Agonir - ... Et Les Droits De L'Homme S'Effacent Devant Les Droits De L'Asticot

Chronique Vinyle 12"

chronique Agonir - ... Et Les Droits De L'Homme S'Effacent Devant Les Droits De L'Asticot

Dans le Crust, y'a guère que les groupes français, belges ou suisses pour te casser les burnes. 

 

Les Suédois sont cools, les Norvégiens sont détendus, les Brésiliens sont reconnaissants (les clodos), les Allemands sont décontractés, les Espagnols sont tranquilles, les Italiens sont placides et les Francophones sont... gavés de fatuité.

Oui, certains te filent une photo de leurs tronches mais te disent que finalement faut pas la mettre, d'autres pigent que dalle à ton humour déplacé (On ne parle pas d'humour belge pourtant ?), les derniers sont entre les deux et te font la morale sur ta vie, la morve, le steak, ton short. Il en va du Crust francophone comme de la varietosh québécoise en définitif, un melon bien gavé de vanité. Mais underground, là.

Je vais probablement me faire Agonir d'insultes mais :

 

J'EN AI RIEN A SECOUER

(bien planqué que je suis derrière mon ordi)

 

Heureusement niveau son, la qualité est quasi toujours au rendez-vous.

Surtout quand on a du Human Compost dedans. Les Genevois d'Agonir ne dérogent pas aux règles, donc. Et non, je ne pondrai pas de bulle débile non. Le Crust francophone est trop porté sur l'orthographe inclusive.

La prod demeure gravuleuse mais est suffisamment orientée vers les potards hurlants pour nous faire dire que la Tatiana se retrouverait pas mal dans la démarche du groupe. Tatiana Potard est une romancière, journaliste et ex-rédactrice en chef adjointe du magazine lesbien La Dixième Muse. Okay ????

Le D-beat fait forcément partie de la liste des impondérables et on sent dans le riffing comme un petit vent de discorde emprunté au Black le plus Metal.

Agonir varie donc ses structures malgré la courte durée des morceaux et ne sombre pas ainsi dans la routine d'un genre plus balisé qu'un accident de bus scolaire sur un passage à niveau.

 

Le chant mixte est également redoutable niveau bottage de fion malgré le côté criard de la demoiselle. Et on a forcément droit à plein de paroles de rebelles mais auxquelles on ne pige que dalle. Même si on est lesbienne.

Dommage, car on touche parfois une certaine poésie cruelle, comme sur "Draps Blancs". Ailleurs, des phrases comme Les porteurs d'excréments qui font de leurs merdes des arbres à connaissances, je vais vous pourfendre, moi ça m'fait frétiller la fibre romantique.
"Les Sentiers De Bacchus" se font aussi potaches comme leur nom l'indique. Ouf, on pensait le groupe straight edge en plus.

 

Avec, en guise de final, une reprise de Disrupt (voir ma kro, bande de gros cakes de hipsters capitalistes, honte sur vos enfants obèses et vive la décroissance ainsi que Pierre Rahbi, le gourou homophobe le plus sympa de ce côté de la galaxie), les gaziers concluent leur job en beauté.

Suis pince-sans-rire mais ça aurait pu être pire.

photo de Crom-Cruach
le 05/01/2018

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/01/2018 à 17:50:30

Preuve s'il en est que les Crusties français sont pas rancuniers et ont de l'humour, (à jeun): Yan, à la basse, m'a remercié pour la chro. Je lui bise la fesse.

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