15 Reasons - The art of commitment

Chronique CD album (70:00)

chronique 15 Reasons - The art of commitment

Le belge est généreux. 
Parfois même...un peu trop, puisque sans ses trois pistes "bonus", cet album titille l'heure de musique.
C'est cool, t'en as pour ton argent...quantitativement parlant. Maintenant, c'est comme une bonne pipe : si elle dure deux heures, à un moment t'es écoeuré...par le goût du tabac.
 

En fait, la première difficulté de 15 reasons est que le groupe joue dans une cour dans laquelle il vaut mieux ne pas se daller la gueule.
Maintenant, l'autre difficulté avec eux, c'est qu'il faut poser des mots sur son genre. "Hard-rock moderne multi-influencé", est aussi pompeux qu'un shadock, aussi incomplet qu'Oscar Pistorius, mais il laisse une petite idée de ce que peut faire la bande.
Parce qu'elle en fait des trucs. Parfois un peu trop. La générosité encore : ce problème du plat-pays.

Imagine un mix entre Bukowski, Godsmack et Metallica
Ajoute à ça des relents de néo, du gros rock 90's (genre Alice in chains et son groupe de reprise Godsmack [Ha, on me dit que ces mecs jouent leurs compos] un interlude indus inutile et une bonne vieille balade (mais attention, la balade de rocker avec "Broken zero") : vous avez "The art of commitment".

Un programme assez complet, et plutôt bien réalisé.

Entre des soli plutôt bien inspirés, des riffs bien efficaces, des lignes de chant bien choisies, des choeurs qui se scandent facilement, le tout porté par un excellent son : cet album pète pas mal.
Il a malgré tout un énorme défaut : il est comme la Belgique, un peu plat.

C'est triste à dire, mais un album est souvent porté par quelques titres forts, des singles qui claquent et qui rythment un album.
Il y a aussi la solution classe de ne faire que des tubes dans un album, mais ça n'arrive qu'à 2-3 groupes tous les 20 ans. Pas à 15 reasons, malheureusement.

On sent bien la volonté d'emballer cet album dès le départ, à la manière d'Hetfield (dont on retrouve énormément de mimiques vocales -y compris le fameux "Yeah yeah"-) et c'est d'ailleurs enthousiasmant au départ. Sauf qu'assez rapidement, on se perd dans le volume musical du groupe qui a beaucoup à balancer, qui balance tout d'ailleurs, y compris ce qu'il a de moins intéressant.
Pas de faute de goût de la part du groupe, mais on se retrouve avec quelques longueurs ("The end of everything", "Human pollution" etc.) et la sensation désagréable qu'on se paye un gros morceau d'une heure sans que rien ne sorte du lot.

Pourtant, il y a de bons arguments : l'instrumental final est d'ailleurs une jolie réussite qui couronne le travail de guitares assez riches et peu avares en soli de qualité.
Sauf qu'entre temps, on s'est perdu dans des méandres qui ont tué le hard-rock 2010's du groupe. Là où l'on espère du "dans ta face", on doit patienter, attendre d'arriver au bout de chemins alambiqués pour finalement profiter de quelques phases "coup de poing".

Dans ce rock viril qui ne manque pas de rythme, mais plutôt de relief, on peut passer de bons moments, pas de soucis pour ça : le groupe en est à son 3ème album et on sent vite que l'on n'a pas à faire à des branques. Seul ennui : capter le chaland. Toi, moi, nous les cons qui traînons sur des sites musicaux entre deux sites pornos. On risque bien de trouver ça "sympa", mais on va vite oublier le son pour mater quelques tétons.
Ce n'est pas récompenser la générosité de 15 reasons, (mais peut-on vraiment te jeter la pierre ?)

photo de Tookie
le 18/07/2016

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