le buzz Bukowski qui opère depuis leur passage au dernier Sonisphere permet de remplir tranquillement mais sûrement la salle. Ce sont environ 250 personnes qui s’amassent devant le plateau pour assister à la première partie. Noïd est ici « découverte régionale » ! Malgré quelques manques de repères, sans doute dus au remplacement du batteur et à la fatigue accumulée, le groupe envoie tout de même un set à l’énergie, une fois n’est pas coutume. Bien que principalement venu pour voir ou revoir Bukowski, le public réactif et curieux réussit à être convaincu par les Noïd. Le son est perfectible, mais la voix mélodiquement rauque du chanteur, David, fait ressortir des compos rock metal qui collent parfaitement à la thématique de la soirée. Un poil plus hardcore ou énervée, dirons-nous, la musique des Manchots puise son inspiration dans les mêmes tréfonds que les franciliens. Au court des 45 minutes que dure le concert, entre moments de puissance et passages plus planants, certains morceaux ont été retravaillés depuis la mise sous galette de The Ever Expanding, c’est le cas notamment de « Connected », aux accents post hardcore plus prononcés, la patte du batteur de As We Draw y est pour beaucoup. Certains tubes du premier album sont aussi dans la set list, comme « Nothing Said », pour le plus grand bonheur des jeunes pogoteurs du premier rang, déjà torses nus et en nage. Des applaudissements francs et sincères fusent de toute la salle.
Un chauffage de salle en règle tandis que les Bukowski se mettent en condition pour reprendre le plateau. En pleine tournée, le power trio semble être en pleine possession de ses moyens. En attestent le light show et le backdrop, le groupe qui arrive sur scène a pris une nouvelle dimension. Fort de son expérience, le son s’avère être massif et propre. Pour résumer : batterie très cinglante, comme du gros metal, basse fuzzy et ronde (le jeu entièrement aux doigts y est certainement pour quelque chose), guitare heavy rock et chants à la fois pêchus et complémentaires, entre vocalises claires et bluesy et cris grunges. Une maîtrise impressionnante puisqu’on a la sensation d’écouter le CD mais en live, donc en mieux. Chose de plus en plus vue sur les concerts, une petite estrade permet à Julien, le bassiste et à Matt, le guitariste de se hisser dans les airs pour shredder plus fort et haranguer la foule. On aime, on n’aime pas, mais ça a son petit effet. Les photographes apprécieront. Bukowski enchaînera donc tous les titres qui en ont fait un des groupes montants de la scène actuelle, piochant ainsi dans leur complète discographie. « The Midnight Son » en sera la tête de gondole. Un concert plein que le public a apprécié à sa juste valeur, au vu des nombreux applaudissements qui ont couronné le set.
Le petit plus de la soirée est que les deux groupes n’ont pas envie de filer à l’anglaise et viennent trinquer et discuter avec le public à l’issue du concert. Il est vrai que l’accueil de cette salle de l’Atelier des Môles, entièrement autogérée par des bénévoles passionnés, a été de qualité, malgré les bières qui vinrent à manquer. Le temps de raconter quelques conneries avec le staff et les amis et il est déjà tard. La salle est sur le point de fermer. Déjà la fin d’une belle soirée franc-comtoise ! Encore une preuve qu’il existe bel et bien une scène de qualité en France, avec deux groupes, aux sonorités ricaines certes, mais qui ont su malgré tout cultiver une identité propre.
Rendez-vous à l’hôtel pour les eux groupes qui logent à un étage de différence. La « bagarre » bat son plein, au risque de perturber le sommeil des voisins... La nuit fut courte et pleine de Monsieur et Madame... C’était sans compter sur la journée du retour qui nous gardera son lot de surprises.

Set List Noïd
Walking On
Stay True
From Our Veins
The Ripple Grows
Time To Stop
Can't You See
From Equal To Equal
Connected
What You Leave Behind
Options
Nothing Said
Behind Our Five Senses

Set List Bukowski :
The Grand Opening
Car Crasher
Carnivorous
Pillbox
Share My Sacrifice
Long Cold Winter
Stuck In The Mud
Mysantropia
The Midnight Son
The Desert
Downtown Revenge
Slugs and Bats
My Name Is Kozanowski
Hit The Ground Again

Jour 3
Déjà alertés par un « bruit » du moteur lors du retour à l’hôtel, les Noïd se réveillent avec une sacrée gueule de bois. Le tour bus vient de rendre l’âme et la possibilité de rentrer au plus tôt dans nos pénates respectives s’envole par la même occasion. Ze tchéri on ze kèque ! On est dimanche matin, à 600 kilomètres de notre lit et l’on est à pied. Autant dire que c’est la galère, sans les rames. Le service d’assistance nous prend tout de même en charge. Il nous faut attendre deux heures chez le dépanneur pour avoir des nouvelles de l’assurance. Nous sommes six plus le matos et la seule chose qu’on nous propose pour rentrer est super pratique : 2 Ford Fiesta ! Les évènements commencent à entamer la bonne humeur ambiante. A force de négociations, un compromis est trouvé : un break et un monospace sont mis à disposition. On a beau se casser la tête lors d’une partie de Tétris de haute volée, mais le matos ne rentre pas entièrement, il va falloir laisser les cabs sur place, dans le tour bus. C’est donc enfin, vers 13h30 que nous nous mettons sur la route, alors que nous sommes sur le pont depuis 8h du matin. Pas de temps à perdre. Le voyage du retour fut dur, entre longue redescente du week-end et défilé de péages. Ce n’est que tard dans la soirée que chacun a pu regagner son antre, pour réattaquer une semaine costaude.
Voilà pour ce qui est de ce week-end haut en couleurs avec les Noïd. Je vais d’ailleurs en garder de sacrées traces, puisque la maréchaussée vient de m’adresser un avis de contravention pour excès de vitesse ! Il y a des fois où les dieux du rock’n’roll s’acharnent à ne pas vouloir laisser leurs ouailles évoluer dans la paix de la disto et du macadam. Rien à faire, je signe tout de suite pour repartir.

Playlist sur la route :
La Dispute - Wildlife
Metallica - And Justice For All
Noïd - The Ever Expanding
Spark Gap - The Boys From Alaska
Defeater - Empty Days & Sleepless Nights
Birds In Row - Cottbus
As We Draw - Lines Breaking Circles
Foo Fighters - Wasting Light
NOFX - The Greatest Songs Ever Written (By Us)
Mumford & Sons - Sigh No More
The Beatles - Abbey Road
Mos Def - The New Danger
The Vines - Winning Days
photo de Geoffrey Fatbastard
le 27/10/2011

1 COMMENTAIRE

Filiatre

Filiatre le 29/10/2011 à 06:17:33

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