Aethereus - Absentia

Chronique CD album (41:00)

chronique Aethereus - Absentia
Rien ou peu de choses distinguent Aethereus de la flopée de groupes que l'on nous demande de chroniquer chaque jour...ou que l'on te propose d'écouter via X supports.

Même si on n'attaque pas le physique, les tronches sont plutôt génériques dans le genre : les mecs sont blancs, ils ont beaucoup de poils (si ce n'est pas de longs cheveux sur la tête, c'est sur le menton...ou les deux), font la gueule sur les photos, s'habillent en noir avec des T-shirts/ Sweats floqués de logos illisibles.



Passons sur le dossier de presse, commun au possible : 
"Aethereus fait du metal." Ok
"Du death-metal." D'accord
"Du death-metal-progressif." Ha, bah c'est bien.
"Du death-metal-progressif-technique." Bon bon, on va peut-être s'arrêter là ?

S'en suivent quelques phrases passe-partout.

Aethereus est finalement venu titiller la curiosité avec sa pochette extrêmement..."floue", difficile à décrypter. Pas du meilleur goût, il faut bien l'avouer, mais il y a de l'inconnu, peut-même une dose de mythologie ou des airs Lovecraftiens bref, rien d'original, mais quelque chose qui interroge. Enfin, cela ne respire pas la joie de vivre, ni le récit d'une belle histoire.
Bref, c'est METAL.


DEATH. Il y a deux chants, un guttural très profond, un autre plus criard, plus rare (mais quand même bien présent). Une ambiance bien dégueulasse, sombre avec du blast tout ça tout ça. Bim, death.
PROGRESSIF. Il y a des titres qui dépassent cinq minutes. Il y a même une guitare acoustique à une moment. Bim, progressif.
TECHNIQUE. La guitare se balade partout, a le droit a des petits soli, des couplets avec des tablatures portant autant de points noirs que le pif d'un ado, sans compter les changements de rythme qu'on avait pas venir. Bim, technique.

De plus, en dépit de sa laideur, ce que dégage la pochette d'Aethereus traduit parfaitement l'ambiance musicale (jusque dans la dénomination du titre "Fluorescent halls of decay"). Il y a une certaine lourdeur suffocante dans les compos des américains, une atmosphère qui craint sévère mais dans laquelle on se plait à avancer. 
C'est plutôt bien mis en musique, et ce, dès "Cascades of light", ou même durant les deux interludes "With you, I walk" et "Mortal abrogation", qui accompagnent les morceaux précédents et suivants.
Car il y a une cohérence musicale durant ces 41 minutes.
Si l'on peut moquer l'étiquette à rallonge du groupe, elle est parfaitement juste et se tient durant les 7 "vraies" pistes.

Et puis il y a un melting-pot d'influences toutes metal, mais assez appréciables. Aethereus ne peut aller contre son ADN : le groupe est américain et sonne comme beaucoup de groupes de death US. Le son est bien massif, ça montre les muscles, c'est là pour mettre des patates (quitte à en faire parfois des caisses). Mais on retrouve aussi une patte européenne...et évidemment suédoise.
Le touché scandinave est sensible dans l'abord assez mélodique des harmonies mais aussi des soli qu'Opeth n'aurait pas renié jusqu'à Still Life (sans oublier le passage acoustique qui va bien).


Il y a également une question de mesure dans Aethereus. Ni lourdement progressif, ni trop technique (au risque de tomber dans le Cynic-like), avec un regard sur le passé classique (sans sonner comme Death), ni lorgner sur le modernisme à outrance (et faire du deathcore déjà suranné), les américains ont trouvé dès leur premier album LEUR son. Une affaire qui n'est pas si évidente, pour un groupe mais également pour l'auditeur : Absentia demande du temps. Pas qu'il soit compliqué à aborder pour un fan du genre, mais parce qu'il ne délivre pas immédiatement tous ses secrets. 
Malheureusement, ce "Rien ou peu de choses [qui] distinguent Aethereus de la flopée de groupes que l'on nous demande de chroniquer chaque jour...ou que l'on te propose d'écouter via X supports" peut coûter cher à cette bande qui peut marquer l'auditeur. S'il n'y parvient pas, ça ne sera pas par manque de talent : il joue au même niveau que Rivers of Nihil ou Obscura aux côtés desquels il rivalise sans mal. Non, ce sera à cause d'une offre pléthorique et de notre misérable temps d'attention...

 

 

photo de Tookie
le 10/09/2018

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 10/09/2018 à 10:16:30

Comme tu le dis: trop de sorties dans le genre pour arriver à tout suivre ! D'autant que ça ne se digère pas comme de la Pop
Du coup je suis content que tu l'aies chopé: il avait glissé en dehors de mon classeur :)

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