Anorak - sick

Honte à moi, avant d'écouter ce Sick, je n'avais jamais jeté une oreille aux productions d'Anorak. Il faut dire, j'y allais un peu à reculons : quand on voit une biographie pompeuse qui cite un mélange de Botch, Keelhaul et Nostromo, soit 3 groupes cultes, il y a de quoi avoir peur du résultat.

Et pourtant... Quelle claque ! Le groupe amiénois nous martèle les tympans 41 minutes durant, et on en redemande.

On a le droit à tout ce que les groupes sus-cités font de mieux (à part peut-être Nostromo, car mis à part les accélérations fréquentes, pas énormément de choses en commun) : des riffs saccadés en veux-tu en voilà, des plans noisy à souhait, des passages beaucoup plus rapides, des effets de gratte pour aérer le tout (flanger et delay)... Et une voix hurlée qui sait varier les intonations : ça fait du bien ! En effet, on peut passer du hurlement primaire aux cris plus éraillés, mais également aux hurlements bien plus lourds et graves. Cette variation au niveau des sonorités vocales est vraiment intéressante car on évite la monotonie des compos, qui arrive souvent quand on se prend plus de quarante minutes de chaos dans les oreilles.

Si en plus de tout ça je vous dis que le groupe ajoute une putain de patate rock n'roll à tous ses morceaux, je sens que l'envie de vous écouter ça vous titille de plus en plus !

Le titre "crowded sunny streets" résume d'ailleurs parfaitement ce qu'Anorak sait faire de mieux. Ses sept minutes filent à vitesse grand V, tout simplement parce que les 4 gaillards arrivent à nous transporter dans leur univers chaotique en nous brossant dans le sens du poil : pour tout amateur de hardcore moderne, il sera difficile de résister à ces plans de gratte, ces accélérations groovy rock n'roll, ce ralentissement qui prouve également leur amour pour Neurosis, qui enchaîne sur du mid-tempo noisy pour repartir sur un final jouissif à souhait. Miam.

Pour ne rien gâcher, le digipack offre un visuel très sympa fait par Mamzelle Mamath. Au niveau du son, c'est du très bon également : enregistré et mixé au Boss Hogg studio, et masterisé par Nick Zumpiello et Rob Gonella au New Alliance East (Cave in, Converge, Beecher, etc.)... Le tout sonne parfaitement bien, la basse gronde au bon moment, rien à redire là-dessus.

Anorak s'appuie sur les gloires passées pour faire sa tambouille au goût très actuel, et la recette fonctionne parfaitement : n'ayez pas peur de la redite, bien au contraire ! En incorporant un ingrédient de taille dans pas mal de passages, cette énergie groovy rock n'roll, le groupe arrive à nous faire succomber, et ce malgré une musique qui peut paraître déjà entendue maintes et maintes fois. A suivre de très près donc !

Pidji

le 26/05/2011