Acid Tiger - Acid Tiger

Chronique CD album (39:50)

chronique Acid Tiger - Acid Tiger

1970, le mouvement hippie succombe aux sirènes mainstream poussé aux fesses par les balbutiements punkoïdes qui viennent de l’Est ; de New-York.

40 ans plus tard, la pop sans saveur r’n’bisante succombe une bonne fois pour toutes, déchiquetée par 4 décennies de sueur, de sang séché, de stupre et de venin qui, bien souvent, sont venus de l’Est ; New-York. De Brooklyn pour être précis.

 

De Beastie Boys à Aaliyah en passant par Biohazard et Type O Negative, Brooklyn n’a cessé d’enfanter de ses 2.508.820 habitants des groupes cheminant souvent à rebrousse-poil dans leur domaine de prédilection tout en se gardant une marge d’impact auprès de la culture populaire. Le premier album éponyme d’Acid Tiger devrait marquer au rouge les esprits de la même manière. Rarement, on aura pu entendre ces dernières années un album-synthèse de cet acabit. Car, pas de méprise, c’est bien de cela qu’il s’agit 7 brûlots-hommages à la culture rock. Bien sûr, la forme peut heurter les plus sensibles. Nous ne sommes ici ni en présence d’une nouvelle plaque de Seal, ni des falots de Nada Surf. Nous sommes dans du solide, du concret. Les 4 minutes de The Claw qui déboulent en ouverture mixent allégrement groove quasi 70’s et punch limite hardcore. Surprenant mélange et pourtant si évident à l’écoute. J.Rattlesnake qui officie en qualité de chanteur du combo a un timbre de voix intemporel, on jurerait avoir entendu ce mec chanter en 1977.

 

 Doit-on parler de single, quoiqu’il en soit, Dark Hand est le titre qui gigote seul sur la page Myspace du groupe et pourtant, c’est loin d’être la composition la plus évidente. C’est peut-être là que réside la force d’AT conserver le côté catchy (grand public) dans du vinaigre et du cambouis séché. Un savant mélange répulsif d’évidences.

Hardcore, le groupe l’est dans sa posture et sans doute sa démarche Like thunder.  Mélodique, il l’est tout autant… la différence, le groove blanc à tous les étages. De la sueur, du sang séché, du stupre et du venin. Le magnifique Big Beat donne vie à ces sensations. La voix haut -perchée (donc) de Rattlesnake (ben tiens !) habille complètement ce morceau lui aussi intemporel, les Cramps auraient aimé.

 

Acid Tiger compte parmi ses protagonistes Ben Koller le batteur de Converge (ça c’est pour la forme) et surtout un guitariste des plus intéressants et novateurs en la personne de Lucas Previn.

Les 7 titres qui forment l’ensemble, finalement font écho au Fun House des Stooges, soit un bloc monolithique, malade, inventif, précurseur, intemporel (oui j’insiste) représentatif d’une philosophie bien rock’n’roll finalement juste 40 ans plus tard.  Les 9’17’’ de Death Wave,  placé en milieu de l’album, osent l’incursion dans le rock le plus progressif (ouch) sans mauvais goût et en gardant une pêche et une fraîcheur de jeunot. Acid Tiger montre les crocs, ne renie pas le passé, y puise la meilleure des liqueurs à leurs yeux, rendant le tout particulièrement addictif.

A consommer jusqu’à la lie. Un grand disque de cette année 2010. Les sirènes r’n’bisantes et gagaesques en hurlent à la mort.

photo de Eric D-Toorop
le 30/09/2010

2 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 30/09/2010 à 09:21:59

Un album bien sympathique, mais qui ne restera pas longtemps dans ma mémoire, malgré la présence de Ben Koller

vkng jzz

vkng jzz le 30/09/2010 à 10:03:05

c'est frais, sympatoche pour l'été, mais on en retiendra pas plus sur la longueur. dommage la recette est plutot cool

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