Alice Cooper - Easy Action

Chronique CD album (34:43)

chronique Alice Cooper - Easy Action

Cela fait quelques années que l'on enregistre et faisons le deuil de divers musiciens ayant plus ou moins marqué l'histoire du rock/hard rock/metal. Et vu l'âge que commencent à avoir certains combos légendaires encore en activité qui font les beaux jours des têtes d'affiche des festivals estivaux, nul doute qu'on n'aura pas fini d'en voir de ces news tristement morbides. De toutes les figures qui ne cessent de mettre à mal le concept de « la retraite à 60 ans », s'il y en bien une qui me foutra un sacré coup de voir partir dans les abysses du diable, c'est sans aucun doute Alice Cooper. Un Vincent Furnier qui ne cesse de défier les lois de la nature en se montrant toujours plus en forme malgré qu'il frôle les 70 balais et les 50 ans de carrière. Et ce, physiquement, passionnellement et artistiquement. C'est dire, alors que beaucoup de vieux séniles s'inquiètent de la paille à adopter pour manger leur soupe, le monsieur se permet même de jouer encore le petit jeune en s'éclatant au sein d'un autre projet monté avec Johnny Deep, nommé Hollywood Vampires. La vie étant ce qu'elle est, il est peut-être temps de s'atteler à l'histoire de toute une vie, à savoir la discographie du pionnier du shock rock, avant que le destin ne joue une énième facétie en le faisant trépasser. Un sacré morceau s'il en est, qui sera distillé au compte-goutte, vu qu'on a récemment vu sortir Paranormal qui représente pas moins que la vingt-septième pierre à l'édifice. Excusez du peu...

 

 

Les Histoires de Grand-Mère Alice, acte 1, scène 2 : Le Jardin d'Enfants Partie II

 

Même si Pretties For You a été un bide, il en fallait plus pour décourager le Alice Cooper Band. C'est ainsi que le combo récidive seulement un an après avec Easy Action. Grand bien lui en prit de s'accrocher parce que ce second méfait, doté d'une bien meilleure production, dépasse son aîné des pieds à la tête. Pour rester dans les images du jardin d'enfants, c'est comme si le mouflet dans le bac à sable était passé de pâtés informes à un véritable château composé de tours et de fortifications bien nettes. Certes, le rejeton ne montre pas encore tous ses talents d'artiste sur sable afin d'en proposer un tout beau et tout pimpant mais montre une sacrée marge d'évolution en, finalement, très peu de temps. Comprenez que ce n'est pas encore ici que l'on retrouvera un Alice Cooper en mode shock rock tel qu'on le connaît aujourd'hui mais les choses avancent sérieusement en ce sens.

 

Parmi ces prémisses, on entendra un Vincent Furnier adopter, çà et là, la voix qu'on lui connaît ou tout du moins en s'y approchant énormément sur un duo de titres plutôt burné et hard rock dans l'âme (« Mr. And Misdemeanor » et « Return Of The Spiders »). En clin d’œil notable, on reconnaîtra que l'urgence et l'énergie déployées sur la seconde moitié de « Still No Air » rappellent celles de l'instrumental « Street Fight » qui sera présent sur School's Out deux ans plus tard. Et également un « Beautiful Flyaway » et sa mélodie entêtante de piano déployant un petit côté théâtral qui pourrait encore facilement trouver place au sein d'une setlist de concert à l'heure actuelle.

 

Pour le reste, l'influence 60's est encore fort présente sur Easy Action. Mais avec une fougue davantage canalisée et, par conséquent, plus facile et agréable à suivre. Cet opus se montre bien plus cohérent tout en se montrant varié. Certes, il y a toujours quelques restes de psychédélisme expérimental qui traînasse comme en témoigne un « Lay Down And Die, Goodbye » qui parlera sans doute aux plus Patonnesques d'entre nous tant son côté bruitiste très science-fiction s'accorde comme un charme à certains éléments du Disco Volante de Mr. Bungle. Mais en grande majorité, même si psychédélisme peut-il subsister, hormis l'exception citée précédemment, elle se montre plus terre-à-terre et accessible (« Refrigerator Heaven » ou encore « Below Your Means à l'influence The Doors évidente). Ou peut se montrer d'autant plus accessible en suivant carrément le sentier des Beatles (« Shoe Salesman », « Laughing At Me »).

 

Easy Action, comme son prédécesseur, se montre intéressant à entendre d'un point de vue historique afin de comprendre d'où Alice Cooper est parti afin de construire l'identité qu'on lui a toujours connu. Mais cette fois, on lui rajoutera un plaisir certain tant la matière est davantage canalisée et cohérente. Certes, il n'est pas encore question du Alice Cooper shock rock, que l'on affectionne et qui montrera réellement le bout de son nez sur son successeur direct l'année suivante, Love It To Death, il n'empêche qu'on peut lui reconnaître quelques petites bases plus ou moins subtiles qui font plaisir à entendre. Couplé à une approche 60's autrement plus agréable et digeste que sur son prédécesseur. Un Easy Action qui représente très justement cette dernière marche transitoire à parcourir avant d'atteindre le pallier suivant.

photo de Margoth
le 25/03/2018

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