Asking Sally - Never plays cowboy in an indian shop

Chronique CD album (01:08:42)

chronique Asking Sally - Never plays cowboy in an indian shop

Venus de Belgique, les Asking Sally, il me faut le dire d’emblée, délivrent là un album énorme, à la croisée du rock grungy des 90’s et du son noisy à la Sonic Youth, agrémenté de mélodies soignées et accrocheuses. Le tout en suivant une démarche hors-normes, qui s’écarte de sentiers battus et rejoint en cela les méthodes appliquées par la troupe à Thurston Moore.

Il est d’ailleurs à noter que les Belges remercient Sloy dans leur livret et Armand Gonzalez pour ses précieux conseils ; n’est-ce pas là la marque d’un esprit pour le moins « décalé » ?

 

Mais revenons donc au contenu de cet album dont il est impossible qu’on ne parle pas, tant ses titres possèdent une identité fortes et se veulent accrocheurs (je n’irai pas jusqu’à dire « tubesques », le terme n’étant pas approprié pour une formation à l’esprit aussi peu commercial que ce trio, mais on n’en est tout de même pas loin). Les ambiances sont variées et captivantes et l’on passe allègrement d’une partie furibarde et éprise d’une douce folie(« Not today » ) à un titre à la sensibilité pop magnifique qui libère ensuite les six-cordes et opte pour des intonations « made in Seattle » jouissives.

En alternant les deux options avec habileté et maestria, évidemment. Tandis que sur le premier titre, « Sarah_Uk », le tempo se veut d’abord saccadé, le climat sombre, avant que tout ne s’accélère et que les guitares se montrent plus tranchantes, et qu’un beak noisy et prenant ne vienne ajouter à l’intérêt du morceau. Car c’est ça, le secret des Asking Sally ; décliner le rock à toutes les sauces en gardant la même pertinence, le même niveau d’écriture et de composition, mais aussi et surtout son côté rageur, tourmenté aussi. Et une inspiration de tous les instants…

 

En outre, des featurings très réussis rendent ce disque plus intéressant encore, tels les interventions de Ben et Manu des Sons of Frida (autre formation à l’esprit « autre ») sur un « Goristein » qui reflète d’ailleurs parfaitement l’esprit de la formation parisienne ; ambiance presque posée et explosions sonores de folie signées Manu, le tout enjolivé par les trompettes de Ben pour un résultat splendide. Ou encore Mister H sur un « Sang d’arbre » chanté en Français et lui aussi plus que convaincant, expérimental et qui rappellerait presque les Diabologum de « #3 », c’est dire la qualité du morceau.

Ailleurs, on a droit à des titres fonceurs et compacts (« Roots » et son superbe break), à la limite du hardcore (« Target » et son tempo appuyé sur fond de voix hurlée), simultanément nuancés et francs du collier (« Spell song »), en tous les cas à des réussites éclatantes quelle que soit l’option choisie.

 

Et donc, à un album de haute volée, qu’il serait honteux de passer sous silence et qui nous prouve avec force et éclat la bonne santé de la scène rock belge.

photo de Refuse to keep silent
le 08/06/2008

2 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 09/06/2008 à 10:12:14

Bienvenu.

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 10/08/2011 à 11:49:47

Ah ça fait bien plaisir de relire tout ça :-)
Encore un grand Bip Up Will.
Bon je me permettrais pas de mettre une note
ahahahahahahaha

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