Annotations Of An Autopsy - II: The Reign Of Darkness

Annotations Of An Autopsy (AOAA) est connu comme le loup blanc dans le milieu du Deathcore, pourtant les anglais n'en sont qu'à leur deuxième album ! Avec un premier EP fortement teinté de Hardcore et un premier album qui n'a pas vraiment fait l'unanimité (car un peu trop caricatural et léger en terme d'inspiration), je me devais de savoir ce qu'il en était de ce second opus "II: The Reign Of Darkness".

Premièrement : le groupe a fait un bon pas en avant comparé à "Before The Throne Of Infection". En effet, fini les gruiks à outrance et cette voix vomissante qui recouvrait tout le reste. Dorénavant c'est plus clair et on comprend mieux ce qu'il se passe, surtout au niveau des riffs. On sent que peu à peu AOAA s'oriente vers un Brutal Death très lourd, les racines hardcore se font plus discrètes et le groupe est arrivé avec cet album à un bon compromis qui leur correspond tout à fait.

Techniquement, la marchandise est la même : c'est hystérique et écrasant à la fois ! Bien entendu la batterie est triggée jusqu'au bout des ongles, ou alors le batteur joue sur un pad électronique comme c'est le cas en live. Ceci dit, ça ne change en rien sa rapidité, sa technique et sa précision ; contrairement à certaines formations, ce qu'il fait sur album est reproduit parfaitement en live... Même si ce genre de jeu est de moins en moins rare, ça garde son effet quand même !

Lorsque les grattes viennent se fondre dans le jeu du batteur, on se rapproche de l'intensité d'un Nile... AOAA a également bien développé son jeu de guitares en gardant la lourdeur des anciens riffs et les passages shred, en y mêlant quelques subtiles mélodies de temps en temps, ainsi que quelques solos plus que bienvenus comme sur "Born Dead" ou "Catastrophic Hybridization". Et par dessus le marché, c'est aussi accrocheur que du Suffocation !

Les anglais ont également eu la bonne idée de garder leurs parties mid-tempo coulées dans le béton ("Cryogenica"). Car même si on s'éloigne des références Hardcore de leur débuts, il y a un certain feeling qui ne ment pas... C'est particulièrement bien ficelé car ça reste d'une simplicité énervante, mais d'une efficacité écrasante. AOAA n'est pas tombé dans le piège des plans saccadés asymétriques à outrance, ici les riffs syncopés ne sont présents que pour servir la brutalité. Heureusement que les quelques solos et mélodies viennent saupoudrer tout ça de temps en temps car ça aère, la musique est plus digeste et ça nous permet de faire défiler l'album sans s'ennuyer ! Le combo s'est même permis d'inviter Eric Rutan (Morbid Angel, Hate Eternal) à pousser la chansonnette sur "Bone Crown".

Comme je le disais plus haut, le chant s'est également bien amélioré depuis le précédent opus. La voix de celui qu'on appelle "The Big Fucking Meat" est toujours d'un guttural aussi profond mais c'est beaucoup mieux géré (plus intelligible) et moins excessif ; peut-être que la prod' aide pas mal aussi. On a même le droit à une voix écorchée typée Black metal sur "Portrait Of Souls", ce qui rend le côté "evil" plus présent.

Bien qu'en 2009 les Man Must Die ont placé la barre bien haute avec leur "No Tolerance For Imperfection", AOAA reste une très bonne façon d'entamer l'année 2010. Si vous n'avez pas accroché à "Before The Throne Of Infection", il est possible que ce nouvel opus vous fasse changer d'avis sur le groupe ; en tout cas les fans ne seront pas déçus par ce nouveau jet. Je pense que le groupe commence a trouver sa patte et à se forger sa personnalité, car en terme de lourdeur il me semble qu'ils restent une référence !

Domain-of-death

le 20/01/2010