The dillinger escape plan + Cancer Bats + The Ocean le 23/10/2010, L'Olympic, Nantes (44)

The dillinger escape plan + Cancer Bats + The Ocean (report)
2 ans ont passés depuis la dernière venue de Dillinger à l’Olympic, avec pour ceux qui s’en souviennent (et ils sont obligés de s’en rappeler) un concert incroyable, de loin la meilleure que j’ai pu voir d’eux depuis. Si en deux ans, le concert du Hellfest à déçu (avec une prestation en plein air peu convaincante) la sortie du « Option Paralysis » à fait couler de l’encre, et le concert sous le chapiteau du Hellfest 2010 à été plutôt énorme, j’attend de voir le nouveau line-up en salle réitérer son précédent exploit scénique dans un petite salle.



Tout commence ce soir avec The Ocean, le combo Allemand que j’avais déjà vu sur scène et qui m’avait laissé l’impression désagréable d’un manque de finesse et de personnalité, alors que sur album il démontre au contraire une volonté d’aboutir une musique riche et variée. Toujours dans les albums concepts, le groupe sort cette année un double album à grosso-modo 6mois d’intervalle : « Heliocentric », et « Anthropocentric » bientôt dans les bacs. Nous allons donc voir ce que valent ces nouveaux titres sur scène. Devant une salle peu remplie (on a peur pour la suite de la soirée) c’est The City And The Sea (titre ouverture du couillu « Aeolian ») qui entame le set avec son lot de riffs saccadés et de grosses voix. Suivront le tube d’ « Heliocentric » The First Commandment Of The Luminaries, aux voix claires très bien exécutées sur scène, et celui de “Precambrian” Orosirian et son refrain scandé par les fans présents, avant de terminer par les deux derniers titres du « Heliocentric » sus-nommé The Origin Of Species et The Origin Of Gods. Bon, que dire de ce concert au final, j’ai certes eu une meilleure impression que la première fois (malgré la carrure d’adolescent a mèche du chanteur) mais le côté « metal saccadé,  je fais des petits moulins avec ma guitare pour faire comme les grands» reste prépondérant et relativement peu intéressant car déjà usiné. Certes l’ajout de samples de violon et trompettes qui fonctionnent bien sur album ajoutent un peu de profondeur a la prestation, mais on retiendra une fois de plus que The Ocean n’est définitivement pas un groupe scénique et arrive bien mieux à construire des albums qu’a soulever des foules. Dommage pour eux, mais ce n’est pas ce que j’attend de ce groupe sur scène, s’ils ne le savaient pas, voila ma piqure de rappel.

Si j’ai survolé les titres myspace de Cancer Bats, je suis loin de pouvoir prétendre savoir à quoi m’attendre. Surtout au vue de la prestation auquel nous allons avoir droit. Tout comme Poison The Well lors de leur précédente tournée dans cette salle, c’est une première partie plus old school que TDEP à prit par l’épaule. Visiblement attendue par les fans (et je vous apprend rien, Nantes est une ville de Hardcore *qui à dit hypster ? *) la prestation du combo made in caribou et sirop d’érable va faire mouche ! Dynamique, à l’image de son chanteur qui aboie de tout son saoul (qui n’est pas sans rappeler Jacob Bannon) cracra comme le son de basse et enfin incisif avec un jeu parfois approximatif (la batterie essentiellement) mais au combien entrainant. Un pit se dessine gentiment sur les morceaux les plus catchy du groupe et la sueur coule a flot. Ne connaissant pas les titres du groupe j’ai été séduit par son rockin’hardcore qui sent bon (malgré les harmoniques de guitare un peu mal venues par moments) en bref, un show poisseux qui m’a redonné la patate !

Place maintenant aux désormais adulés par le plus grand nombre Dillinger, qui étaient il y a encore deux albums relativement peu écoutable pour la plupart des oreilles. Deux albums après le désormais classique « Miss Machine » et une foule de gonzesses se presse au portillon avec une seule idée en tête, chanter les refrains a tue-tête et toucher les gros biscotos à Greg Puciato. Trop de lunettes carrées, de tee-shirt fluo trop serrés et de vestes de bucherons, et pas assez d’amateurs de violence made-in « Calculating Infinity » et « Under The Runing Board » Bordel on est pas là pour voir des rock-star et fredonner des lignes mélodiques, mais pour voir Dillinger ! Il faut croire que même le groupe l’a oublié et se contente par exemple du minimum au niveau visuel comparé a l’armada de lights épileptiques qu’il avait ramené sur ses précédents show. Au niveau scénique l’attitude tant attendue du groupe, qualifiable de singesque (je monte partout la tête a l’envers), tarée, voir parfois complètement inconsciente a sauter partout sans peur d’embrocher quelqu’un avec son manche, n’est pas au rendez-vous. Se contentant d’un ou deux petits moulinets de bras et de monter « histoire-de » sur les côtés de la scène ou les baffles, on est loin, bien loin des gros malades qui déchiraient tout sur scène, qui cassaient sur instrument, voir qui crachaient du feu sur les planches. Même le nouveau batteur, au jeu pourtant proche de Chris Penny qui m’avait fait bonne impression la première fois est ici complètement insipide. Même Ben Weiman n’a plus l’a gniaque… fatigue ? usé de se ruiner le corps en faisant des galipettes à 3 mètres suspendus aux barres de lights ? On ne verra pas non plus beaucoup de fans agiter fièrement du poing pour marquer les contre-temps et les rythmiques complexes des vieilles compos, mais plutôt des jeunes avides de connaitres les paroles sur le bout des doigts… est-ce qu’on écoute vraiment la même musique là ? Le gros vilain que je suis et que vous connaissez dirait « revoyez vos priorités et allez apprendre toutes les structures rythmiques de Meshuggah bande de pissouses ! et vous copierez 100 fois « Gaza c’est pas la vie, je dois savoir rester à ma place quand j’ai découvert le grind sur Last.fm il y a 6mois » »

