Neurosis le 06/12/2010, Koko, Londres (Angleterre)

Neurosis (report)
Voilà des occasions qui ne se présentent pas tous les jours: allier un voyage dans une grande ville européenne qu'on a pas vu depuis 15 ans avec un concert d'un groupe qu'on ne voit que trop peu souvent en Europe. 4 jours dans la capitale britannique auront eu le temps de bien faire monter la sauce et de nous accoutumer aux transports londoniens avant ce mythique 6 décembre, dans une salle du quartier de Camden, fief des punks britons il y a une trentaine d'années. Il fait froid, faut faire la queue, mais honnêtement on s'en tape le coquillard pour ce soir.

Entrée dans le Koko, 1ère claque. Cette salle est vraiment splendide; sorte d'ancien théâtre à l'allure rococo, beaucoup d'ornements sur un fond rouge, une hauteur sous plafond impressionante: 4 étages de balcons sur les côtés. Je n'en connais pas d'équivalent parisien. On est entre potes, la salle est cool, la bière pas cher, le groupe mythique; ça pourrait être pire.

En ce qui concerne la 1ère partie je serai plutôt bref. C'est donc Daniel Higgs qui ouvre, chanteur de Lungfish (pour les amateurs) et qui stupéfie un peu tout le monde dès le début. Un look de SDF, une sorte de folk minimaliste hippie sous produits (un peu trop p'tet) à base de banjo et d'espèce d'accordéon à 2/3 notes. Ajouter à ça un chant en montagnes russes qui se mue en cris par moments (on dirait qu'il manifeste son mécontentement à nous voir discuter pendant son set). On reste perplexes à l'issue de ce set, peut-être qu'on a rien compris, peut-ête qu'on aurait du prendre de la drogue... Ou peut-être qu'il n'y avait rien à comprendre.

Un petit quart d'heure/vingt minutes de turn over (on nous avait prévenu ici on est à cheval sur les horaires), la musique de fond n'est pas encore coupée que les lumières s'obscurcissent déjà sur scène... Neurosis investit tranquillement la scène, pas de salut, on prend son instrument, on se met dans son set... C'est "At the End Of The Road" qui débute notre plongée infernale, du Given To The Rising pour débuter, on s'y attendait. Le morceau monte lentement, c'est parfait pour mettre le public dans l'ambiance. Le groupe bouge un peu, le son est vraiment bon, fort mais bon. Et là, première calotte : ça enchaîne avec le violent "The Doorway" de Times of Grace et là je commence déjà à headbanguer comme un âne, surtout sur ce riff machiavélique final qui va me rendre fou. 2e surprise dès le 3e morceau: un titre nouveau. Difficile à jauger avec les bières ingurgitées, l'ambiance, et surtout le fait que ça soit enchaîné avec "The Doorway" mais ça semble plus comme une suite de The Eye Of Every Storm, plutôt lourd posé avec un peu de mélo. Puis c'est l'éponyme de l'album Given To The Rising qui poursuit les hostilités, les enchaînements sont parfaits, toujours un sample qui traîne pour lier le tout... Ces mecs ne laissent strictement rien au hasard. Au fur et à mesure Scott Kelly et Von Till bougent de plus en plus, Von Till headbangue comme un vieux métalleux méchant. C'est autrement plus violent que le set que j'avais pu voir au Hellfest 2009, l'ambiance est assez dingue. Encore un nouveau titre ensuite, il semble dans le même esprit que celui joué précédemment, le Neurosis nouveau s'annonce vraiment proche de The Eye..., ce qui explique peut-être pourquoi ils ne joueront aucun titre ce cet album ce soir. Ensuite on entre dans la 2e moitié du set et l'ambiance va encore monter d'un cran, puisque c'est l'intro avec tomes de "Locust Star" de Through Silver in Blood qui résonne dans la salle ; putain "Locust star" bordel !!! On peut même apercevoir un pit se former d'en haut, c'est dire. Ils nous la font avec une dose de hargne, de charisme, qui met tellement de monde à l'amende... Des frissons à entendre ces riffs en live, et ce n'est pas fini. Combo Given To the Rising ensuite puisqu'on aura le droit à "Water is not Enough" et "Distill", deux titres énormes qui prennent encore une ampleur plus épique sur scène, les deux frontmen sont toujours à fond dans leur set, aucune note en l'air, aucun décalage, le batteur frappe toujours aussi juste et fort, le tout est d'une justesse presque effrayante. Après s'être niqué les cordes vocales à hurler "Diiiiistiiiiiiiiiiilllllllll bring 'em aaaaaaalll doooooown", nouvelle surprise : des samples de cloches se mettent à résonner dans le Koko, "Stones From The Sky"... L'hallu. Tellement pris par le truc, je ne fais absolument plus attention aux images qui défilent derrière, rrrah la vache c'est bon d'entendre ces vieux titres en vrai. Et Von Till qui fait durer son passage flanger pendant des heures avec un Scott Kelly en mode statue avant de terminer le morceau avec le riff bouclé hypnotique. On se dit qu'on en a eu pour son argent déjà même si on voudrait que ça dure toute la nuit, et là on me dit "t'as vu y a des tomes supplémentaires sur scène" hein? Merde, pas le temps de calculer, c'est l'éponyme de l'album Through Silver in Blood qui ponctuera ce set, putain de ******.... Ce titre est la fin du monde, j'vois pas comment le commenter autrement, la preuve par quatre que les 3/4 des groupes de black sont des parodies de haine : ces riffs simples comme un coup de boule qui finissent sur un trio rythmique apocalyptique... et c'est fini. Merde c'était court ! 1h45 quand même, passées vite, beaucoup trop vite, un set d'enc**és, lourd et violentissime, hargneux (après 25 ans de carrière hein), parfait.

Ces mecs sont loin au-dessus ce soir, c'est une confirmation, le set du Hellfest 2009 était déjà bon, mais celui-là le rétame tout simplement. On repart avec un sourire d'abruti et on se dit que c'est un devoir d'aller fêter ça. Et on l'a honoré comme il se doit...
photo de Mat(taw)
le 13/12/2010

5 COMMENTAIRES

Jull

Jull le 13/12/2010 à 10:15:57

Ca fait plaisir!!!

Tookie

Tookie le 13/12/2010 à 18:46:58

rha veinard, ça sentait très bon, aussi bon que leur futur album...
Sinon au delà de la jalousie...
Bah non, rien, je suis trop jaloux.

LittleG

LittleG le 25/12/2010 à 16:33:51

Hello. Excellent set en effet, la première fois que je voyais TSIB en live. Par contre petite rectif la durée était plutôt autour d'1h20. Et pour la bière pas cher, bof bof pas de bière à moins de 4,20 pounds soit 5 euros ! Sinon le deuxième des titres m'a un peu fait penser à "An Offering".

mat(taw)

mat(taw) le 27/12/2010 à 11:31:54

bah ouais mais dans une salle de concert (pour paris) à 5€ t'as jamais une pinte donc comparativement c'est moins cher.
An offering c'est sur quel album??

perenoel

perenoel le 05/01/2011 à 02:33:45

J'étais au concert,report vraiment nikel, ca ressemble parfaitement à ce que j'ai vécu.
Pour le prix des bières je ne sais pas, j'ai attendu la fin pour aller m'en descendre quèlques unes dans un pub du quartier...
Mais pour la durée du set:1h45, à virer sur les 1h50...montre en main!
Concert vraiment excellent, très très violent, son hyper fort....et salle magnifique.

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