Adolina - Dreikanter

Chronique CD album (39:00)

chronique Adolina - Dreikanter

En 2012, pour la sortie de "Caldeira", notre camarade Eric D-Toorop affichait sans gêne sa subjectivité dans un long article sur le second album d' Adolina. Les temps des petits arrangements entre belges sont de l'histoire ancienne : flatter ainsi le groupe par solidarité nationale n'a plus sa place ici. 

C'est donc en toute objectivité (enfin, relative) que ce disque est chroniqué. Et le plus formidable, c'est qu'il est, comme le précédent et en tout objectivité (relative hein !), excellent.
 

Difficile en effet de ne pas trouver de lien familial pour "Dreikanter"  avec son aîné. La raison est simple : Adolina est une entité qui s'inspire profondément des années 90's, qui transpire cette période de par ses choix artistiques et qui ne virera pas sa cutie d'un album à l'autre. Alors, à défaut d'être inattendus, les belges ont la grande qualité de faire un album sans temps mort, sans titre faiblard, d'une grande homogénéité qualitative.

 

La principale réussite artistique du groupe est d'aller au bout de ses idées : Adolina affiche clairement l'influence de l'âge d'or d'un certain rock. Toutes les références semblent évidentes : la plus parlante étant le choix de la prod' avec son absence d'artifices, cet aspect "brut". 
Pour ce troisième disque, on retrouve aussi un riffing assez caractéristique de cette période et foutrement plaisant pour les oreilles.
Particulièrement sensible à ses rencontres scéniques et aux découvertes des bacs à disques, les membres ont sans doute croisé les noms de Gentle Veincut ("Headache"), Hollywood Porn stars (les lignes de chant d' "Oxi") et de Microfilm (l'excellent "Mauvaise graine" avec un sample issu des "400 coups") pour sortir de telles compos. On retrouverait aussi presque des influences noise-hardcore ("In classic case of bad timing" rappelant de loin Kabul Golf club) si le groupe ne savait pas aussi bien se contrôler.

 

Avec un certain sens de la mesure, Adolina n'emballe jamais son tempo, mais le module suffisamment pour donner de la variété à son disque. Il en va de même pour les compos, relativement courtes, dont la durée est en moyenne de 3:20.
Cette relative concision donne donc l'occasion au groupe d'avoir un propos direct mais qu'il étoffe par petites touches, pour offrir au disque, à l'instar de son prédécesseur, une belle longévité.

Une oeuvre aux allures légèrement passéistes, sans tomber dans le réac nostalgique. Une oeuvre qui joue aussi pas mal sur les émotions. Là encore, Adolina trouve le ton juste : sans froideur ni pleurnicheries, mais aux lignes de chants qui ne manquent pas de fragilité, c'est un ton, un univers, une ambiance qui touchent : un gris mélancolique, parfois lumineux, parfois terriblement sombre, mais toujours passionnant. 

photo de Tookie
le 04/10/2017

1 COMMENTAIRE

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 05/10/2017 à 08:23:25

Pas mieux !
Je confirme pour les accointances au coin du bar avec Gentle Veincut, c'était à la maison ^^

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