Du coup, n’ayant pas 16ans une culotte à mouiller ou une casquette à mettre à l’envers, mais plutôt envie d’entendre ne serait-ce que des titres de « Miss Machine » plutôt que la pléthore de tubes rock que nous refourgue le groupe depuis « Ire Works » Je ne demandais pas la lune non plus, mais cantonner le set à deux titres de « Calculating Infinty », un minuscule (mais dément) d’ « Under The Running Board » et deux radins de « Miss Machine » s’était se foutre un peu du monde. Alors certes, ils le font bien, les morceaux sont plaisants, efficaces, mais le set manque un peu de peps, et on aurait espérés des surprises et un peu plus de couilles (malgré le pâle featuring du chanteur de The Ocean sur Sunshine The Werewolf). Seul le rappel aura su me ravir au final, avec The Mullet Burden, Panasonic Youth et 43% Burnt, enchainés d’une traite comme un seul et même titre d’une folie furieuse, réunissant les meilleurs albums du groupe (sans compter le « Irony Is A Dead Scene » inviolé sur scène) Je ne reviendrai pas sur les titres de la setlist qui font la part belle aux deux derniers albums « Ire Works » et « Option Paralysis » (quasiment joué en entier) que j’avais déjà décrit sur le report du Hellfest 2010. « Déception » maitre mot, compagnon devant l’eternel

Je n’étais sans doute pas près a voir cette facette de Dillinger ce soir, surtout d’en voir autant, et d’avoir l’impression que le groupe pointe à l’usine en faisant son job sans donner plus. Etant habitué a mieux à plus fou a plus violent, bref comme tous les nostalgiques d’un Dillinger qui casse la tête et les oreilles, je suis un peu dépité du penchant pour les jeans moulants et Noise Mag des nouveaux auditeurs du combo qui m’hallucinait tant autrefois. Dommage, j’espère que le combo saura se renouveler et reconquérir son ancien public, ou il perdra un bon nombre d’anciens fans. Un de perdu, dix de retrouvés ? en tout cas la hype s’en chargera bien un de ses jours si du sang ne coule pas à nouveau dans les fosses, et que nous n’allons plus aux concerts deDillinger Escape Plan la peur au ventre.

Setlist The Dillinger Escape Plan :

Farewell, Mona Lisa
Fix Your Face
Milk Lizard
Room Full Of Eyes
Sugar Coated Sour (ouf!!)
Gold Teeth On A Bum
Widower
Black Bubblegum
Good Neighbor
Lurch
Sunshine The Werewolf

Rappel:
The Muller Burden
Panasonic Youth
43% Burnt
photo de Viking Jazz
le 04/11/2010

5 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 04/11/2010 à 09:18:05

Un peu d'accord avec ton analyse, c'était évident qu'en calmant un peu le jeu, en rajoutant des beats electro et du piano, le groupe attire une foule beaucoup plus mainstream et tendance... Et ça change forcément l'ambiance d'un concert. Surtout pour TDEP.

mat(taw)

mat(taw) le 04/11/2010 à 09:19:03

gaza c'est pas la vie... pfff. mais bien sûr que si c'est la vie.

Kurton

Kurton le 04/11/2010 à 18:42:26

Je comprends ton analyse (super chro au passage), mais je te trouve super dur et peu refractaire par rapport a tes coms sur la periode post miss machine.
Maintenant c'est vrai que je n'ai pas retrouve la folie de dillinger comme je l'avais vu pour la tournee 2007 avec poison the well (concert de folie a Amsterdam).

Tookie

Tookie le 05/11/2010 à 15:15:34

Bon, j'ai assisté au même concert que toi 3 jours plus tard à l'Aeronef. J'avais d'ailleurs fait un report, mais on va éviter les doublons.------------ Contrairement à toi, je découvrais enfin Dillinger en live. J'avais encore passé un super moment avec The Ocean (qui est bon sur scène merde!), la découverte Cancer Bats en live (alors que le studio ne m'emballait pas plus que ça) fut de la folie! et Dillinger...bah DEP. Je dois faire le même constat sur les quelques pisseuses qui se collent à la barrière qui n'ont pas bougé d'un poil sur les derniers chansons (on a la même setlist dans mon souvenir) mais comme j'étais puceau du groupe, je ne peux pas comparer le côté singesque !
Pour moi Weinman était dans une forme folle, j'ai eu les yeux plantés dessus toute le concert...
En tout cas j'ai eu le souffle coupé 2-3 fois (surtout ce triple rappel bordel dé dios!)
Par contre rien à faire : cet Option paralysis est bien en deça de ce qu'on nous a offert auparavant : la faute au piano.

Muss

Muss le 05/11/2010 à 17:25:01

Entièrement d'accord. "This next song is called "Sugar coated sour""...Aucune réaction des premiers rangs...

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