Ez3kiel le 05/12/2015, Métaphone, Oignies (62)

Ez3kiel (report)

Tu le savais qu'on était con chez Coreandco ? 
Parce que bon, on va tous voir Ez3kiel, mais on ne parle jamais de leurs albums. Et pourtant, à chaque fois, leurs galettes sont des claques.
C'est bien simple, pour moi, ce groupe est comparable à la saveur d'une hostie trempée dans le vin : spirituelle et symbolique, c'est une musique qui fait grimper dans les hautes sphères.

En tout cas je ne sais pas s'il y a un Dieu à remercier, mais s'il en existe un, je le remercie de ne pas m'avoir fait épileptique, sans cela j'aurais loupé le plus beau show de lights de ma vie.

Mais j'm'avance un peu vite dans la soirée.
 

Tout commence par un bout de route en direction de Oignies, pour la salle nommée "Le Métaphone" au sein d'un lieu culturel appelé le 9/9 bis. 
Et bien que ce soit la 10 ou 12ème fois que je m'y rende, je suis toujours admiratif de la réhabilitation culturelle de ce lieu industriel. Si vous passez dans le coin, j'vous ferai la visite, ça vaut le coup d'oeil et les explications qui vont avec.
L'ambiance semble molle alors que vient de se terminer la première partie que j'ai loupé, n'étant jamais ponctuel pour les concerts.

Bref, on passe les sourires de l'accueil, de la sécu, la palpation auquel il ne manquait qu'un toucher rectal (il faut bien passer par là malheureusement, vu les derniers événements) et on rentre dans la salle aux 3/4 vide.

Nou arrîvames, 300 dans la salle, mais par un prompt renfort (revenu d'une commande au bar), nous nous vîmes 1000 dès la première note.

Et c'est à cet instant que je me suis baffé spirituellement. Ce premier concert après 5 mois d'abstinence forcée est une claque visuelle et un coup de boule musical. C'était se priver d'un orgasme dans une maison close.

Surtout que le temps va passer très vite, bien que certains morceaux sont longs, que le groupe soit resté muet.
Dans cette salle, où le son n'est jamais une déception, on redécouvre le dernier album d'Ez3kiel, d'une beauté infinie : "Lux".

Et, même lorsqu'on est pas très fort en langues anciennes, on le devine : Lux signifie lumière.

Alors je vais passer assez rapidement sur la prestation parfaite du groupe.
La setlist l'est d'ailleurs tout autant. Si je ne suis pas forcèment fan de toutes les périodes du groupe, ce live m'a réconcilié avec certains morceaux.
Tous interprétés avec énormement de justesse et de précision, les titres s'enchaînent sans grand temps mort : on ne sort pas de leur univers aussi facilement que l'on y rentre.
Ce post-rock très electrique ne manque pas de rythme ni de puissance. 
Le jeu, très sobre, du groupe laisse passer la sensation que le groupe est aussi humble qu'efficace. Parfait et discret, le trio est le genre de groupe qui joue pour sa musique et non pour se mettre en valeur. Et ça aussi, ça fait du bien.
 

Parce que c'est certain : on est absorbé par le concert. Par la musique, mais pas les musiciens. Car il y a une autre vedette, et pas des moindres.
Le jeu de lumières.

Si un concert est une performance artistique, celui-ci fut une double perf'. Jamais je n'avais eu l'occasion de croiser un show de lights aussi...prenant.
Armé d'un dispositif impressionnant (environ 60 rectangles lumineux qui peuvent tourner dans tous les sens indépendamment les uns des autres), le mur lumineux ne se fige jamais. Mieux, il crée une ambiance, non plus en collant à la musique, mais en la complétant quitte à lui marcher dessus.
On peut regarder autant de vidéos que l'on veut sur le net : aussi beau puisse être le résultat derrière un écran, ressentir la lumière va bien au-delà.

Lorsqu'un faisceau lumineux partant du fond de la salle, traverse la pièce de gauche à droite, elle se joue des spectateurs. Lorsque les figures se dessinent sur le mur, elles nous passent un message.
Le jeu de lumières ne met pas en scène le concert ou le morceau : il fait parti de l'oeuvre comme ce la n'avait jamais autant été le cas.

Le groupe est l'une des rares formations (plutôt populaire) à travailler ses prestations, avec autant de précision et de sens artistique. Il l'a prouvé avec 1h30 aussi magnifique qu'épileptique qu'absorbante.
Une dimension visuelle et une autre musicale qui, ensemble, laissent bouche bée.

Setlist : 
Born in Valhalla
L'Œil du cyclone
Reflections
Zero Gravity
Via Continum
Never Over
Lux
Dead in Valhalla
Lust
Antiloop
Stereochrome
Versus
Wagma

photo de Tookie
le 01/02/2016

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