Aeternam - Disciples of the Unseen

Chronique CD album (44:04)

chronique Aeternam - Disciples of the Unseen

Pétard, que les pertes ont été lourdes dernièrement au sein des rangs du régiment Metal Oriental!

- le général Orphaned Land s’est fait méchamment englué dans une coulée symphonique poisseuse, ce qui ne serait jamais arrivé à l’époque où celui-ci faisait encore preuve de la vigilance du jeune aspirant au trône

- l’adjudant Arkan a été porté disparu dans la région de Sofia, même si certains prétendent avoir détecté des traces de vie aux alentours de Kelem

- le délicat stratège BaK n’a plus laissé filtrer que quelques bribes d’informations officieuses depuis 4 ans, ce qui est à peine plus que la durée du silence radio des garnisons Nile et Melechesh

Dès lors qui reste-t-il pour brandir haut le cimeterre à 6 cordes sur les champs de bataille des guerres métalliques? Eh bien plus grand monde, Raymonde: le lieutenant Acyl, ainsi qu’un officier de réserve dont les états de service ne nous ont été rapportés que tardivement: Khalas.

 

Du coup il deviendrait peut-être pertinent de laisser entrer de jeunes appelés dans la garnison. Et ça tombe bien, car avec sous le bras un troisième album relativement neuf (Ruins of Empire), Aeternam a tout du candidat idéal. Mais comme le Ministère de la Défense du Metal Oriental a délégué la gestion de ses ressources humaines à CoreandCo, et que – vous le savez – nous sommes extrêmement vigilants sur la qualité de la marchandise, avant de nous prononcer nous avons préféré étudier en détail le CV du loustic pour voir si sa formation et son expérience sont réellement ad hoc. D’où cette analyse de Disciples of the Unseen, premier album sorti chez Metal Blade – ce qui est un vrai gage de sérieux, le label n’engageant que du béret vert dans ses troupes d’élite.

 

Alors quand il traverse le désert, Aeternam ne le fait ni le couteau de Seth entre les dents, les yeux injectés de sang, à bord du bolide madmaxien de Nile, ni en voletant de hamacs satinés en oasis luxuriants à bord du tapis volant de Mirath. Quoique le fougueux pur-sang des Québécois ait beaucoup plus à voir avec le premier qu’avec le deuxième. Disons que Aeternam évolue le plus souvent dans un Death mélodique-mais-relativement-furieux parcouru parfois de lointains relents Black, tel un Decameron ayant intégré d’omniprésentes nappes de synthé épiques lors de ses courses dans les immenses étendues de sable, le convoi s’autorisant tantôt une pause folklo’ caressante (cf. « Iteru », qui aurait pu figurer sur un album d’Acyl), tantôt une attaque foudroyante des troupes ennemis au son du clairon de Behemoth.

 

Sur ces 8 titres, la musique est homogène, entraînante, brûlante, et laisse plus qu’occasionnellement entrevoir de formidables mouvements de troupes comme seuls les péplums à gros budget le permettent. Quand le chant est clair, les confessions et les mélodies à pied léger passent au premier plan (« The Coronation of Seth », « Iteru », le très bon « Ouroboros »), on pense à un Orphaned Land inspiré. Quand le groupe se lâche sur les chœurs et autres élans grandiloquents, on pense à BaK, Therion, voire Septic Flesh (« The Coronation of Seth », « Iteru » encore). Et puisque, pour maltraiter les chairs, il est possible non seulement de déchirer, de fouetter, mais aussi de tabasser, pour varier les plaisirs, en sus de plans purement Death, le groupe ne se prive pas de bons petits riffs purement Thrash (comme au début de « Goddess of Masr » par exemple).

 

En fait Aeternam aborde la musique comme un groupe de Death des 90s, en variant les plaisirs, diversifiant les tempos, enchaînant les tableaux, ceci tout en gardant une vraie unité de ton et en ne sacrifiant pas forcément la brutalité sur l’autel des chaudes mélodies. Un Edge of Sanity américain, nourri aux dattes et débordant de la fougue du jeune explorateur à turban aurait pu sonner comme sur ce Disciples of the Unseen – auquel, finalement, il ne manque qu’un ou deux tubes « des comme ça ‘z en trouverez nulle part ailleurs » pour mériter de trôner au plus haut de notre podium.

 

Alors abandonnez donc cette impassibilité de sphinx qu’a-tout-vu et allez donc faire vos ablutions en écoutant cette galette au bon goût de sarrasin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: entre ceux qui se sont noyés dans le miel et ceux qui blastent aux abonnés absents, les héros du Metal Oriental ont un peu perdu de leur superbe. C’est donc le moment d’aller reprendre espoir en découvrant un « nouveau » prince du désert (from Québec, on n’est pas à quelques degrés Celsius et de latitude près) répondant au nom d’Aeternam.

photo de Cglaume
le 02/03/2018

2 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 28/11/2020 à 15:44:54

Je suis en train d'écouter leur sortie de 2020 "Al Qassam"...
... Étonnant !

cglaume

cglaume le 28/11/2020 à 20:12:47

Yep, je l'ai acheté sur Bandcamp. Il faut que je le passe en heavy rotation !

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